De la possibilité d’accomplir de plus grandes choses que le Seigneur

1. Sur ces paroles, le chef, accompagné de son serviteur, vint à Moi et voulut Me répéter mot à mot ce que lui avaient dit ses compagnons.

 2. Mais Je lui dis : « Ami, Celui qui sonde le tréfonds des hommes n’a pas besoin de cela ! Je sais déjà tout ce que tes compagnons t’ont confié avec beaucoup de sagesse, et tu peux donc entendre maintenant de Ma bouche quelle est la stricte vérité dans votre controverse.

Regarde, écoute et comprends !

3. Lorsqu’un homme, sur cette terre ou même seulement dans l’au-delà, ce qui sera le cas le plus fréquent, aura atteint en esprit la plus grande perfection de la vie, il pourra lui aussi, par sa seule volonté libre, faire et créer durablement non seulement ce que Je fais aujourd’hui sous vos yeux et tout ce qui existe et arrive dans toutes les sphères de la Création, mais de bien plus grandes choses encore !

Car, premièrement, un homme accompli, étant Mon enfant, est en accord avec Moi en toute chose, et non pas seulement dans certaines choses particulières, et il doit donc tout naturellement, puisque Ma volonté est tout entière devenue la sienne, être capable de faire tout ce que Je puis faire Moi-même.

 4. Mais, deuxièmement, aucun homme, quel que soit son accomplissement, ne perd son libre arbitre propre, si parfaitement unie que sa volonté soit désormais à la Mienne,

et c’est pourquoi il peut non seulement tout vouloir par Moi, mais aussi vouloir librement et par lui-même sans aucune limite, ce qui, de toute évidence, est pourtant bien quelque chose de plus que Ma volonté.

5. Cela te paraît certes quelque peu extraordinaire, et pourtant, il en est ainsi, et il en sera ainsi désormais éternellement. Mais afin que tu le comprennes tout à fait, Je vais rendre cela encore un peu plus clair en te remettant en mémoire un phénomène qui, depuis Memphis, ne doit plus t’être tout à fait étranger.

6. Lors de votre premier séjour à Memphis, tu as vu, chez le sage grand prêtre et curateur Justus Platonicus, plusieurs sortes de miroirs dont la surface parfaitement polie te renvoyait ton image.

7. Mais le curateur t’a également montré un miroir dit magique où, à ta grande stupéfaction, tu as pu te voir bien plus grand que tu ne l’es naturellement.

8. Et le curateur t’a montré une autre propriété de ce miroir : il a fait s’y refléter le soleil, puis, au foyer extraordinairement lumineux où convergeaient les rayons,

et qui se trouvait à une bonne demi-hauteur d’homme de la surface du miroir, courbée de tous côtés vers ce centre, il a fait s’enflammer toutes sortes d’objets combustibles, te causant un étonnement plus grand encore.

9. Dis-Moi, comment cela était-il possible ? Comment se faisait-il que les rayons renvoyés par le miroir prétendu magique eussent un effet bien plus puissant que les rayons ininterrompus provenant directement du soleil ?

Pourtant, les rayons renvoyés par le miroir magique n’étaient rien d’autre que les rayons de ce même soleil !

10. De plus, le miroir demeurait parfaitement froid ! D’où ses rayons tiraient-ils donc cet effet tellement supérieur à celui de la lumière naturelle et non captive du soleil ?

Tu comprends bien des choses, et tu sauras donc sans doute Me donner quelque raison à cela, au moins celle que le grand prêtre a pu lui-même te donner ! »

11. Le chef dit : « Ô Seigneur, Tu sais tout en vérité ! Oui, c’est vrai, à Memphis, le grand prêtre nous a montré un tel miroir ainsi que ses divers effets ; mais, à franchement parler, c’est là que son explication m’a le moins satisfait.

En cette matière, il me paraît avoir frappé bien loin de Ton pieu de tout à l’heure, et ne l’avoir même pas effleuré. Bref, plus il s’efforçait de m’expliquer la chose, plus elle devenait obscure, tant pour lui que pour moi, et en dépit de tout son zèle.

12. Une seule chose me sembla juste dans ses paroles, à savoir que ce miroir courbe avait la propriété de rendre plus denses les rayons du soleil, et qu’il le faisait bien plus sûrement et avec une densité bien plus grande que si l’on disposait un grand nombre de miroirs plans, reflétant le soleil avec sa taille naturelle et tel qu’il apparaît à nos yeux, en sorte que tous les rayons dussent se rencontrer en un seul et même point, point qui serait donc lui aussi bien plus lumineux que celui qui proviendrait d’un unique miroir plan.

Il s’agissait donc là à l’évidence d’une concentration de la lumière solaire, et l’expérience, disait encore le grand prêtre, montrait que l’accroissement de la luminosité avait pour conséquence un accroissement identique de la chaleur.

Il est vrai que, selon lui, on ne pouvait mesurer cela exactement ; mais le fait n’en était pas moins certain, selon une expérience amplement démontrée à de nombreuses reprises.

13. C’est là, ô Seigneur, tout l’enseignement que j’ai reçu de la bouche du grand prêtre. Quant aux autres conclusions que je pourrais ou devrais en tirer, mon âme n’est pas capable de les découvrir,

 et c’est pourquoi je T’implore à nouveau de bien vouloir déverser sur cette âme encore dans l’obscurité une vraie lumière concentrée, sans quoi il y fera toujours noir, comme est noire sur toute ma chair la peau de mon misérable corps ! » GEJ5 CH13 untitled (retour-du-christ.fr)

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