1. Murel dit : « Ami, je suis délivré, et tout ce qui pouvait me sembler obscur est désormais parfaitement clair pour moi ; mais je comprends aussi à présent qu’un homme n’eût jamais pu trouver tout cela sans l’assistance extraordinaire de Dieu !
Qui, si ce n’est un esprit céleste, peut porter un regard aussi clair sur l’infinie grandeur des dispositions divines ?! Seul l’esprit de Dieu peut voir de telles choses et nous les révéler, du moins à nous, hommes de bonne volonté.
Mais si les hommes voulaient découvrir quelque chose par leur seul entendement, sans la révélation d’en haut, ils ne trouveraient certes dans toute l’éternité que sottises et inepties ; mais Dieu le Seigneur, notre Père à tous, prend soin de Ses enfants et leur envoie des cieux, lorsqu’ils y aspirent, tout ce qui est bon !
2. Oh, pour cela, à Lui toute louange et tout mon amour, à Lui, le seul vrai, le suprême bienfaiteur des hommes !
Combien sublime et grande la lumineuse pensée qui monte dans mon cœur comme un soleil après l’obscurité de la nuit !
3. Nous sommes tous frères et sœurs, nous, hommes de cette terre, et notre bon et saint Père nous mène par Sa toute-puissante et très sage présence vers un but sublime et sacré !
4. Ô frère Philopold, quel service inestimable tu m’as rendu là ! Comment puis-je, comment pourrais-je te le rendre ?!
Ami, si je devais encore vivre jusqu’à l’âge de Mathusalem et que tous les temples et les catacombes de la sagesse humaine terrestre me fussent ouverts, à la fin, j’en saurais à peine autant de toutes les vérités que tu viens de me révéler que je n’en savais lorsque tu as commencé à me dévoiler ces merveilles !
Or, une heure à peine vient de s’écouler, et je suis transfiguré comme Moïse sur le Sinaï, quand les flammes de la lumière divine montèrent très haut au-dessus de sa tête et qu’il fut littéralement traversé corps et âme et de part en part par la sagesse divine !
5. Oh, quel bien-être j’éprouve dans cette sainte lumière de la vérité divine ! Mais comment louer et célébrer à présent Celui qui t’a d’abord si puissamment éveillé toi-même que tu as pu maintenant m’éveiller moi aussi avec cette puissance et cette clarté ?! Une bouche humaine peut-elle véritablement prononcer des paroles dignes de Lui ?!
Non, non, au grand jamais ! Toute bouche mortelle doit se taire quand la parole vivante se met à jaillir dans les flammes puissantes de l’amour nouvellement éveillé envers Dieu, le saint Père !
6. Oh, comme Tu es infiniment grand et sublime devant nous, saint Maître ! Qui peut Te concevoir, Te comprendre en entier ?! Pas nous, les hommes, pas même l’éternité !
7. Et puisque, ô saint Maître, Tu connais les choses que seul peut savoir Celui qui les a créées, je dis : bien que Tu paraisses à nos yeux vêtus de chair, très saint Père, mon cœur Te reconnaît pourtant !
Tu es Celui-là même qui, par le truchement de Moïse, a donné sur le Sinaï les lois sacrées de la vie à Son peuple élu, et qui a constamment parlé à Son peuple par la bouche des prophètes consacrés !
Tu es Celui qui S’est promis Lui-même, et Tu tiens à présent la parole divine faite par Ton amour éternel de Père à Tes enfants encore faibles et immatures.
Oh, fais vite de nous des hommes pleins de force, et nos cœurs et nos bouches immortelles chanteront bientôt Tes louanges comme tous les cieux, ô très saint Père, ne les auront jamais chantées !
8. Ô terre, tu as beau être petite comparée à tous les grands mondes qui, là-haut, suivent leur cours infiniment long et vaste dans l’espace incommensurable de la Création, comme tu es grande à présent comparée à tous ces mondes, puisque toi seule portes à présent Celui qu’ils ne sauraient contenir à eux tous !
9. Ô vous tous, mes frères, qu’hésitez-vous encore à vous lever et à Le célébrer par-dessus tout, vous qui devriez pourtant savoir aussi bien que moi désormais qui vous avez devant vous ?!
Et si par hasard vous ne le saviez pas encore tout à fait, je vous le dis à tous : Le voici, le Seigneur, le Père éternel ; le ciel et cette terre sont emplis de Sa gloire éternelle ! Louez, louez-Le avec moi, aidez-moi, vous qui êtes déjà forts de Sa grâce et de Sa miséricorde ! »
10. Je dis alors à Murel : « C’est assez, c’est bien assez, Mon très cher ami Murel ! Je te connaissais depuis longtemps et savais bien ce qui se cachait en toi. Et parce que tu as compris tant de choses en si peu de temps, tu en comprendras encore davantage !
11. Mais viens à Moi maintenant, et bois le vin très pur de ce gobelet où J’ai bu Moi-même ; ensuite, tu connaîtras encore bien des choses, outre celles que notre ami Philopold t’a apprises jusqu’ici ! Viens donc à Moi ! »
12. Murel dit : « Ô appel des appels, voix des voix, parole des paroles, pour la première fois reconnus et compris par ma stupidité !
Qui peut Te résister, dès lors qu’il T’a reconnu dans son cœur ?! Oh, comme Ta sainte voix de Père est sublime, sainte, aimable et grande, comme elle paraît familière aux oreilles du faible enfant si longtemps banni de Ton cœur ! Mille et mille félicités affluent vers moi à chaque souffle de la bouche de Celui dont la voix tonnante prononça un jour “Que cela soit !” dans l’espace sans fin, et tout se mit alors à bouger et à se mouvoir dans cet espace sans fin, que nulle éternité ne peut ni ne pourra jamais mesurer !
13. Tout ce qui en moi a jamais prêté ses forces à une action pécheresse tremble et frémit ; mais toi, mon cœur nouveau-né, réjouis-toi et jubile ! Car voici que ton Créateur, ton Dieu, ton Père t’a appelé ; suis donc l’appel de cette voix qui a insufflé la vie dans tes fibres !
14. Ô voix du Père, quelle harmonie est la tienne aux oreilles de l’amour enfantin dans le cœur de l’enfant éveillé du sommeil de la mort ! » CH224 Chapitre premier (retour-du-christ.fr)
