1. Hébram dit : « Oui et non ! À la façon humaine purement de ce monde, mon avis est que tu as raison assurément, mais selon la manière proprement divine, tu te trompes fort et es donc malgré tout fourvoyé ; car les desseins de Dieu ont à coup sûr un autre visage que les nôtres.
Vois-tu, si nous avions mis nous-mêmes les étoiles au firmament, nous les aurions sans doute disposées plus régulièrement ; mais Dieu, qui seul est tout-puissant, les a disposées comme un nuage de petites lumières ! Pourquoi cela ?
2. Regarde dans les prés comme les herbes sont toutes pêle-mêle ! Pourquoi n’y a-t-il pas là un ordre dont notre esprit de symétrie(*) puisse tirer quelque satisfaction mathématique ?! Où que tu te tournes, tu trouveras dans toutes les créatures bien plus de chaos que d’une ordonnance tant soit peu symétrique !
126 (*) Ici synonyme d’« harmonie ». (N.d.T.)
Et pourtant, le Créateur doit s’y connaître aussi bien que nous en symétrie ; car nous en avons déjà dans notre propre forme humaine les preuves les plus tangibles et les plus convaincantes.
Et si le bon Créateur est à certains égards assurément fort capable de respecter la plus parfaite symétrie, mais qu’à d’autres égards Il ne semble pas lui prêter la moindre attention,
il faut bien qu’il y ait là-dessous quelque raison, encore inconnue de nous, pauvres vers de terre, qui pousse le Créateur d’un côté à respecter la plus parfaite symétrie, de l’autre à faire exactement l’inverse ! Pourquoi donc n’y a-t-il pas une année semblable à une autre, pas un jour semblable à l’autre ?
3. Si l’on considère les choses de cette manière, le bon sens humain avec sa prétendue symétrie doit sans doute y trouver beaucoup à redire avec la sévérité inhérente à ses faibles lumières ; mais c’est alors que le grand Maître intervient en personne et dit : “Savetier, là où passe ta forme, tu peux juger, mais pas au-delà !”
4. Mais de même que nous voyons partout, dans la grande Création divine, un désordre apparent extrême et véritablement chaotique allié à un ordre extrême, de même, ce me semble, en va-t-il des différentes révélations divines faites aux hommes de cette terre.
Seul l’unique Créateur sait parfaitement ce qui convient le mieux à l’évolution spirituelle des différents peuples aux différentes époques.
5. C’est ainsi qu’avec le temps, pour des raisons assurément d’une parfaite sagesse, Il laisse une doctrine qu’il avait dictée se faner exactement comme se fanent sur la terre des fleurs et des herbes sans nombre ; mais, comme la vérité pure et vivante, la semence qui s’est formée dans les fleurs ne se fane pas et demeure toujours vivante.
6. Et si nous voyons qu’avec le temps, le Créateur laisse mourir toute chose extérieure, si belle soit-elle, qui fut nécessaire pour un temps, et met finalement tous Ses soins à développer la vie intérieure dans toutes les choses porteuses de quelque vie que nous connaissons, pouvons-nous nous étonner de voir les révélations subir le même sort ?
7. Aucune doctrine, si pure soit-elle, ne peut nous parvenir sans une parole terrestre ; mais la parole extérieure est déjà matérielle, donc vouée à disparaître une fois que le pur esprit intérieur s’est développé.
C’est ainsi qu’avec les doctrines divines extérieures, l’éclat superficiel devient nécessairement de plus en plus fâcheux .avec le temps ; mais à l’arrière-plan, en retour, la force et la vérité spirituelle très pure de la manifestation divine qui a précédé continue de se développer toujours davantage. — N’en est-il pas ainsi, ami Risa ? »
8. Risa dit : « Frère Hébram, je t’admire ! Par Dieu, la véritable sagesse de ton discours a changé toute ma façon de penser, ce dont je te suis vraiment fort obligé !
Les choses sont vraiment telles que tu viens de me les décrire ; plus j’y réfléchis, plus je trouve que cela est clair ! Bref, tu as vaincu ma raison à tous points de vue, et je te dois pour cela une grande reconnaissance ! » GEJ3 CH64 Chapitre premier (retour-du-christ.fr)
