De la mort de l’homme

1. Un docteur de la loi, qui était avec nous en tant que converti, dit alors : « Seigneur et Maître, Tu viens de dire à la glorieuse Marie de Magdalon que Tu étais Toi-même un vrai pain des cieux et aussi un vrai vin, et que celui qui goûterait de ce pain et de ce vin ne verrait ni ne sentirait jamais la mort.

Je sais bien que par le “pain”, Tu entends Ta parole, par le ”vin” l’esprit vivant qui est en elle, et que “manger le pain” signifie accueillir Ta parole, et “boire le vin”, agir selon Ta doctrine divine, qui vient assurément des cieux,

puisque Tu es Toi-même l’unique et très haut Seigneur du ciel et aussi de la terre ; mais quand Tu dis que celui qui mangera le vrai pain céleste et boira du vrai vin des cieux ne mourra jamais, cela est tout à fait nouveau, et je ne sais comment je dois le comprendre.

Ne peut-on pas dire de tous les hommes qu’ils ne voient pas la mort, ne la sentent pas et n’en connaissent pas le goût ?

Car tant que l’homme vit, il est certain qu’il ne voit pas la mort, ne la sent pas et n’en connaît pas le goût – mais, une fois mort, il ne la voit et ne la sent assurément pas davantage, puisqu’il n’a plus de vie, donc plus aucune sensation d’aucune sorte.

Telle que je la comprends, Tu vois que la chose a un double sens, et il serait donc souhaitable, si Tu le veux bien, que Tu nous l’expliques un peu plus clairement, Toi qui es le Maître de la vie et de la mort.

2. Même les patriarches et les prophètes, qui ont pourtant vécu et agi selon Ta volonté révélée, sont finalement morts comme nous mourrons sans doute tous,

puisque Tu nous as Toi-même expliqué très clairement en diverses occasions que l’âme se séparerait de la chair ; et à présent, Tu dis qu’il n’y aura pas de mort pour ceux qui embrasseraient Ta doctrine et s’y conformeraient activement. Comment devons-nous le comprendre ? »

3. Je lui dis : « Ami, il te faudra encore bien des preuves jusqu’à ce que tout soit clair en toi !

Ai-Je donc jamais dit qu’un homme qui vivrait selon Ma parole continuerait aussi de vivre corporellement sur cette terre ? Comment un docteur de la loi peut-il penser et juger aussi aveuglément et avec si peu de sens !

Tout homme doit bien sûr mourir selon le corps, et, assurément, ce corps ne verra, ne sentira ni ne goûtera la mort – mais l’âme du pécheur la sentira d’autant plus, à moins qu’il ne s’amende selon Ma doctrine et ne manifeste un vrai repentir !

Car chez celui en qui l’âme est encore trop intimement mêlée à la chair et à ses désirs sensuels, c’est précisément l’âme qui verra et éprouvera grandement la mort et qui en sentira le goût quand viendra l’heure de la mort du corps.

4. Considère donc ce qui se passe dans l’âme d’un criminel condamné à mort selon la loi, lorsqu’on le traîne sur le lieu du supplice !

Tout d’abord, l’âme voit la mort naturelle, la sent et la goûte dans les plus grands tourments, mais de plus, pour cette âme impuissante et spirituellement morte, la mort dure encore très longtemps dans l’au-delà,

d’abord, parce que, dans son impuissance et son abandon, elle ne peut assouvir son brûlant désir de vengeance envers ceux qui ont tué son corps,

ensuite parce qu’elle entre dans de profondes ténèbres dont elle ne sait comment sortir, ce qui lui cause de terribles tourments jusqu’à ce qu’elle commence à reconnaître sa propre méchanceté et à la supporter avec plus de patience. N’est-ce donc pas là sentir, éprouver et goûter la mort ?!

5. Mais une âme qui, dès cette terre, s’est pleinement régénérée en esprit à travers Moi et selon Ma doctrine ne connaîtra assurément jamais une telle mort, parce que, étant pleinement et clairement consciente de vivre, elle se séparera de son corps sans aucun tourment quand Je la rappellerai à Moi pour toujours.

Je vous le dis : il en est beaucoup parmi vous qui, ayant atteint sur cette terre la renaissance spirituelle, Me supplieront en disant : ”Seigneur, combien de temps nous laisseras-Tu encore porter ici-bas le pesant fardeau de la chair ?”

Et Je leur dirai en tout amour : ”Patientez encore un peu, et Je vous libérerai de ce fardeau !” Et quand l’un ou l’autre d’entre vous sera conduit à la mort par les païens pour l’amour de Mon nom, il rira et se réjouira d’être débarrassé de sa chair en martyr, et, même dans les souffrances de la chair, il n’éprouvera que joie et félicité.

Et s’il en est ainsi et pas autrement, Mes paroles ont-elles vraiment le double sens que tu prétends avoir compris en tant que docteur de la loi ? Dis-Moi à présent s’il te semble toujours qu’il en est ainsi. »

6. Le docteur de la loi : « Ah, Seigneur et Maître, j’y vois clair à présent ! Je comprends maintenant Tes paroles et m’en réjouis,

même si, je dois le confesser, la perspective de la mort physique, si bienheureuse soit-elle, n’offre vraiment rien d’encourageant ni de désirable, bien au contraire, pour ceux qui sont encore dans la chair de cette terre,

et si cette mort paraît bien dégradante comparée à l’honneur d’être homme et en quelque sorte maître de la nature, parce que l’homme doué de raison, qui s’est élevé jusqu’à la connaissance de Dieu par la pensée, la foi et le savoir, et qui porte l’amour de Dieu dans son cœur, n’a finalement, au moment de la mort, plus aucun avantage sur l’animal, et lui est même fort inférieur.

7. Car l’animal ne sait pas à l’avance qu’il va mourir, tandis que l’homme doit traîner avec lui sa vie durant cette conscience des plus désagréables,

et c’est pourquoi il est assez compréhensible que beaucoup d’hommes se jettent dans tous les plaisirs sensuels de ce monde, y étant pour ainsi dire poussés par la cruelle pensée d’une mort assurée.

8. Dans l’âme humaine, surtout lorsqu’elle est saine, le sens du bonheur est certes prédominant – car qui ne voudrait être gai et joyeux ? Mais que survienne au milieu des sentiments qui rendent souvent l’homme si heureux la noire pensée de la certitude de la mort, si angoissante pour son cœur, et c’en est fait du bonheur pour des jours entiers !

9. Ah, si tout homme savait ce que nous savons aujourd’hui par Ta grâce, il ne ferait certes pas tant de cas de cette pensée de la mort !

Mais combien peu le savent ! Aussi faut-il les excuser, selon moi, si, dans cette détresse dont ils sont toujours plus conscients,

ils se distraient autant qu’ils peuvent afin de ne pas être à tout instant, eux qui aiment tant cette heureuse vie, effrayés par la pensée de la mort et du tombeau. Je comprends bien à présent que l’homme ne saurait être pleinement heureux sous le lourd fardeau de la chair, et que la mort du corps est finalement pour lui un gain inestimable

mais le Créateur n’aurait-Il pu lui accorder la faveur de ne pas connaître une mort si cruelle et souvent si angoissante pour son âme ! L’homme pourrait en un instant être délivré et devenir l’habitant d’un autre monde !

10. À quoi bon ce dépérissement souvent si long jusqu’à la mort, à quoi bon les souffrances et la cruauté de la mort, puis la lente décomposition du corps dans le tombeau ? 11. Bref, je ne suis pas du tout d’accord avec la façon dont l’homme meurt habituellement, et ne puis la trouver équitable ! » GEJ8 CH81 Chapitre premier (retour-du-christ.fr)

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