1. (Le Seigneur 🙂 « Pourtant, Je vous le dis, il sera toujours difficile de s’en tenir à la pure vérité toute nue ;
car la raison du monde, qui, en divers lieux, atteindra une grande rigueur, ne comprendra pas comment Je peux, selon l’esprit, être Celui-là même qui donna jadis les commandements à Moïse sur le Sinaï au milieu des éclairs et du tonnerre et lui dicta les cinq Livres,
et Celui qui, par Sa sagesse, Sa puissance et Sa force, maintient et gouverne l’infini tout entier !
Même parmi vous, qui êtes pourtant témoins de tout qui se passe ici et s’est passé en d’autres lieux, il en est encore plusieurs qui ne comprennent pas pleinement que Je ne fais absolument qu’Un avec le Père céleste.
Que diront alors les grands philosophes du monde (*) quand ce témoignage parviendra à leurs oreilles après être passé par un millier de bouches ?!
(*) Ou, selon l’expression de J. Stalil, « les grands représentants de la sagesse de ce monde » (Weis-heit : sagesse, savoir ; Weltweiser, Weiser der Welt : philosophe, celui qui « connaît le monde »). Sauf exception, il faudra donc entendre le terme « philosophe » dans ce sens de savant ou de « raisonneur ». (N.d.T.)
2. C’est pourquoi cela ne sera prêché qu’aux simples et non aux sages de ce monde ; car ce qui est grand devant le monde est une abomination devant Dieu !
3. L’homme simple et modeste, dont le cœur peut encore être pur, possède à l’évidence une âme plus libre, et dans cette âme un esprit plus libre, aussi comprend-il vite et aisément les choses de l’esprit ; mais un philosophe dont l’âme est bornée aux situations purement matérielles et qui n’a plus la moindre notion de l’Esprit divin qui est en lui ne concevra et ne comprendra bien sûr pas ce que la plupart d’entre vous conçoivent déjà sans peine et dont ils saisissent à peu près la véritable portée.
Pourtant, il est encore bien des choses que vous ne comprenez pas ; mais après Mon élévation, vous les comprendrez pleinement ! »
4. Cyrénius demande aussitôt : « Seigneur, de quelle élévation parles-Tu ? Seras-Tu vraiment élevé sur cette terre à la dignité de Roi des rois et couronné ? »
5. Je dis : « Oui, mais pas comme roi du monde, et il n’y aura pas de couronne d’or ! Ne suis-Je donc pas assez puissant pour Me faire de cette terre un royaume qui s’étende bien au-delà de ses limites ? Qui donc pourrait M’en empêcher ?
6. L’essence de toute chose n’est-elle pas dans la main de Mon Père, qui est en Moi comme Je suis en Lui, et de même la vie de tous les hommes ?
Combien de fois pourrais-tu respirer hors de la volonté de Mon esprit qui seul donne et conserve la vie ?!
7. À quoi servirent aux hommes du temps de Noé toute leur puissance et tout leur bel art de la guerre ?! Mon esprit envoya le Déluge aux rois et aux peuples, et ils furent tous engloutis !
8. À quoi servit au puissant pharaon toute sa grande armée ? Mon esprit permit aux Israélites de traverser la Mer rouge à pied sec et noya l’armée qui les poursuivait !
9. Si Je voulais être un roi de cette terre, quelle force pourrait donc M’en empêcher ?
10. Mais loin de Moi cette pensée, et qu’elle demeure étrangère à tous ceux qui voudront véritablement suivre Mes traces ;
c’est une tout autre élévation qui M’attend et un tout autre couronnement, sur lequel tu n’en sauras davantage que lorsqu’il sera accompli.
Cependant, Je t’ai déjà donné quelques indications là-dessus tout au début de cette séance ; si tu te les remémores, tu pourras de toi[1]même imaginer la suite ! »
11. Cyrénius dit : « Mais, Seigneur, bien que je sache désormais avec la plus grande certitude qui Tu es et ce que Tu peux accomplir, je ne comprends au fond toujours pas pourquoi, précisément malgré toute Ta puissance, Tu ne cesses de fuir ceux qui Te poursuivent, que ce soit Hérode ou le Temple ! »
12. Je dis : « Ami, tu aurais pu t’épargner cette question ! Premièrement, parce que Je t’ai déjà plus que suffisamment répondu à Nazareth,
et deuxièmement, parce que Mes paroles auraient dû finir par te faire comprendre que Je ne suis pas venu en ce monde pour rendre les morts plus morts qu’ils ne le sont déjà, mais uniquement pour les faire renaître partout ; c’est pourquoi nul ne doit désormais être jugé par Moi.
Car si Je suis là à présent, c’est afin de prendre sur Moi tout le jugement prononcé contre cette terre, et par ce jugement que Je prends sur Moi, tous les hommes seront pleinement délivrés de la mort éternelle.
13. Aussi ne suis-Je pas venu pour frapper à tort et à travers, mais uniquement pour guérir dans cette humanité affligée de milliers de maux toutes les plaies possibles, et non pour lui en infliger de nouvelles, plus profondes et plus cruelles encore.
14. Crois-tu donc que c’est par crainte de Mes persécuteurs que Je passe en quelque sorte pour un fugitif ? Oh, si c’est vraiment là ta pensée, tu te trompes grossièrement ! Il y a là près de nous plusieurs grands criminels : en vérité, selon les lois de Moïse et les vôtres, ils ont mérité mille fois la mort !
Et pourtant, Je ne les laisse pas mettre à mort, mais leur permets au contraire de recevoir la grâce du ciel. S’ils savent mettre à profit cette grâce, ils auront part à Mon royaume ; mais si, avec le temps, ils rechutent, ils ne devront s’en prendre qu’à eux-mêmes si la rigueur de la loi les tue !
Car vois-tu, la loi dure toujours, mais la grâce ne vient que de temps en temps au secours de ceux qui sont persécutés ; mais s’ils ne respectent pas cette grâce, il leur faut à nouveau subir la loi. » GEJ3 CH16 Chapitre premier (retour-du-christ.fr)