Comment il faut considérer et utiliser les richesses terrestres

1. (Le Seigneur 🙂 « Regarde-Moi : ne dois-Je pas en ce moment avoir affaire au monde ? Je mange et Je bois, et le monde Me sert comme jadis les flots ont servi l’arche de Noé ! Il a beau déchaîner sa fureur sous les solides parois de Mon arche, jamais il ne pourra l’engloutir !

2. Tu n’y es pour rien si l’Empire romain naquit un jour. À présent, il existe, et tu ne peux le détruire ! Pourtant, cet empire a aussi de bonnes lois qui conviennent fort bien pour maintenir quelque ordre et rendre les hommes plus humbles.

 Si tu te prends pour un maître au-dessus des lois et crois pouvoir porter une couronne pour cette raison, tu fais fausse route pour toi-même, sinon aux yeux des hommes, qui doivent de toute façon supporter avec tous ses avantages et ses inconvénients la loi une fois sanctionnée.

Mais si tu te soumets toi aussi à la loi et te considères seulement comme celui que l’État et la nécessité ont mis là pour faire connaître et respecter cette loi, alors tu es à ta place et, du matériau spirituel de la loi, tu te construis une arche qui te portera au-dessus des flots les plus impétueux des péchés du monde !

3. Et si, avec cela, tu observes dans toutes tes actions les principes faciles à suivre de Ma doctrine, qui peuvent fort bien se concilier avec vos lois, tu en fais alors bien assez, selon tes possibilités, pour ton âme et pour ton esprit.

Et si Je te dis, Moi, que cela est suffisant, qui pourra te prouver que cela ne l’est pas ! »

4. Cyrénius dit : « Considère pourtant, ô Seigneur, la splendeur et le faste dans lesquels je dois vivre pour les besoins de l’Etat, au regard de ce que Tu viens de dire de la splendeur et des fastes du monde ! »

5. Je dis : « Chéris-tu donc dans ton cœur la splendeur et le faste du monde ? »

6. Cyrénius répond : « Oh, en aucune manière ! Tout cela m’est un véritable supplice ! »

7. Je dis : « Alors, que t’importent cette splendeur et ce faste imposés ? Si le cœur ne les aime, ni la magnificence ni les ornements ne peuvent causer le moindre dommage à l’âme et à l’esprit !

Mais si ton cœur s’attache à une chose matérielle, si insignifiante soit-elle, cette chose peut faire autant de mal à ton âme et à ton esprit qu’une lourde couronne faite de l’or le plus pur et des pierres les plus précieuses.

8. Tout cela dépend uniquement de la disposition du cœur ; sinon, le soleil, la lune et les étoiles devraient eux-mêmes être imputés à péché aux hommes de cette terre pour la raison qu’ils brillent d’un magnifique éclat et que les hommes en éprouvent une juste satisfaction, ce qui serait parfaitement ridicule !

Tu peux toi aussi, Mon cher Cyrénius, éprouver une joie légitime de ta splendeur devant les hommes, mais non pas une joie orgueilleuse et donc stupide, car c’est cela qui corrompt l’âme et finit par la tuer.

9. Car il a bien été permis et même ordonné à Salomon de se vêtir avec une magnificence qu’aucun roi n’avait connue avant lui ni ne connaîtra plus jamais après lui.

Tant qu’il n’en tira pas une joie orgueilleuse et stupide, mais seulement une joie légitime fondée sur la sagesse, cette joie contribua à élever son âme et son esprit.

Mais lorsque, par la suite, sa magnificence le rendit vaniteux et que l’orgueil s’empara de lui, c’est alors qu’il déchut devant Dieu et devant les hommes de bien,

sombrant dans tous les péchés d’un monde d’opulence, et ses faits et gestes devinrent des extravagances aux yeux des hommes de bien et de véritables abominations devant Dieu.

10. Je te le dis, ainsi qu’à tous les autres, il est même bon et profitable à l’homme parvenu à la pleine maturité de l’âme et de l’esprit de s’inspirer dès ce monde de la splendeur des cieux et d’en éprouver une joie légitime ; car il est plus louable de construire que de détruire.

Mais seuls les hommes parvenus à cette pleine maturité de l’âme et de l’esprit devraient le faire, afin de montrer à ceux qui n’en sont pas encore là tout ce que peut créer un homme accompli.

11. Mais celui qui se construit un palais pour sa propre gloire et sa renommée et qui, en définitive, s’aime lui-même pour sa splendeur,

celui-là commet un très grand péché contre son âme et contre l’Esprit divin en lui, et il se corrompt lui-même ainsi que tous ses descendants, qui croiront dès la naissance qu’ils valent beaucoup plus que les autres hommes.

12. Si donc la splendeur de ces palais corrompt les cœurs de ceux qui y demeurent et les emplit d’orgueil et de mépris envers ceux des hommes qui ne peuvent habiter un palais, il vaut mieux que ces palais soient aussitôt réduits en cendres.

13. De même, il n’est pas contraire à l’ordonnance divine que les hommes se construisent une cité dans laquelle ils pourront vivre et travailler ensemble dans la paix et la concorde comme une famille dans sa maison, et s’entraider en toute chose plus aisément que s’ils demeuraient à plusieurs heures de marche les uns des autres.

Mais lorsque, dans une ville, s’enracinent l’orgueil, le luxe, le goût du faste, l’envie, la haine, la persécution, voire le meurtre,

ainsi que la débauche, la luxure et la paresse, il vaut mieux là encore que cette ville soit bientôt réduite en cendres, faute de quoi elle deviendra la pépinière de tous les vices et, avec le temps, contaminera la terre entière à l’instar de l’Hénok d’avant le Déluge et, après le Déluge, de Babylone et de la grande cité de Ninive !

Que ces villes furent grandes jadis, et aujourd’hui, on ne trouve à leur place que quelques misérables huttes !

Là où s’élevait Hénok, il y a à présent un lac, et de même à l’emplacement des anciennes Sodome et Gomorrhe et des dix villes plus petites qui les entouraient, dont chacune était plus grande que l’actuelle Jérusalem, qui n’est cependant plus tout à fait aussi grande qu’elle ne l’était au temps de David.

14. Mais ce qu’il est advenu de ces villes arrivera aussi à Jérusalem, et il en est quelques-uns ici qui verront et connaîtront l’abomination de la désolation !

Car, comme Je l’ai dit, mieux vaut pas de villes de cette sorte et d’autant plus d’âmes pleinement vivantes qu’une ville où les âmes humaines sont condamnées à mort dans cette vie et pour l’éternité !

15. Aussi, Mon cher Cyrénius, tu peux bien posséder tout ce que la terre porte de plus précieux et de plus magnifique, et t’en réjouir en louant et en glorifiant Dieu.

Mais que ton cœur ne s’y attache jamais ; car toute cette splendeur terrestre est destinée à disparaître un jour en elle-même aussi bien que pour toi, lorsque tu échangeras le temporel pour l’éternel !

Car toute matière n’est au fond rien d’autre que ce que Je t’ai déjà exposé avec assez de clarté dans un précèdent discours. —

Dis-Moi si cette explication te satisfait, et si tu l’as bien comprise comme elle doit l’être devant Dieu et devant tous. » CH14 Chapitre premier (retour-du-christ.fr)

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