(22 avril 1843)
1. Une fois de plus, Satana défia le Seigneur et Lui dit avec obstination : “Ta façon de régner consiste uniquement à donner des ordres à celui que Tu as créé et qui devrait être libre d’agir selon son bon vouloir, ainsi qu’à juger celui qui ne possède pas de conscience libre en soi !
2. Mais s’il s’agit de discuter avec bonté et sans allures autoritaires avec une créature libre, afin de la gagner uniquement à travers l’amour, vois, une telle chose semble t’être tout à fait inconnue !
3. Tu me commandes sans cesse et je devrais T’obéir bravement sans discontinuer, pour obtenir en fin de compte en remerciement de toute mon obéissance rien d’autre que Ton éternel mépris ; je ne Te dis pas merci pour cela !
4. Si Tu m’avais dit : “Toi, Ma chère, Ma précieuse, Ma merveilleuse Satana ! Vois, Je vais t’écouter en tout amour ; c’est pourquoi, conseille-Moi, et Je donnerai suite à tes propositions !”, alors je l’aurais fait ; mais je ne répondrai pas à un ordre aussi impérieux !
5. T’imagines-Tu que Ta puissance Te donne le droit de ma traiter de la sorte ? – Oh, Tu Te trompes grandement !
6. Puisque Tu es un Créateur juste et plein de sagesse et que je suis Ta première créature, distingue-Toi en faisant montre d’estime à mon égard, moi qui suis jugée et qui suis une entité individuelle !
7. Si cela Te déplaît, alors il ressort de toute évidence que je suis tout d’abord une créature complètement ratée de Ta puissance et de Ta sagesse, et ensuite que Tu témoignes Toi-même de façon tout à fait manifeste que Tu es un bousilleur de Ta Création ;
il en résulte que moi et toute Ton œuvre ne sommes rien d’autre qu’une tentative absolument manquée des aptitudes de Ta force créatrice.
8. C’est pourquoi, comporte-Toi donc quelque peu différemment envers moi et ne Te compromets pas devant ceux qui devraient être Tes enfants ! Qui pourrait bien Te respecter lorsque Tu Te donnes ainsi en spectacle ?
9. Je sais que Ta sagesse est vraiment de source divine et que Tu es bon ; c’est pourquoi cela me met infiniment plus en colère que Tu me traites de la sorte, comme si je n’étais pas Ta créature, mais quelqu’un d’étranger.
10. Je suis certainement l’unique être qui a le courage de Te parler de la sorte, et cela doit sembler bien étrange aux lâches qui sont ici présents de voir une créature désapprouver son Créateur.
Mais je Te le demande pourquoi celle-ci ne devrait-elle pas avoir le droit de le faire, puisqu’elle jouit de liberté ?
11. Car je ne Te suis redevable d’aucune reconnaissance ni d’estime parce que Tu m’as créée, vu qu’il est impossible que j’aie pu consentir à quelque engagement préalable envers Toi avant d’exister au sujet des créations qui ont suivi et auraient pu faire de moi Ta débitrice !
12. En ma qualité de créature, je ne puis T’être reconnaissante que lorsque j’aurai pu constater que cela signifie vraiment un grand bienfait d’être devant Toi, mon Créateur, un être libre, parfaitement heureux et conscient de lui-même.
13. Aussi longtemps que cela n’est pas le cas, j’ai le droit de me plaindre auprès de Toi et de refuser, chaque fois que cela m’est possible, tout ce que Tu voudrais m’imposer sur le plan créatif à travers Ta puissance, et ce pour trois fois rien.
14. Si je ne Te conviens pas, détruis-moi entièrement, ou alors crée-moi différente, – mais ne me laisse pas aussi imparfaite que je le suis ; car, dans mon état actuel, je ne pourrai jamais Te faire honneur !
15. Si Tu veux que je T’adore, moi, Ta créature, et que je Te demande Ton consentement pour tout ce que je fais, eh bien dis-le moi, – et donne le bon exemple en étant au moins affable quand Tu me parles ; alors, en tant que Ta créature, je ferai ce qui est équitable. Mais Tu n’obtiendras jamais rein de moi en m’ordonnant ce que j’ai à faire. Comprends-le bien !
16. C’est là pour le moment le conseil que je T’adresse et que Tu m’as demandé ; si Tu ne veux pas le suivre, je n’en aurai jamais d’autre à Te donner ! Comprends-moi une fois de plus ! – Et maintenant, je Te dis mon propre “Amen” !
17. Ici, le Seigneur Se tourna vers les trois témoins et leur dit tristement : “Mes petits enfants ! Suis-Je vraiment comme cela, et ai-Je mérité d’être ainsi traité ?
18. O toi, Mon éternel Amour ! Que n’ai-Je pas tout fait pour sauver cette créature et l’amener à une perfection limitée et difficile à atteindre ; toutefois, cette entreprise ne veut pas Me réussir !
19. Oui, J’ai commis une faute envers Satana, et elle consiste dans le fait que Je l’ai créée beaucoup trop parfaite, afin de la rendre infiniment heureuse, autant que le permettaient Ma toute-puissance éternelle, Ma sagesse, Ma bonté, Mon amour et Ma compassion !
20. Toutefois cet être – qui n’a même pas atteint un quart de sa maturité – se dresse contre Mon ordre omnipotent juste au moment le plus important et le plus délicat de son développement, de telle façon que Je suis sérieusement affligé devant une pareille obstination !
21. Et comme Je ne veux tout de même pas l’anéantir à cause de Mon amour et de Ma compassion éternels, Je Me vois forcé d’établir à nouveau un processus infiniment long, afin de réduire peu à peu cet entêtement à la dimension d’un atome et de commencer à créer d’un autre côté une toute nouvelle créature qui sera constituée par vous, Mes petits enfants, une créature selon Mon cœur et qui vous ressemble !
22. O Satana, J’ai pleuré lorsque tu M’as désobéi pour la première fois. Je pleure aussi maintenant et pleurerai encore une fois ; mais après, Je ne pleurerai plus jamais à cause de toi, car Je te donnerai le salaire de tes œuvres et de ta volonté. Alors tu verras bien ce que ton arrogante obstination à fait de toi et où elle t’a conduit !
23. Mais maintenant, quittons ce lieu et laissons cet être à son entêtement !”
24. A ces mots, Satana se jeta aux pieds du Seigneur et cria : “O Seigneur, ne m’abandonne pas et aie pitié de moi, misérable créature ! Tu sais bien que je suis une pauvre folle, pleine de méchanceté ! Fais-moi châtier pour ma malice ; mais ne me quitte pas maintenant ! Je suis prête à faire ce que Tu veux !”
25. Alors le Seigneur dit : “Dans ce cas, obéis et fais ce que Je demande de toi et qui est pour ton bien ; alors Je resterai encore à t’écouter. Mais si tu devais Me résister une nouvelle fois. Je ne t’écouterai jamais plus ! Lève-toi donc et parle ! Amen. MD3 CH22 MD3.pdf (retour-du-christ.fr)


