De l’humain et du divin dans le Seigneur

1. Cependant, dès avant l’aube, J’étais debout avec quelques-uns de Mes disciples, et, selon Mon habitude, Je sortis en plein air et allai au bord de l’Euphrate, qui, en ce lieu, était déjà d’une largeur considérable. Nous étions là depuis peu quand un grand radeau de bois flotté passa devant nous au milieu du fleuve. Au même moment, le publicain, accompagné de son fils Jorab et du médecin, arrivait pour nous convier au repas du matin.

2. Il n’y avait personne sur ce radeau pour le guider, car, mal arrimé à la berge, il s’était détaché et était parti de lui-même ; le publicain dit : « C’est fort dommage pour ce beau bois que la négligence de ses propriétaires a laissé sans maître !

S’il voulait seulement s’approcher assez de la rive pour que l’on puisse s’en saisir, peut-être même le propriétaire légitime viendrait-il le rechercher au bout de quelques jours, et l’on pourrait alors le lui restituer contre un petit dédommagement.

Mais à présent, tout ce bois qui part à la dérive est bien sûr perdu ! Enfin, peut-être les gens de Samosata l’attraperont-ils ! »

3. Comme le radeau flottant sur le fleuve était en face de nous, Je dis au publicain : « Veux-tu ce bois ? »

4. Le publicain répondit : « Assurément, je le voudrais, mais comment faire ? »

5. Je dis : « C’est très facile ! Quand on est maître de la vie, les éléments aussi sont bien obligés de vous obéir, et J’ordonne donc à l’eau d’amener le bois jusqu’à cette rive. Je le veux ; ainsi soit-il ! »

6. Dès que J’eus prononcé ces paroles, l’eau afflua rapidement vers nous et, s’élevant à sept empans(*) au-dessus de la berge, déposa le radeau avec tout son bois sur la terre ferme, puis reprit aussitôt son cours ordinaire.

7. Les trois en furent véritablement épouvantés, et le médecin Me dit : « Ami, Tu n’es pas un homme de notre espèce et de notre nature, mais un dieu ! Nul homme ne T’a conçu sur terre dans le sein d’une mère ! Oui, je dirais même que Tu n’es pas né sur cette terre, et que Tu dois donc à l’évidence être un dieu ! »

8. Je dis : « Oublie cela ; quiconque est dans la chair doit l’avoir reçue dans le sein d’une mère ! Seul le premier couple humain a reçu son corps de la main et par la volonté de Dieu, mais tous les autres hommes dans le sein d’une mère.

Ce corps qui est le Mien vient donc aussi d’une mère terrestre, bien qu’il n’ait pas été conçu comme d’ordinaire par un père terrestre, mais bien par la seule volonté toute-puissante de l’esprit de Dieu, ce qui est très possible chez les êtres humains parfaitement purs et dévoués à Dieu.

Cela n’était pas rare dans les temps anciens, quand les hommes n’étaient pas encore corrompus, mais simples et soumis à la volonté divine, et, aujourd’hui encore, cela arrive parfois.

9. Il est évident que les hommes conçus de cette manière purement spirituelle sont eux-mêmes plus spirituels que ceux conçus de la manière ordinaire — de même que les enfants de parents forts et en bonne santé deviennent ordinairement plus forts et plus sains que ceux de parents faibles et maladifs.

En tant qu’homme et tel que Je suis devant vous, Je ne suis pas Dieu, mais bien un fils de Dieu, ce que tout homme devrait être en vérité ; car les hommes de cette terre ont vocation à devenir et à être les enfants de Dieu, pour peu qu’ils reconnaissent la volonté divine et y conforment leur vie.

10. Mais l’Un d’entre eux était destiné par Dieu de toute éternité à être le premier à avoir en lui la Vie et à la donner à tous ceux qui croiraient en Lui et vivraient selon Sa doctrine. Et Je suis Celui-là !

11. Mais si J’ai en Moi cette vie divine, ce n’est pas pour l’avoir apportée avec Moi en venant au monde du sein de Ma mère ! Le germe était certes en Moi, mais il lui a fallu grandir, ce qui M’a coûté trente années d’efforts.

Me voici désormais accompli devant vous, et c’est pourquoi Je puis vous dire qu’il M’a été donné tout pouvoir au ciel et sur la terre, et que l’esprit qui est en Moi ne fait qu’un avec l’esprit de Dieu, raison pour laquelle Je suis en mesure d’accomplir des signes qu’aucun homme n’avait jamais accomplis avant Moi.

Mais, par la suite, cela ne sera plus Mon privilège exclusif, mais également celui de tout homme qui croira que J’ai été envoyé par Dieu en ce monde pour donner la lumière de vie aux hommes qui marchent à présent dans les ténèbres,

si cet homme œuvre alors selon Ma doctrine qui enseigne très clairement aux hommes la volonté de l’esprit de Dieu, qui, bien sûr, demeure en Moi dans toute sa plénitude.

(*) Environ 1,60m. (N.d.T.) 

12. Et, bien que cet esprit soit Dieu même, Moi, le Fils de l’homme, Je ne Le suis pas ; car, en tant que tel, J’ai dû d’abord, comme Je l’ai dit, Me rendre digne de ce Dieu par la pratique et par de longs efforts, et ce n’est qu’ensuite que J’ai pu M’unir à cet esprit de Dieu.

À présent, Je ne fais certes plus qu’un avec Lui en esprit, mais non par le corps ; pourtant, même en cela, Je serai un jour pleinement uni à Lui, mais seulement après une grande souffrance, dans le renoncement total et l’humiliation suprême de Mon âme.

13. Ainsi, Mon ami médecin, toi qui es de meilleure volonté que ne l’étaient tes compagnons, tu sais désormais qui Je suis et ce que tu dois penser de Moi !

Crois-le et vis selon la doctrine que t’enseigneront bientôt Mes disciples, et tu vivras et seras éclairé dans tous tes faits et gestes, au lieu de marcher dans la nuit des péchés de ta chair et de ton sang ! — Comprends-tu cela ? »

14. Le médecin dit : « Oui, grand Maître, je le comprends, même si Tes paroles sont bien différentes de celles des prêtres du Temple de Jérusalem, d’où je viens moi-même et où j’ai appris le peu que je connais de mon art ! Il y a à l’évidence du divin en Toi, et pourtant, Tu ne veux pas être pour nous davantage qu’un fils d’homme,

tandis que les Pharisiens du Temple se comportent exactement comme s’ils avaient aidé Dieu à créer le monde et les êtres, et comme si le bonheur ou le malheur des hommes de cette terre ne dépendait que d’eux seuls.

Oui, grand Maître, Tes paroles sonnent bien comme la parole de Dieu ; car il y a en elles une force toute spéciale qui fait du bien à l’âme, l’élève, la vivifie et l’éclaire, tandis que la prétendue parole divine des Pharisiens la blesse au plus haut point, la trouble, l’obscurcit, et même la tue !

Car celui qui suit leur enseignement devient à la longue si stupide, sensuel, orgueilleux, égoïste et dominateur qu’il finit par oublier purement et simplement qu’il n’est lui aussi qu’un homme.

Il se considère lui-même, et lui seul, comme la suprême puissance humaine, tout le reste étant loin au-dessous de lui. Mais Tes paroles, grand Maître, semblent nous montrer exactement le contraire de ce qu’enseignent les Pharisiens et de ce qu’ils veulent faire des hommes ! — N’ai-je pas raison ? »

 15. Je dis : « Si, si, cela se peut bien ; mais n’en parlons plus à présent. Le radeau de bois flotté est sauvé et au sec, et toi, ami Jored, tu peux en faire ce que tu voudras ; le propriétaire ne viendra jamais le chercher, car il demeure trop loin d’ici, et de plus, la perte de ce bois ne l’appauvrira pas, car il est fort riche. Aussi, fais une offrande aux pauvres, et utilise le bois comme bon te semblera. » 

16. Le publicain Jored dit : « Maître, je Te suis fort reconnaissant, et les pauvres ne seront pas en reste ! Mais à présent, allons-nous mettre à table, car le déjeuner doit être tout à fait prêt. »

GEJ6 CH90 untitled (retour-du-christ.fr)

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