Malédiction sur la nonchalance. Bénédiction sur l’activité. Des forts et des faibles souverains. Le sermon de la nuit ou l’enseignement de l’activité.

1. Le Seigneur dit : « Si quelqu’un qui a fait un long chemin à pied et atteint enfin une auberge ne va pas immédiatement se reposer, mais fait encore quelques petits mouvements, et si dès l’aube le lendemain matin il est sur pied, tout le jour, il ne sentira aucune fatigue. Et plus il prolongera son voyage, moins il le sentira !

2. Mais si, fatigué par une journée de marche, à peine arrivé à l’auberge, il se jette sur un lit et ne se relève pas avant midi le lendemain, il reprendra la route les pieds raides et la tête lui tournera.

Il finira par devoir abandonner sa route, fatigué et avide de repos ; il arrivera peut-être que, désespéré de voir que personne ne lui vient en aide, il restera couché au bord du chemin !

3. Mais à qui la faute ? À son excessive envie de se reposer et à la folle idée que le repos fortifie l’homme.

4. Celui qui cherche à atteindre un haut degré d’agilité de ses mains ou de ses doigts dans un art ou dans un autre, y parviendra-t-il si, sous prétexte d’atteindre la perfection,

au lieu de s’appliquer sans cesse à son exercice, les mains dans les poches, il se promène tout le jour, par crainte de fatiguer ses mains et ses doigts, par peur de les raidir ou de les rendre inaptes à l’art auquel il aspire !

5 En vérité, avec toute Ma sagesse illimitée, Je ne pourrais prédire le moment où un tel artiste pourrait devenir un virtuose ! Pour cela Mes chers amis et frères, Je vous le répète :

6. Il n’y a que l’activité, pour le bien général de l’homme ! Toute la vie n’est que le fruit de l’activité infatigable de Dieu. La vie ne peut être conservée que par l’activité et peut durer éternellement, alors que l’inactivité n’engendre et ne peut engendrer que la mort.

7. Posez vos mains sur votre cœur, vous verrez comme il est actif jour et nuit ! De son activité dépend la vie du corps, et si le cœur s’arrête, Je pense que c’en est fini de la vie naturelle du corps !

8. Si l’arrêt du cœur physique est visiblement le signe de la mort du corps, l’arrêt du cœur de l’âme est la mort de l’âme.

9. Le cœur de l’âme s’appelle l’amour et ses pulsations s’expriment par la véritable et intense activité de l’amour.

10. L’incessante activité de l’amour correspond à cette pulsion du cœur de l’âme qui n’est jamais fatigué.

Plus le cœur de l’âme bat avec ferveur, plus la vie de l’âme est intense. Ainsi l’âme atteint un haut degré de vitalité et s’éveille à la vie divine de l’esprit.

11. Cet esprit, qui est la vie la plus pure, parce qu’elle est l’infatigable activité suprême, se déverse dans l’âme qui, par son activité d’amour, devient semblable à lui ; c’est ainsi que cette vie indestructible a pris son commencement dans cette âme.

12. Et voyez-vous, tout vient de cette activité, jamais d’un état de paresse.

13. Fuyez le repos, recherchez l’activité et votre récompense sera la vie éternelle.

14. Ne croyez pas que Je sois venu sur cette terre pour apporter à l’homme la paix et le repos ! Oh non ! Mais l’épée et la guerre !

15. Car les hommes doivent être stimulés par la détresse et les tribulations de toutes sortes, sinon ils deviennent des bœufs gras qui s’engraissent pour leur mort éternelle.

16. Les tribulations et la détresse agissent en l’homme comme la fermentation et engendrent ainsi finalement quelque chose de spirituel.

 17. On peut dire bien sûr que la nécessité et les tribulations engendrent la colère, la vengeance, l’assassinat, la jalousie, l’endurcissement du cœur et la persécution.

C’est vrai, mais quoique tout cela soit mauvais, c’est encore préférable au repos et à la paresse qui ne font ni le bien ni le mal et qui sont un état de mort.

18. C’est pourquoi Je dis : soyez à Mon égard parfaitement froids ou parfaitement chauds ! Car je vomirai les tièdes de Ma bouche !

19. Un ennemi énergique M’est plus cher qu’un ami tiède, car l’ennemi énergique M’oblige à agir énergiquement, soit pour le gagner, soit pour le rendre à jamais inoffensif,

tandis qu’à côté d’un ami tiède, Je deviens tiède Moi-même, et si Je suis dans la détresse, de quelle utilité Me sera cet ami tiède ?

20. C’est pourquoi un souverain tiède est la perte de son peuple, car il tue l’esprit de son peuple qui ne devient qu’un troupeau de bœufs affamés et de bêtes de somme.

Tandis qu’un souverain fort, voire même tyrannique, incite son peuple à être actif et vivant, puisque ce dernier s’applique à éviter les sanctions. Mais si le tyran exagère, le peuple finit toujours par le renverser pour se libérer de ses peines.

 21. Je pense avoir suffisamment parlé de la valeur de l’activité et suis convaincu que vous avez tous compris cet enseignement ;

ainsi, que celui qui veut et sent en lui le besoin de trouver la paix du sommeil de son corps se cherche un lieu pour dormir, mais que reste ici qui veut veiller la nuit avec Moi ! »

Ils s’écrièrent tous : « Seigneur, si Tu veilles, comment pourrions-nous dormir ? Seule Marie, la mère, semble avoir besoin de repos, et Tu pourrais lui dire d’aller se reposer. »

22. Mais Marie, qui somnolait derrière Moi sur un fauteuil, perçut ces mots, se redressa et dit fort aimablement à celui qui parlait : « Ami, toi qui prends toujours la parole pour tes amis, je te dirai que ton souci à mon sujet est quelque peu vain,

car vois-tu, par amour pour Mon Seigneur, j’ai veillé déjà des centaines de nuits et je suis toujours en vie. Je veillerai encore beaucoup d’autres et ne perdrai pas la vie pour autant, si telle est Sa volonté ! Ne vous faites donc pas de souci pour moi ! Qu’un seul pense à moi suffit ! »

23. Ces mots étaient adressés à Thomas. Ce dernier vint à Marie lui demander de ne pas se méprendre sur ses bonnes intentions. Marie le consola, très heureuse qu’il se soit soucié d’elle !

Et Thomas se sentant le cœur plus léger regagna tranquillement sa place.

24. Il se fit alors un certain silence, personne ne disant mot, tous réfléchissant et trouvant de plus en plus lumineuse la vérité de ce qui avait été dit.

25. Enfin Matthieu finit par se dire en lui-même : demain, aux premières heures du jour, cet enseignement de l’activité et du repos sera écrit en une plaquette séparée.

En aucun cas, le monde ne doit perdre un enseignement aussi important. Et lorsqu’il se mit à faire jour, Matthieu tint parole. Cet enseignement fut ainsi longtemps conservé et transmis en Samarie par Jonaël et Jaïruth.

Mais avec le temps, il se déforma progressivement pour finir par disparaître. Tant qu’il fut en vogue dans le peuple, il fut appelé : « le sermon de la nuit. » GEJ1 CH221 GEJ 1 (retour-du-christ.fr)

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