Hénoc et les sept messagers en route vers les hauteurs. L’aventure avec le Dragon. Son discours mensonger sur Dieu et Sa Création

(16 mars 1843)

1. Hénoc, Kiséhel, Sethlahem, Joram et leurs quatre autres frères du nom de Hil, Bael, Julel et Darel, ne furent portés par la force du Seigneur que sept mille pas en-dehors de la ville, juste à la base des hauteurs.

2. Dès ces instants, ils ne purent plus compter que sur leurs propres forces et commencèrent l’ascension de la montagne pas à pas.

 3. A mi-chemin, alors qu’ils passaient justement devant une grande caverne située dans le flanc de la montagne, vois, un immense dragon en sortit en rampant et leur barra le chemin.

4. Son aspect était terrifiant, et sa force telle qu’il donnait à penser qu’il allait engloutir des montagnes ; ses yeux étaient comme de l’airain incandescent, et de sa gueule semblable à un abîme béant s’échappait une épaisse fumée, entremêlée à des flammes aux lueurs mates ; la forme de sa tête était celle d’un loup, mais avait la grosseur d’un bœuf géant ; son cou était celui d’un léviathan, lequel est le monstre le plus grand et le plus puissant des mers ; son corps, recouvert d’énormes écailles et pourvu de doubles nageoires semblables à des ailes, avait une circonférence de six cent soixante-six aunes (1 aune : 1,188 m.) ; ses pieds ressemblaient à de puissants chênes déracinés, et sa queue, également d’une longueur de six cent soixante-six aunes et recouverte d’écailles, était enroulée en sept anneaux. 5. Telle était sa monstrueuse apparence, et son attitude faisait penser qu’il allait dévorer notre petite troupe de voyageurs, ou du moins les obliger au combat.

6. Mais, vu qu’Hénoc avait aussitôt reconnu la vilaine nature du monstre, il lui adressa la parole en disant : “Écoute, rebut de la Création, toi qui t’es donné toi-même cette forme abominable et mensongère, je connais ta nature et sais ce que tu ressens !

Jamais tu ne réussiras à m’abuser, aussi bien que tu n’as jamais pu le faire jusqu’à présent !

Car mon amour envers Dieu est plus puissant que toute ta force, et de cet amour émane une grande et sainte lumière où tu te trouves mis à nu devant moi, entouré de ta perfidie sans fond ; mais cette abominable fourberie n’est qu’un signe de ta grande faiblesse, que je puis dissiper d’un seul souffle.

7. Que cela soit dit ouvertement, afin que tu saches devant qui tu te trouves ! Moi, Hénoc, l’unique grand-prêtre du Tout-puissant sur la terre, je t’ordonne au nom de mon Dieu, qui est ton Dieu et Seigneur, de quitter ces lieux et de te précipiter dans la mer de ta méchanceté sans fond, de ne jamais plus fouler le sol de cette contrée et de rester dans tes profondeurs où tu peux te nourrir de la boue de ta traîtrise !

8. Par conséquent, va-t’en et fuis, et ne t’aventure pas à me forcer de te toucher d’un seul doigt ; car tu sais depuis longtemps le sort que te réserve un tel attouchement ! – C’est pourquoi, recule et disparais, au nom du Seigneur ! Amen.”

9. Alors, le Dragon se tourna vers Hénoc et lui parla en prenant la voix d’une fille de mauvaise vie : “Oui, Hénoc, je te connais et aucun de vous ne m’est inconnu, puisque j’ai été dès le commencement votre solide fondement.

10. Car avant qu’un soleil ne luise au firmament et que la formation des choses et des êtres de toutes sortes ait été prévue, j’existais seul en tant que première création de Dieu.

La Divinité S’est partagée en moi, et j’étais la lumière en Dieu ; et Dieu vit que la lumière était plus puissante que Lui, et Il fut saisi d’une grande peur devant le pouvoir de cette lumière.

11. Toutefois, pendant des éternités, Il la fit briller avec une intensité croissante, car Il pensait que de cette façon elle se consumerait, deviendrait plus faible, et que par conséquent Son Entité recouvrerait toute Sa force.

12. Mais moi, en ma qualité de libre lumière qui me trouvais en Dieu, je m’aperçus facilement du plan conçu par la Divinité éternelle et me rendis également compte que malgré toute l’étendue de mon pouvoir, je n’arriverais jamais à braver Sa puissance originelle.

C’est pourquoi je Lui parlai avec la plus grande douceur

13. “Écoute, Toi mon origine éternelle et invincible ! Puisque Tu T’effraies devant ma puissance, comme si elle était plus grande que la Tienne, alors que c’est Elle qui m’a créé, ôte-moi toute ma lumière et donne-moi seulement une existence qui me permette de subsister vis-à-vis de Toi, de Te contempler et de Te parler !”

14. Mais, au lieu de m’écouter, Dieu Se mit en colère, créa pour Lui d’autres êtres et les plaça en tant que seigneurs face à moi. Il leur ordonna de Me saisir dans mon centre et en tous les points de l’infini.

15. C’est ainsi que je fus mis en captivité sans raison. On m’enleva tout jusqu’à la base de mon entité, et ce que tu vois ici est tout ce que l’on m’a laissé, malgré ma totale innocence,

donc rien d’autre que cette forme misérable, la conscience de ce que je fus, et la seule capacité de faire du mal, afin que jamais plus je n’aie droit à quelque compassion ; et en plus, on m’a laissé la pleine connaissance de la volonté divine et m’a doté d’un besoin d’activité toujours contraire.

16. Je suis un être maudit pour l’éternité, et cela sans raison, uniquement parce que la colère de Dieu le veut ainsi ; je dois être un diable à cause de Son courroux ; il faut que je souffre éternellement et sois maudit par tous les êtres, parce que l’humeur coléreuse de Dieu l’exige.

17. O Hénoc, je suis vraiment une pauvre créature ! Sans cesse, je me vois confronté à cette amère certitude, et pourtant, toute possibilité d’amélioration m’est ôtée à tout jamais ! Le chemin du retour me reste éternellement barré, et je ne puis changer quoi que ce soit à mon apparence !

 Je dois mentir et tromper, afin d’être digne d’une vengeance divine appropriée ! Je suis obligé de contempler le bien et le vrai avec envie, mais, à cause de la colère dont je suis l’objet, je ne puis que faire du mal, ce qui me rend d’autant plus maudit et condamnable !

18. O Hénoc, mon état est vraiment lamentable ! Personne n’aura donc plus pitié de moi ?

19. O Hénoc, ne me chasse pas d’ici ; ne me rends pas encore plus malheureux que je ne le suis déjà ! Si tu peux me détruire et me faire disparaître à tout jamais, fais-le, et la conscience d’un tel acte sera mon éternelle reconnaissance à ton égard !” MD2 CH273 MD2.pdf (retour-du-christ.fr)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *