De la concupiscence

1. (Le Seigneur 🙂 « Nous avons donc fait le tour de la pauvreté, et vu également quels effets adverses pouvaient naître de son accroissement excessif, mais aussi comment il fallait y remédier et pourquoi, et quels avantages pouvaient résulter pour l’homme si chacun suivait cette doctrine que Je vous ai donnée.

Nous en avons ainsi terminé avec ce désagréable fléau et en venons à présent à un autre domaine, certes très peu semblable en apparence à celui que nous venons de parcourir, mais pourtant en étroite relation avec lui. Ce domaine est celui du désir de la chair.

2. C’est là qu’en réalité réside peu ou prou le plus grand mal pour tous les hommes. Car c’est de ce désir que naissent presque toutes les maladies du corps, et surtout tous les maux de l’âme, soyez-en absolument sûrs et certains.

3. L’homme renonce plus difficilement à tous les autres péchés qu’à celui-ci ; car ceux-là n’ont que des motivations extérieures, alors que celui-ci porte sa motivation en lui-même et dans la chair pécheresse. Aussi devez-vous détourner les yeux des dangereux attraits de la chair tant que vous ne serez pas devenus les maîtres de votre propre chair !

4. Protégez les enfants de la première chute et préservez leur pudeur : ainsi, à l’âge adulte, ils maîtriseront sans peine leur chair et ne succomberont pas aisément ; mais il suffit d’une négligence, et l’esprit malin de la chair en prend aussitôt possession ! Car aucun diable n’est plus difficile à chasser de l’homme que ce diable de la chair, qui ne peut en sortir qu’à force de jeûne et de prière.

5. Pour cette raison, gardez-vous de harceler les petits ou de les stimuler et d’enflammer leur chair par un excès d’ornements et des vêtements provocants ! Malheur à celui qui se rendra ainsi coupable de péché contre la nature des enfants ! En vérité, il vaudrait beaucoup mieux pour lui ne jamais être né !

6. Je châtierai Moi-même de toute la force de Mon courroux l’impie qui attentera à la nature sacrée de la jeunesse ! Car une fois que la chair est devenue fragile, l’âme, n’étant plus fermement soutenue, ne progresse plus que difficilement vers son accomplissement.

7. Quel travail pour une âme faible que de guérir une chair faillie et de lui rendre son intégrité ! Souvent, quelle n’est pas son angoisse lorsqu’elle constate la fragilité et la faiblesse de sa chair, sa demeure terrestre !

À qui la faute ? À ceux qui ont mal veillé sur les enfants, et aux tracasseries dont les petits enfants sont l’objet de la part de toutes sortes de gens !

8. En l’occurrence, la corruption des mœurs est toujours plus grande dans les villes qu’à la campagne ; aussi, vous qui êtes Mes disciples, vous devrez un jour attirer l’attention des hommes là-dessus et leur montrer les multiples effets fâcheux d’une chair trop tôt faillie,

et beaucoup en tiendront compte, et l’on verra paraître des âmes saines dans lesquelles il sera plus facile d’éveiller l’esprit que ce n’est le cas à présent pour beaucoup d’entre eux !

9. Voyez tous ces aveugles, ces sourds, ces estropiés, ces lépreux, ces perclus ; voyez aussi ces enfants et ces adultes frappés de toutes sortes d’infirmités et de maladies physiques !

Tout cela est la conséquence d’une chair trop tôt faillie !

10. Avant sa vingt-quatrième année, l’homme ne doit pas toucher à une jeune fille — vous savez comment il faut l’entendre avant tout —, et la jeune fille doit avoir au moins dix-huit ans révolus, ou pour le moins dix-sept ; avant ce temps, elle n’est mûre qu’au pis-aller et ne doit connaître aucun homme !

Car avant ce temps, il arrive que l’une ou l’autre atteigne une maturité précaire ; si un homme luxurieux la touche prématurément, sa chair devient fragile et son âme faible et souffrante.

11. Il est difficile de guérir la chair faillie d’un homme — mais combien plus difficile celle d’une jeune fille, lorsqu’elle a été brisée avant le temps !

Car premièrement, elle ne mettra pas souvent au monde des enfants vraiment sains, et deuxièmement, cela l’amènera de semaine en semaine à rechercher davantage le commerce charnel, pour devenir finalement une vraie prostituée, c’est-à-dire une pitoyable flétrissure pour le genre humain, non pas tant en elle-même qu’en ceux dont l’incurie l’a menée là.

12. Cependant, malheur à celui qui profite de la pauvreté d’une jeune fille pour briser sa chair ! En vérité, pour celui-là, mieux vaudrait ne jamais être né ! Mais celui qui couche avec une prostituée déjà corrompue au lieu de rechercher les justes moyens de l’éloigner de la voie de la corruption et de l’aider à trouver le bon chemin, celui-là devra un jour subir par Moi un jugement très sévère et multiplié ; car celui qui frappe un homme sain ne pèche pas aussi gravement que celui qui maltraite un infirme.

13. Celui qui couche avec une jeune fille tout à fait mature et saine est aussi pécheur, il est vrai ; mais comme le mal ainsi commis n’a pas de conséquences particulièrement néfastes, surtout si les deux parties sont parfaitement saines, il n’est soumis qu’à un jugement mineur.

Mais celui qui, par pure luxure déjà enracinée, traite une jeune fille, même mûre, comme il ferait d’une prostituée, et cela sans qu’un fruit vivant soit conçu dans le sein de la jeune fille, celui-là encourt un double jugement ; et s’il fait cela avec une prostituée, c’est alors un décuple jugement qu’il devra encourir !

14. Car une prostituée est une jeune fille totalement ruinée et brisée dans sa chair et dans son âme. Celui qui, d’un cœur loyal et qui M’est fidèle, l’aide à sortir de cette grande misère,

celui-là sera un jour grand dans Mon royaume. Mais celui qui couche à vil prix avec une prostituée et la rend pire qu’elle ne l’était, celui-là recevra un jour le même salaire que reçoivent les meurtriers dans le bourbier réservé à tous les diables et à leurs serviteurs.

15. Malheur au pays, à la ville où se pratique la prostitution, et malheur à la terre lorsque ce grand mal se mettra à dominer sur son sol ! À de tels pays et à de telles villes, Je donnerai pour maîtres des tyrans, et ceux-ci imposeront aux hommes de lourds tributs qui affameront leur chair et la détourneront des actions scélérates qu’un homme est capable de commettre contre ses pauvres contemporains !

16. Cependant, une prostituée perd nécessairement tout honneur et tout respect par ceux-là mêmes qui usent d’elles à vil prix, et sa chair sera ensuite la proie de toutes sortes de maladies épidémiques incurables ou pour le moins difficilement guérissables. Mais si l’une d’entre elles s’amende véritablement, elle sera de nouveau en grâce auprès de Moi !

17. Et si, pour satisfaire sa luxure, un homme recourt à d’autres moyens que le réceptacle disposé par Moi dans le sein de la femme, il lui sera bien difficile de contempler un jour Ma face !

Moïse a certes ordonné pour cela la lapidation, que Je n’abolis d’ailleurs pas entièrement, car c’est une dure punition pour des crimes et des criminels de cette sorte qui seraient déjà tout à fait voués au diable, mais Je vous donne seulement ce conseil paternel :

éloignez de tels pécheurs de vos communautés, laissez-les dans un grand dénuement au lieu de leur bannissement, et ne les reprenez que lorsqu’ils viendront presque nus aux frontières du pays, pour les mettre dans un hôpital des âmes qu’ils ne devront pas quitter avant d’être parvenus à une complète guérison.

Lorsque, après ces nombreuses épreuves, leur amélioration se manifestera clairement pendant un temps assez long, ils pourront revenir à la société ;

mais s’ils laissent paraître ne serait-ce que la plus petite trace de tentation voluptueuse, il vaut mieux qu’ils restent sous bonne garde leur vie durant, ce qui sera beaucoup plus salutaire que de les laisser contaminer les hommes non corrompus d’une communauté.

18. Toi, Zorel, tu n’étais précisément pas tout à fait pur non plus à cet égard ; car déjà, jeune garçon, tu étais affligé de toutes sortes d’impuretés, et un très mauvais exemple pour tes camarades. Cependant, cela ne peut t’être compté comme péché ;

car tu n’avais reçu aucune éducation qui te permît d’accéder à quelque pure vérité qui t’eût montré ce qui était parfaitement juste selon l’ordre divin.

Tu n’as commencé à entrevoir de meilleurs principes qu’en apprenant auprès d’un avocat les droits des citoyens romains. Dès lors, il est vrai que tu ne fus plus tout à fait un homme bestial, mais tu es devenu un expert dans l’art de tourner la loi et tu as trompé ton prochain chaque fois que tu l’as pu. Cependant, tout cela est du passé, et, selon ce que tu sais maintenant tu es désormais un homme meilleur à Mes yeux !

19. En dépit de tout cela, Je remarque cependant qu’il demeure en toi une grande concupiscence charnelle. Je te fais spécialement remarquer cela et te conseille d’y prendre garde ;

car lorsque tu auras embrasé dans une vie un peu meilleure, ta chair va s’émouvoir a cause de sa faiblesse encore loin d’être guérie, et il te sera peut-être difficile de l’apaiser et finalement de guérir entièrement son ancienne faiblesse.

Aussi, garde-toi de tout excès ; car c’est dans l’excès et la démesure que se trouve la semence de la luxure ! Sois donc mesuré en tout, et ne te laisse jamais entraîner dans la démesure dans le manger comme dans le boire, sans quoi il te sera difficile de dompter ta chair !

20. Nous avons ainsi également parcouru le domaine de la chair, du moins dans la mesure où cela t’est nécessaire aujourd’hui. Aussi allons-nous nous rendre à présent dans un autre domaine que l’on peut également dire très puissant chez toi ! GEJ4 CH80  GEJ4.pdf (retour-du-christ.fr)

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