De l’incinération et de l’embaumement

1. Quand ils se furent ainsi exprimés, Agricola s’avança de nouveau vers Moi et Me dit : « Seigneur et Maître, chez nous, Romains, les corps sont incinérés, surtout ceux des personnes de qualité, et les cendres conservées dans des urnes et des pots en des lieux réservés à cet effet : quant aux plus haut placés, leurs cadavres sont embaumés et conservés dans les catacombes : seuls les plus pauvres et les esclaves sont enterrés dans des lieux réservés et bien clôturés. Faut-il conserver cela, ou le changer ? Que penses-Tu de l’incinération et de l’embaumement des corps ? »

2. Je dis : « Si vous ne pouvez changer cela, tenez-vous-en à l’ancien usage. L’incinération est encore préférable à l’embaumement qui retarde fort l’acte de la décomposition : mais le mieux est un enterrement bien pratiqué.

Il faut seulement prendre garde de n’enterrer le corps que lorsqu’il est tout à fait mort, ce qu’un médecin doit pouvoir décider à la couleur du visage et à l’odeur de décomposition :

 car ces signes ne s’installent pas lorsque la mort n’est qu’apparente, et c’est pourquoi il ne faut pas enterrer les corps tant que la mort complète n’est pas reconnaissable.

3. La mort apparente ne pourra certes jamais survenir chez un homme parfait, mais elle le peut facilement chez l’homme matériel et avide de plaisir, dont l’âme est souvent bien trop attachée à sa chair.

Même lorsqu’un tel homme est froid, raide, privé de souffle et de pouls et qu’il ne présente plus aucun signe de vie, son âme demeure dans son corps, s’efforçant avec angoisse de le rappeler à la vie, et elle y parvient souvent au bout de quelques jours.

Si cet homme est enterré trop vite et que son corps reprenne vie dans la tombe, vous imaginez sans peine l’état de désespoir extrême qui sera le sien, fût-ce pour quelques instants.

Mais si vous vivez selon Ma doctrine qui vous demande de cultiver avant tout entre vous l’amour du prochain, le véritable amour du prochain vous commande assurément de prendre bien garde à n’enterrer ni ne brûler aucun mort apparent.

Et si vous constatez que quelqu’un est dans cet état de mort apparente, portez-le dans une pièce où l’air est bon et frais, priez pour lui et imposez-lui les mains, et il ira mieux.

4. Si la mort apparente persiste, comme cela arrive dans bien des cas, soyez patients, ne le tenez pas pour mort tant que les vrais signes de la mort n’ont pas commencé à se manifester de façon très reconnaissable.

Car vous devez faire aux autres hommes ce que vous voudriez qu’ils fissent pour vous en conscience s’il vous arrivait de tomber dans cet état, qui est toujours d’une grande détresse !

Ne l’oubliez pas, surtout vous, Romains. Car chez vous, on ne fait guère de façons pour enterrer les pauvres et les esclaves morts – mais à présent. vous savez ce qu’il en est. »

5. Les Romains Me rendirent grâce de ces paroles et Me promirent qu’ils prendraient désormais le plus grand soin de tout cela.GEJ8 CH84  Chapitre premier (retour-du-christ.fr)

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