Cyrénius s’indigne des crimes de Zorel

1. À ces mots, notre Zorel se trouve enfin vaincu et ne sait plus que dire pour sauver son honneur. Il se met à réfléchir profondément à ce qu’il pourrait encore sortir de son sac d’arguments pour sa justification ;

mais il se voit coincé de toutes parts et ne trouve pas la moindre petite faille par laquelle se faufiler.

2. Jean l’exhorte à parler et à faire usage de son arc tendu ; mais Zorel ne veut plus ouvrir la bouche.

 3. Cependant, Cyrénius, quelque peu étonné de la vilenie de Zorel, Me demande : « Seigneur, que faut-il faire ?

Dans de telles conditions, cet homme doit être remis à la justice ! Car nos lois sur le commerce des esclaves autorisent certes à vendre des esclaves à n’importe qui, avec leurs enfants s’ils en ont,

mais les enfants d’hommes libres, spécialement ceux du sexe féminin, ne doivent en aucun cas être mis sur le marché avant quatorze ans révolus, sous peine des plus sévères punitions. Cela est considéré comme un crime !

4. De plus, tous ceux qui veulent faire commerce d’esclaves doivent avoir à cet effet une autorisation spéciale en bonne et due forme et payer pour cela à l’État une caution substantielle, ainsi qu’un impôt annuel élevé.

Dans son cas et celui de son associé, on n’en trouve nulle part la moindre trace ; leur commerce était donc clandestin, ce qui constitue là encore un grand crime contre les lois en vigueur, crime pour lequel, avec ces circonstances aggravantes, la punition fixée est de dix années d’un emprisonnement rigoureux.

5. Et il faut ajouter à cela un quintuple viol absolument sans scrupules, dont la trop grande violence a entraîné la mort !

C’est un nouveau crime pour lequel, dans de telles circonstances aggravantes, il est prévu quinze années au moins du plus sévère emprisonnement, voire la mort !

6. À cela s’ajoutent bien sûr encore toutes sortes de vols et de tromperies, et des mensonges en quantité !

7. Seigneur, Tu connais mes devoirs envers l’État et mon serment envers tout ce qui m’est cher et sacré ! Que dois -je faire ?

Dans le cas de Mathaël et de ses quatre compagnons, leur complète possession était une sûre défense contre mes sévères devoirs de juge suprême ; mais ici, rien ne met cet homme à l’abri de mon devoir de juge.

C’est un parfait scélérat ! Ne vais-je donc pas être contraint de faire usage de mes prérogatives dans toute leur rigueur ? »

8. Je dis : « Écoute-Moi bien : il se trouve que Je suis ici, Moi le Seigneur, et c’est à Moi seul, au fond, que tu dois rendre compte de ton serment,

et Je peux t’en tenir quitte comme et quand Je le veux ; entre-temps, c’est donc à Moi seul de décider ce qui doit être fait en priorité pour la guérison d’une âme malade !

De plus, tu as prêté serment devant des dieux qui n’ont jamais existé nulle part ; et puisque les garants de ton serment sont à l’évidence si légers, ton serment ne peut avoir davantage de poids. Tes dieux et ton serment sont donc en soi nuls et non avenus.

C’est seulement dans la mesure où Je considère ton serment comme un signe de loyauté qu’il a malgré tout une réelle valeur ; mais dans la mesure où Je le considère comme nul, il n’a pas pour Moi la moindre valeur, et tu en es pleinement délié, du moins pour le présent.

9. Sache que nous n’en avons pas encore terminé avec l’examen de cet homme ; d’autres choses vont apparaître maintenant qui le toucheront encore davantage !

10. C’est un homme très particulier que tu vois ici, et que tu devrais connaître à présent d’autant plus facilement qu’il s’est déjà en grande partie dévoilé dans son sommeil extatique, bien que de façon plus vague que maintenant, surtout avec le remords du premier stade.

L’exposition publique qui en est faite à présent entre certes dans les détails, parce qu’il est nécessaire qu’il en soit ainsi ; mais cela ne doit pas te heurter,

car Je ne laisse arriver cela que pour vous montrer dans sa totalité une âme vraiment malade, et pour finir le remède qui peut encore la guérir.

Je t’ai déjà montré tout à l’heure qu’il serait stupide et maladroit de punir des verges et du cachot un homme malade dans son corps pour la raison qu’il est tombé malade ;

mais combien plus stupide et plus maladroit encore est-il de punir physiquement et moralement un homme par des coups mortels à cause de son âme très malade !

DisMoi, Mon ami Cyrénius, as-tu déjà, dans ton zèle, tout à fait oublié cette leçon ? »

11. Cyrénius dit : « Pas du tout, ô Seigneur et Maître suprême de toute éternité ; mais vois-Tu, ces petites tempêtes me reviennent parfois, par la force de l’habitude, lorsqu’il arrive qu’un aussi grand coquin se manifeste !

Mais tu vois aussi avec quel empressement je me laisse admonester et reconnais aussitôt ma vieille stupidité !

À présent, je recommence déjà à me réjouir de la poursuite de cet examen, auquel notre Jean semble particulièrement s’entendre ! Mais il faut pour cela avoir la sagesse de Jean et sa grande intuition, dirigée naturellement par Ton esprit.

Le plus beau est cependant que Zorel ne s’est pas encore aperçu de ce qu’il y avait là de merveilleux,

alors qu’il devrait être frappé d’entendre le sage Jean lui raconter ses péchés mortels dans tous les pays où il les a commis aussi bien que s’il en avait été à chaque fois le témoin oculaire et auriculaire ! »

12. Je dis : « À présent, écoute de nouveau soigneusement ; car Jean va se remettre à le questionner. »

13. Cyrénius est de nouveau toute ouïe ; cependant, J’ordonne à toutes les femmes et jeunes filles présentes de se retirer sous les tentes pendant ce temps,

car la suite du traitement ne doit être entendue que par des hommes mûrs. Toutes les femmes obéissent, y compris Jarah et les deux filles ressuscitées de Cyrénius, Gamila et Ida.

CH67  GEJ4.pdf (retour-du-christ.fr)

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