Origines et famille de Zorel

1. Cependant, Zinka s’approche de lui par-derrière, lui tape sur l’épaule et lui dit : « Eh bien, ami Zorel, accepteras-tu ou non à présent l’aide de Cyrénius ?

Car il me semble que tes maximes de vie, si bonnes qu’elles m’aient paru à moi-même pour commencer, sont tombées à l’eau toutes ensemble ! »

2. Au bout d’un moment, Zorel dit : « Oui, oui, c’est ce sauveur(*) qui a raison ! Je vois maintenant très clairement ma bêtise, et tout est comme il me l’a dit. Mais où a-t-il pu apprendre tout cela ? Oui, tout est vrai, bien trop vrai, hélas ! Mais que décider maintenant, que faire ? »

3. Zinka dit : « Rien d’autre que lui demander de poursuivre son juste enseignement, puis écouter celui-ci et en faire ton profit ; laisse tout le reste à ceux qui te veulent du bien et qui peuvent t’aider, et le feront certes si tu suis mon conseil »

4. Là-dessus, Zorel tombe à genoux devant Moi et Me prie de lui donner Mon enseignement, et Je le confie pour cela à l’apôtre Jean. Zorel Me demande alors très respectueusement pourquoi Je ne veux pas continuer à l’enseigner Moi-même.

5. Je lui réponds : « Si le maître de quelque affaire a autour de lui toutes sortes de gens pour le servir, ne fait-il pas bien de leur distribuer le travail selon leurs capacités ?

 Il n’est pas nécessaire qu’il fasse tout lui-même de ses mains pour que cela soit fait ; il suffit de l’esprit du maître,

et le travail sera aussi bien exécuté par les mains adroites du serviteur. Va donc voir celui que J’ai désigné, et tu trouveras aussi bien en lui l’homme qu’il te faut ! C’est celui qui est assis là-bas à l’angle de la table, et qui a sur le dos un manteau bleu ciel. »

6. À ces Miennes paroles, Zorel se lève et s’empresse vers Jean. Arrivé devant lui, il dit : « Ô toi fidèle serviteur de ce maître d’une suprême sagesse,

puisque tu sais toi aussi qui je suis et comment je suis fait, donne-moi, pour ma complète guérison, l’enseignement qui me rendra digne de me compter au nombre de ceux qui peuvent à bon droit se dire des hommes !

Je ne demande plus désormais à être pourvu pour devenir un homme juste, mais c’est pour le seul amour de la vérité que je veux entendre de toi la vérité tout entière ! »

7. Jean dit : « Et, au nom du Seigneur qui est ici, elle te sera donnée !

Mais auparavant, tu dois m’assurer qu’à l’avenir tu changeras ta vie du tout au tout et répareras le préjudice causé à tous ceux qui l’ont subi malgré eux ; même les deux livres d’or devront être restituées au marchand de Sparte, qui vit toujours !

De plus, tu dois complètement renoncer à ton paganisme et devenir un nouveau Juif ; car ton grand-père était un Juif, et de la famille de Lévi.

Il y a quarante ans, il est parti pour Sparte afin d’y annoncer aux Grecs le seul vrai Dieu et de faire d’eux des Juifs en esprit ;

mais c’est finalement lui qui s’est laissé convaincre et qui, avec toute sa maison, est devenu un païen stupide et complètement aveugle, et de même pour toi, car tu es né à Sparte.

Quant à tes deux frères, qui vivent à présent à Athènes, ils sont même devenus des prêtres païens grâce à leur grande éloquence, et jusqu’à cette heure, ils offrent leurs vains offices à Apollon et à Minerve, et ta sœur unique est l’épouse d’un boutiquier qui fait un joli commerce des dieux et des figurines d’Ephèse,

et en outre des affaires assez lucratives avec toutes sortes de prostituées et de courtisanes, soit en les vendant, soit surtout comme entremetteur. Voilà ton beau-frère, autrefois Juif lui aussi, aujourd’hui ce que je viens de te dire. »

8. Zorel était tout saisi de voir Jean informé de toutes ces choses que lui-même, pour des raisons bien compréhensibles, n’avait jamais révélées à personne ;

mais sur le moment, il ne put s’empêcher d’écouter tout ce que racontait cet homme dont il pouvait seulement supposer qu’il était allé en Grèce et qu’il savait tout ce qui s’y était passé et s’y passait encore.

9. Aussi Zorel demanda-t-il à Jean avec quelque précipitation : « Mais pourquoi raconter tout cela devant tout le monde ? Ne suffit-il pas que toi et moi le sachions ? Pourquoi tous ceux qui nous entourent devraient-ils l’entendre ? »

10. Jean dit : « Sois tranquille, ami ! Si je faisais cela pour te nuire moralement ou physiquement, je serais un méchant homme, pire devant Dieu que ton licencieux beau-frère d’Athènes ;

mais si je dois à présent te découvrir entièrement devant les hommes, c’est pour ton salut, afin que tu n’apparaisses à personne tel que tu n’es pas !

Si tu veux devenir parfait, tu dois te découvrir, et ton âme ne doit plus dissimuler aucun secret : c’est seulement quand tout ce qui est désordre en toi aura été exprimé que tu pourras commencer à travailler à ton accomplissement.

Tu pourrais certes te défaire complètement de tes nombreux péchés dans le secret de ton âme et devenir un homme meilleur que les hommes respecteraient et honoreraient pour cela ; car ils ne connaîtraient de toi que le bien et rien du mal, et beaucoup suivraient ton bon exemple !

Mais si, avec le temps, ils apprenaient d’un témoin digne de foi quel vulgaire grand pécheur tu as été sans rien en dire, de quels yeux soupçonneux ne se mettraient pas à te considérer peu à peu tous ceux qui t’honoraient jusque-là comme un homme pur et suivaient ton exemple !

Toute ta vertu ne serait plus qu’une peau de brebis sous laquelle on commencerait à imaginer un loup féroce, et, en dépit de toute ta vertu par elle-même irréprochable, on te fuirait et on éviterait ta compagnie pourtant si instructive.

11. Tu vois par là que pour être parfait, on doit éviter non seulement la réalité du mal, mais même son apparence, faute de quoi il est difficile de se rendre véritablement utile à son prochain,

ce qui est et doit être en définitive la principale tâche de tout homme, car on ne peut imaginer sans cela de société vraiment heureuse sur cette terre !

12. Car à quoi bon une société humaine où chacun serait parfait pour lui-même, mais se cacherait toujours de son voisin ?

Les gens commenceraient à se méfier les uns des autres, et dès qu’une mouche bourdonnerait au-dessus de la tête d’un voisin, si inoffensif soit-il, on verrait voler là des dragons et des éléphants !

Mais si tous apprennent dès à présent qui tu as été, ce que tu as fait et comment tu as vécu,

et que désormais tu t’améliores et deviennes au vu et au su de tous un autre homme parfaitement conscient de ses anciens méfaits et empli à leur égard du plus vrai et du plus profond dégoût,

chacun concevra envers toi la confiance la plus justifiée et la plus grande bienveillance et t’aimera comme un frère pur aime son frère pur.

C’est pourquoi il faut d’abord ici que tout ce qui te concerne soit rendu public, afin que tu puisses ensuite adopter utilement une meilleure doctrine.

13. Il est vrai que beaucoup de choses ont déjà été dites, mais pas toutes, et, parce qu’il peut t’être difficile de les reconnaître, je te facilite la tâche en disant à ta place très fidèlement et littéralement ce que je sais de ta vie, et qui est pour moi clair comme le jour !

14. Zorel demande : « Mais comment se peut-il que tu saches tout cela ? Qui te l’a révélé ? Je ne t’avais jamais vu ni parlé jusqu’ici ! » GEJ4 CH65  GEJ4.pdf (retour-du-christ.fr)

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