Sur l’amour du prochain

1. Ayant reçu ces instructions, les prêtres, tout joyeux, Me rendirent grâce, puis, à l’exception de l’un d’eux qui était une sorte de grand prêtre, quittèrent leur table pour se rendre à la salle où, comme nous l’avons dit, ils se tenaient parfois dans cette auberge, qui était grande et bâtie comme une place forte. Là, ils tinrent conseil afin de savoir comment ils s’y prendraient pour que tout se passe aussi bien et aussi paisiblement que possible.

2. Pendant ce temps, le prêtre demeuré parmi nous s’entretenait avec le capitaine à propos de la vente des statues d’or et d’argent des divinités, car ils ne trouveraient pas sur place les moyens de les faire fondre pour les vendre ensuite comme métal ; de plus, il n’y avait dans la région aucun forgeron qui pût acheter de tels métaux pour les utiliser à sa guise.

3. Le capitaine dit : « Je ferai pour vous tout ce que le Seigneur et Maître pourra juger bon – mais qu’Il nous fasse la grâce de nous dire d’abord ce qu’il convient de faire, car nous ne voudrons désormais que ce qu’Il voudra en nous ! »

4. Je dis alors : « Faites comme bon vous semblera ; l’essentiel est que le produit revienne aux pauvres d’une manière appropriée, ce dont vous serez bien capables de juger à travers Mon esprit en vous.

5. Comme Je vous l’ai déjà dit, réparez autant que possible le mal que vous avez causé, et vos âmes seront assurées de Ma grâce. Et si vous ne pouvez réparer vos torts envers telle ou telle personne, ayez-en la bonne volonté et adressez-vous à Moi d’un cœur plein de foi, et votre juste prière ne manquera pas d’être exaucée.

6. Mais sachez-le, vous tous : celui qui n’aura pas réparé tous ses torts envers autrui, même les plus petits, n’entrera pas dans Mon royaume ! Car vous ne devez pas faire à votre prochain ce que vous ne voulez pas que l’on vous fasse.

7. Si quelqu’un vous a fait du mal et est donc coupable envers vous, exhortez-le avec douceur et pardonnez-lui. S’il s’amende, le mérite vous en reviendra ; mais, s’il ne s’amende pas, ne le maudissez pas, mais adressez-vous encore à Moi dans vos cœurs, et là encore, en vérité, Je ne manquerai pas d’exaucer votre juste prière.

8. Tout ce que vous faites, faites-le pour l’amour de Mon nom, et c’est ainsi que vous deviendrez les enfants de Dieu et les héritiers du royaume du ciel, et votre félicité n’aura jamais de fin, mais durera éternellement.

9. Si vous avez bien compris, vous tous, agissez en conséquence, et apprenez à votre prochain à faire de même car c’est surtout ainsi que vous répandrez parmi les hommes Mon royaume, qui n’est pas de ce monde, et une grande récompense vous attend pour cela dans Mon royaume car ce que Je vous promets reste vrai à jamais ! »

10. Le capitaine dit alors : « Seigneur et Maître, je comprends certes la parfaite vérité de toutes Tes paroles et Tes enseignements,

et je ressens vivement en moi qu’entre les hommes, il faut qu’il en soit comme Tu viens de nous le dire ; pourtant, il y a parmi les hommes, aussi bien Juifs que païens, beaucoup de méchants, tels les voleurs et les brigands, les assassins, les fornicateurs et ceux qui violent garçons et fillettes, et nous avons des lois très rigoureuses pour châtier sans pitié ces criminels, afin d’intimider les autres hommes.

11. Or, un tel criminel est lui aussi notre prochain, et peut-être pourrait-il encore s’amender à la longue, si on lui laissait la vie et l’instruisait de tout ce qui est bon, vrai et juste, et de même pour les auteurs de crimes moindres, si, au lieu de les emprisonner pour longtemps, on les mettait à bonne école et leur enseignait la vérité.

12. Mais, tant que nous garderons ces lois impitoyables, mon vœu restera un vœu pieux ; car, si je pouvais moi-même me rendre coupable de quelque crime, je préférerais assurément qu’on pût me traiter selon mon vœu pieux, plutôt que de me condamner sans la moindre pitié.

13. Mais avec les juges, il n’est jamais question que l’on dise : “Ne faites pas à 182 autrui – donc à votre prochain – ce que vous ne voulez pas que l’on vous fasse”, mais seulement : “Selon la loi, je te condamne !”, et il n’y a pas là la moindre trace d’amour ni de miséricorde.

14. Cependant, étant moi-même le premier juge de ce district que Tu connais bien, ô Seigneur et Maître, j’ai fait mettre au cachot bien des criminels ! Dois-je témoigner de l’amour à ceux-là aussi, au lieu de leur montrer la rigueur de la loi ? »

15. Je dis : « Tu feras assurément fort bien de le faire chaque fois que ce sera possible ! Car celui qui, tant physiquement que moralement, délivre les prisonniers des chaînes du diable, celui-là sera délivré aussi des liens de la mort éternelle !

16. Celui qui, étant juge, prononce un jugement clément et juste envers des hommes aveuglés, sera jugé par Moi de même dans l’au-delà. Ainsi, comme vous aurez mesuré à autrui, il vous sera rendu mesure pour mesure !

17. Celui qui aura été miséricordieux trouvera auprès de Moi miséricorde mais celui qui aura été un juge sévère trouvera en Moi un juge sévère – car la sévérité dont il aura usé envers son prochain sera son propre juge dans l’au-delà !

18. Ainsi, tout homme porte en lui son juge de l’au-delà. Cela pour ta gouverne, Mon ami Pellagius ! »

19. Comme celui-ci était pleinement satisfait, nous sortîmes de nouveau, mais cette fois d’un autre côté de la ville d’Aphek. GEJ10 CH107 Chapitre premier (retour-du-christ.fr)

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