Propos du disciple André sur les œuvres et les paroles du Seigneur

1. Cette fois, nos prêtres païens en restèrent tout à fait muets de stupéfaction ; car ce n’était qu’à présent qu’ils comprenaient clairement à qui ils avaient affaire en Moi.

2. L’aubergiste, qui était avec nous, et qui avait pourtant vu et admiré, la veille au soir, le grand signe que J’avais accompli en guérissant les malades, ne fut lui-même tout à fait convaincu qu’à ce nouveau signe que Je n’agissais pas comme quelque grand prophète empli de l’esprit de Dieu,

mais bien de Moi-même et de Ma propre autorité, et il dit au capitaine, qui, avec les siens, était lui-même tout rempli d’étonnement : « Noble maître, ce n’est pas là un homme qui accomplirait ces signes inouïs avec l’aide du vrai Dieu unique des Juifs, mais c’est à l’évidence la divinité qui demeure en Lui corporellement, dans toute Sa plénitude infinie et éternelle ! Car Il a dit : “Je le veux”, et non pas “Dieu M’a parlé ainsi et a dit que ceci et cela arrive !” »

3. Le capitaine répondit à l’aubergiste : « Ami, je le savais déjà depuis qu’Il est venu à Pella, où Il a enseigné en accomplissant comme ici de grands signes ; pourtant, je n’avais encore vu aucun signe comparable à celui-ci, même si j’en avais vu d’autres qui me disaient très clairement : “Merveille des merveilles, c’est là le Seigneur en personne !”

4. Il dit certes : “Mon Père M’a envoyé à ce monde”, mais c’est Lui-même qui S’est envoyé à ce monde par amour pour nous, les hommes, afin de n’être plus désormais pour nous un Dieu et un Père invisible et inconcevable,

mais bien visible et concevable, et que nous puissions croire pleinement, à l’avenir, que Lui seul est l’unique vrai Dieu et Seigneur, et qu’il ne saurait en exister d’autre que Lui.

5. En Lui réside l’être premier de tous les êtres, l’origine de toute force et de toute puissance, la plus claire de toutes les créatures conscientes de tout l’infini empli de Ses œuvres, et en Lui demeure donc également la sagesse suprême à jamais insondable.

Et tout cela, je ne le crois pas seulement comme l’on croit ordinairement quelque vérité que l’on a entendue, mais que l’on examine encore par la raison pour savoir si cette grande vérité est bien vraie dans toutes ses implications partielles, et de quelle manière on peut s’en convaincre tout à fait, mais je le crois absolument et suis prêt à donner ma vie pour cette certitude parfaite ! »

6. L’aubergiste : « Noble seigneur, je ne saurais encore être pleinement initié comme toi à ce mystère hautement sacré ; mais je crois sans le moindre doute à tout ce que tu viens de dire, et j’espère en acquérir bientôt moi aussi, avec toute ma maison, la parfaite certitude ! Pour cela, toute gloire et tout notre amour à ce Dieu unique visible à nos yeux ! »

7. Et, tandis que le capitaine et l’aubergiste parlaient ainsi, les prêtres et même les disciples se disaient entre eux des choses semblables.

8. Or, un prêtre alla demander à l’un de Mes disciples si J’avais souvent accompli déjà de tels signes.

9. Le disciple répondit : « Va dans toutes les villes et les villages de Galilée, de Judée, de Samarie ou d’autres pays encore, du sud au nord et d’est en ouest, demande-le, et l’on te dira et te montrera ce qu’a fait le Seigneur.

10. Beaucoup de signes comme celui-ci ont été accomplis, et tous les pays que nous avons traversés avec Lui sont emplis de Ses actes et de Sa gloire ; car Il n’a pas Son pareil sur la terre comme aux cieux. Mais Il ne veut pas que l’on parle trop des grands signes qu’Il a accomplis pour confirmer la vérité de Sa doctrine, dont vous connaissez désormais l’essentiel.

Car les signes vieilliront et disparaîtront à la longue, comme tout passe et tout change en ce monde, et, lorsqu’on en parlera dans bien des années, les gens ne le croiront pas et ne le comprendront pas ; mais Ses paroles ne mourront pas, elles demeureront à jamais comme la vérité suprême, dans les cieux, sur toute la terre et dans le grand monde des esprits !

11. C’est pourquoi Il veut seulement que l’on prêche à tous les hommes cette parole de vie qu’Il a ramenée des cieux, et que la foi vivante en Lui leur vienne en œuvrant selon Sa parole.

12. Quand les hommes en seront là, Il les éveillera et les fortifiera de telle sorte qu’ils accompliront eux-mêmes des signes en Son nom ; nous-mêmes, nous en avons déjà accompli beaucoup en imposant les mains en Son nom à toutes sortes de malades qui ont été parfaitement guéris. Quant à vous, ce signe ne vous servira que lorsque vous vivrez et œuvrerez selon Sa doctrine.

13. Un tel signe est certes considéré comme un très grand miracle tant que ceux qui en ont été personnellement les témoins n’ont pas encore suffisamment compris la nature du thaumaturge ; mais, une fois que les hommes ont reconnu la nature de Celui qui a accompli le signe, ils ne voient plus le signe en soi comme un miracle, car ils comprennent alors que rien n’est impossible au Dieu tout puissant.

14. Qu’est-ce donc que cette terre, sinon la parole et la volonté du Seigneur, nées de Son amour et de Sa sagesse ? Que sont la Lune, le Soleil et les astres innombrables avec tout ce qu’ils portent et contiennent puisqu’ils sont eux aussi, nous le savons fort bien, des corps célestes, et que la plupart de ceux que nous pouvons voir de nos yeux sont incomparablement plus grands que cette terre qui nous porte et nous nourrit ?

15. S’il est assurément possible à Dieu, le Seigneur éternel, de faire apparaître par Sa seule volonté d’aussi grandes œuvres, soit en un instant, soit, selon ce que Lui dictent Son amour et Sa sagesse, dans une certaine durée, il doit Lui être tout aussi facile, par Sa parole et Sa volonté, de couvrir d’humus fertile un petit endroit de la terre et de le faire fructifier comme le requiert la nature de ce pays selon Son ordonnance.

16. Vous pouvez assurément comprendre cela sans peine, vous qui êtes par ailleurs des Romains fort sensés et de grande expérience, et vous comprendrez donc aussi que l’essentiel pour nous, les hommes, ce ne sont pas les signes que le Seigneur accomplit à présent, mais Sa parole et Sa doctrine qui nous montre le chemin de la vie éternelle.

Ainsi donc, la parole qui vient de la bouche de Dieu est tout pour nous, et, par elle, nous vivrons à jamais et serons toujours là où Il est, œuvrant par Sa parole et par Sa volonté en nous. »

17. Ayant entendu ces paroles du disciple, le prêtre dit : « Ami, tu es déjà fort avancé dans la vraie sagesse divine, et je ne m’étonne plus à présent que vous ayez assisté à ce miracle inouï avec bien plus d’indifférence que nous, païens ! Je retiendrai ce que tu viens de me dire comme si le Seigneur Lui-même me l’avait dit, et je te remercie de ton amitié et de Ton indulgence. »

18. Là-dessus, le prêtre alla retrouver ses collègues et s’entretint avec eux de ce que lui avait dit ce disciple, qui s’appelait André. GEJ10 CH 104 Chapitre premier (retour-du-christ.fr)

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