Observations de Jarah dans son jardin.

1. Jarah à ces mots se redresse comme un orateur et dit : « Eh bien, le jardin est plein de bénédictions d’en haut et je vais donner ici, pour le bien de tous, le fruit de mon application enfantine, du moins depuis les quelques jours passés avec mon jardinet. Je n’en ai pas encore tiré de gain matériel, ce qui serait impensable en un laps de temps si court, mais pourtant le petit jardin m’a déjà apporté un grand bienfait spirituel.

2. Oui, ce petit jardin est pour moi un véritable livre de sagesse, et en quelques jours j’y ai appris plus que tout ce que Salomon aurait pu me révéler avec toute sa sagesse.

Ainsi la réponse à ma question à Josoé m’a été lumineusement donnée il y a peu de jours dans ce jardin, et elle est devenue parfaitement mienne depuis que le Seigneur me l’a accordée, et je n’aurais jamais pu poser aveuglément une pareille question dans l’espoir qu’on me donne une réponse satisfaisante si toute la clarification n’avait pas été faite en moi.

3. Certes j’ai toute la réponse, et elle est non-seulement valable maintenant, mais elle le sera de tout temps et aussi longtemps que la parole de Dieu et que la prêtrise qui s’en préoccupe seront représentés sur cette terre, notre bonne mère ! Voici donc toute la réponse à ma question posée au cher Josoé !

4. Dans le terreau de mon jardin j’ai semé de bonnes graines. Certaines ont germé déjà le lendemain, et le surlendemain les pousses avaient déjà la hauteur d’un doigt !

5. Une fille, et moi en particulier, est toujours curieuse. Ma curiosité insatiable m’a incitée à regarder exactement ce que finalement la graine était devenue, bien que la pousse soit déjà aussi développée.

J’ai déterré donc quelques brins et me suis mise à les examiner attentivement, et voilà, – sapienti pauca sufficiunt comme on dit en latin (le sage se satisfait de peu) –

j’ai trouvé la graine décomposée et la terre qui l’enveloppait mêlée de moisissures, de ce tombeau sortait la tendre pousse et de la graine proprement dite, il ne restait qu’un peu de son enveloppe protectrice extérieure et une gousse bien décomposée.

6. À côté de ce remarquable phénomène, je trouvai aussi malheureusement plusieurs graines sans germe, décomposées par les moisissures, qui n’avaient aucune chance de pouvoir germer et fructifier. Mais il n’échappa pas à mon regard scrutateur que de toutes petites herbes minuscules semblaient pousser sur ces graines décomposées qui n’avaient aucune ressemblance avec les bons et nobles germes.

Ah, pensai -je, nous y voilà ! Ces mauvaises pousses sont aussi le produit des bonnes graines mises en terre, mais la terre vorace s’en est simplement nourrie et a empêché le bon et noble germe de sortir.

Mais à quoi cela lui sert-il ? À la place d’un noble germe trente malheureuses pousses vont tirer du sol cent fois plus de bonnes substances que ne l’aurait fait le bon germe, car tout ce qui est noble et bon est modéré en toute chose.

7. Pour briller l’or n’a pas besoin d’être éternellement nettoyé comme le plomb. On le fait briller une fois et il garde son éclat pendant des siècles.

Un sarment de vigne fructifie sur le sol le plus pauvre, mais le chardon et les ronces cherchent la bonne terre. Les doux animaux domestiques sont rarement voraces alors que le loup, la hyène et les autres bêtes de cette espèce dévorent nuit et jour.

L’homme véritablement noble et bon est modéré, alors que le matérialiste à l’humeur sombre ne se contente jamais de ce qu’il a. On lui donne cent mille livres d’or et aussitôt il n’aspire qu’à en recevoir une fois encore tout autant, sans nullement être inquiété si les autres meurent de faim !

L’avarice n’engendre que l’avarice.

8. Voilà, le royaume de mon jardinet était partiellement vil et avare, et des nobles graines que j’y avais plantées il a voulu faire un engrais ; et qu’en fut l’amère conséquence ? Eh ! bien, au lieu de nourrir une noble pousse modérée, le sol a du nourrir cent mauvaises herbes voraces.

9. Et voilà, ce qui se passe dans cette terre avare et égoïste, arrive aussi aux hommes de cette terre qui veulent se construire un monde de délices et de félicité, ils finissent par devoir abandonner tous leurs biens durement amassés et cent autres les dissipent souvent d’une façon lamentable. Voilà en image la réponse à ma question, retenez-la bien et vous trouverez ! » Ils se mirent tous à réfléchir s’émerveillant de la grande sagesse de cette fille.

GEJ2 CH201 GEJ2.pdf (retour-du-christ.fr)

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