Jarah tranche le nœud gordien pour Josoé.

1 Je dis : « Mais, mon cher Josoé, d’où sais-tu que Ma chère Jarah possède une telle sagesse et connaît des choses que personne à part Moi ne connaît ? »

2. Josoé : « Seigneur, pourquoi ne le saurais-je pas et pourquoi me le demandes-Tu, alors que Tu es Celui qui a mis dans mon cœur et sur ma langue ce que je dois connaître et dire ! »

3. Je dis : « Très bien, Mon cher Josoé, puisque tu le sais, donne-nous-en donc une explication satisfaisante et montre-nous pourquoi les pensées les plus fortes de ton cœur Me sont connues et doivent l’être avant même que tu les aies pensées. Je te le demande ! »

4. Ici, Josoé hésite et cherche la bonne réponse, mais il ne la trouve pas. Après un moment de réflexion, il dit à mi-voix : « Seigneur, dans les limites extrêmes de ma connaissance, je ne trouve aucune réponse raisonnable, du moins par moi-même ! Tu as dû me poser cette question pour la forme, comme un rabbin demande à son disciple ce qu’il connaît bien avant lui !

Mais il y a une différence infinie entre Toi et un rabbin interrogeant son disciple. Le rabbin sait ce qu’il sait, mais sans l’interroger il ignore ce que son disciple sait.

Mais Toi, non seulement Tu sais clairement ce que je sais, mais Tu connais aussi les pensées les plus secrètes de tous les hommes et de tous les anges, et Tu M’interroges ! C’est là pour moi un nœud gordien indénouable, et, comme je suis loin d’être Alexandre, je ne peux le trancher ! »

5. Je dis : « Dis-Moi, pourquoi ce jouvenceau qui vient de Sichar pour te voir de temps en temps t’interroge-t-il comme s’il ne savait pas lui-même ce qu’il sait très bien? Oui, il se laisse même enseigner comme s’il était ton disciple ! »

 6. Josoé dit : « Oui, c’est ma plainte continuelle à son sujet. Il veut toujours que je l’enseigne dans sa sagesse inouïe, et si je lui demande quelque chose, il répond toujours : “Oui, c’est justement ce que je voulais te demander !” Je me demande alors, comme je Te l’ai dit ce matin, quelle est cette façon de faire !

Le père de Jarah avait bien une vue très sage de cette méthode d’enseignement, que je pourrais aussi appliquer à l’instant pour répondre à Ta question, mais je ne partage pas totalement ce point de vue et je ne puis donc appliquer cette méthode pour répondre à Ta question formulée comme le nœud gordien !

7. C’est la meilleure façon certainement d’enseigner toutes sortes de connaissances à des garçons relativement instruits pour les amener à penser, à sentir et à trouver par eux-mêmes ; mais appliquerons-nous la même méthode avec des garçons complètement ignorants des éléments de base de la science ?

Je voudrais voir comment des garçons enseignés de cette façon-là parviendraient à se familiariser avec l’alphabet, la lecture et l’écriture, tout naturellement sans aucun miracle !

8. Les vues d’Ebahl ne sont pas applicables ici, et je ne puis en faire usage. Ô Seigneur, je Te le dis très crûment, je ne suis pas en état de donner une réponse à ta question gordienne ! »

9. Je dis : « Et si c’était Jarah qui voulait bien éclaircir la question ? »

10. Josoé, un peu surpris, dit : « Elle le peut toujours, si elle le veut bien ! N’est-il pas vrai, Seigneur, que si Tu lui mets la réponse dans le cœur, il lui sera facile de répondre ? »

11. Je dis : « Je ne le ferai pas cette fois-ci, et elle devra trouver elle-même la réponse ! »

12. Josoé : « Ça ne lui sera pas plus facile qu’à moi ! »

13. Je dis d’un air aimable : « Nous allons bien voir ! Dis-nous donc, très chère Jarah, pourquoi Je demande à ce cher Josoé quelque chose que Je sais depuis longtemps ! »

14. Jarah dit, quelque peu embarrassée : « Seigneur, si j’ose parler et si je le dois, Tu sembles avoir posé cette question gordienne, comme il l’a nommée, pour mettre en quelque sorte son âme exubérante à l’épreuve, et le rendre ainsi un peu plus humble ;

 car il croyait auparavant n’avoir nullement besoin de parler avec moi, croyant déjà savoir tout ce que je sais, et trouvant inutile une conversation où il s’agissait de verser un verre plein dans un autre verre plein !

Mais ce cher Josoé a oublié que Tu as diversement réparti Tes dons de l’esprit parmi Tes anges et que par là même un esprit parfait peut avoir encore beaucoup à apprendre d’un autre esprit parfait !

15. Mais je pense que si Tu le demandes, Toi Seigneur, Tu n’as pas d’autre raison de le demander que pour aider une âme trop bouillonnante à devenir plus humble, et, pour autant que mes connaissances limitées me permettent de voir dans mon cœur, c’est la raison pour laquelle Tu as posé à ce cher Josoé cette question gordienne.

16. Il avait bien fait remarquer tout à l’heure à Marc, en se contredisant, que par Ta grâce, j’ai fait des expériences qu’aucun homme sur terre n’a jamais faites jusqu’ici, et néanmoins il se prend pour un verre plein !

Mais s’il m’accorde des expériences aussi extraordinaires, je ne comprends pas pourquoi il ne veut engager aucune conversation avec moi !

Mais quant à moi, je suis d’avis que, malgré mes expériences inouïes, je puis apprendre quelque chose de lui, et je ne considère pas que mon verre soit si plein qu’il ne puisse y avoir place dans mon vin pour une goutte de son verre qui doit être si parfaitement plein !

17. Et comme je le constate (dit Jarah avec un petit sourire), son verre ne semble pas si plein à déborder qu’il n’y ait aucune place pour une goutte de mon vin !

18. Du reste, je ne veux nullement par là faire la moindre réflexion désagréable sur l’assurance quelque peu bouillonnante de Josoé,

mais puisque j’y ai été incitée, j’ai parlé selon mon cœur, et je ne crois pas avoir commis de trop grand péché, et si j’en ai commis un, je désire de toutes mes forces pouvoir faire mieux ! »

19. Je dis : « Non, non, pas du tout, ton cœur très fidèle M’est trop connu et tu as rendu un grand service à Josoé ! Tu as naïvement, touché à son point faible et cette faiblesse ne l’aurait finalement conduit nulle part.

Le voilà maintenant guéri aussi dans cette sphère-là et il acceptera très .volontiers une réconfortante discussion avec toi, car il a l’art de s’exprimer ! » GEJ2 CH196 GEJ2.pdf (retour-du-christ.fr)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *