1. (Le Seigneur 🙂 « Mais revenons encore une fois à notre chaudron de poison et aux mille plantes vénéneuses qui y bouent. Voyez-vous, dix mille ou même cent mille plantes bénéfiques de l’espèce qui est ici ne sauraient faire perdre son venin à cette tisane empoisonnée !
Mais il existe sur cette terre une toute petite plante, qui pousse sur les hautes montagnes des Indes — ainsi que sur le Sinaï ; il suffit de jeter dans le grand chaudron empoisonné un morceau de cette petite plante, à peu près grand comme un brin d’herbe de taille moyenne, et à l’instant, tout le poison se transforme en une tisane parfaitement salubre !
2. “Comment cela est-il possible ?” demandes-tu avec étonnement, sage Stahar. Et Je te réponds que cela aussi se fait de la manière la plus naturelle, comme Je vais te l’expliquer très clairement, à toi et à tous les autres.
3. Vois-tu, lorsque, par une nuit d’orage sans lune, tout devient noir comme le charbon ou comme l’aile du corbeau, tu as l’impression qu’il fait pareillement noir dans toute l’étendue de l’infini.
De cette obscurité, qui est au moins pour un temps comme un poison mortel pour la vue, puisqu’elle la prive de tous ses moyens, le poison sera ôté et changé à l’instant en une lumineuse clarté par le plus petit rayon de lumière venu du soleil.
4. Pressens-tu déjà où Je veux en venir ? Oui, tu peux sans doute le pressentir et le supposer, mais quant à le savoir, tu en es encore loin ! Et comme tu ne peux le savoir, écoute-Moi !
5. Comment un seul rayon de soleil peut-il suffire à chasser les ténèbres, et pourquoi, lorsqu’il manque, les ténèbres sont-elles si absolues ? L’air est pourtant constitué des mêmes esprits par la nuit la plus sombre et au jour le plus lumineux !
6. Lorsque le soleil disparaît tout à fait, les esprits vitaux de la nature s’endorment les uns après les autres, chacun pour soi, et parce qu’ils se reposent intérieurement et que leur légère enveloppe ne vibre pas, l’œil de la chair ne perçoit plus leur présence et leur existence, et la conséquence tangible en est pour cet œil charnel la nuit la plus obscure.
7. Tu te dis, bien sûr, que le vent souffle même la nuit et que les esprits de la nature ne sont donc pas en repos ! Oh, en cela tu te trompes, et tu n’as pas la moindre idée de ce qu’est le mouvement intérieur spécifique d’un esprit naturel !
Certes, le vent souffle aussi la nuit, et les esprits de la nature bougent évidemment avec lui — mais aucun ne bouge par lui-même, ce n’est qu’un mouvement général dans telle ou telle direction, auquel ils sont contraints par quelque esprit supérieur.
Mais lorsque, en un lieu quelconque, un esprit naturel ou toute une grande compagnie d’esprits naturels, qui sont ces langues de feu que tu as pu voir comme tous ceux qui sont présents ici, est pris d’un mouvement de vibration intérieure extraordinaire, alors ce point précis devient d’une clarté et d’une luminosité perceptible à l’œil, et c’est le signe qu’en cet instant, quelque chose s’assemble et naît.
8. Mais en un tel moment, des foules innombrables d’esprits de la nature sont également stimulés dans un très large voisinage, et il se met donc à faire clair très loin à la ronde.
Plus intense est l’activité vibratoire de la sphère d’esprits naturels qui stimule les esprits voisins, plus la clarté s’étend loin à la ronde,
et c’est ainsi que la foule des esprits s’étant assemblés pour devenir quelque chose se convertissent à une activité semblable ; la démonstration la plus éloquente en est donnée par la lumière du soleil, avec sa puissance productive et l’influence qu’elle exerce sur les corps célestes suffisamment proches.
9. Cependant, la lumière solaire incite les esprits naturels libres à se transformer en quelque chose non seulement sur les planètes, mais aussi dans l’espace éthérique ; par cette réunion des esprits naturels libres, il naît là bien souvent des choses dont votre sagesse n’a jamais eu la moindre idée.
10. Ainsi, de même que, comme tu viens de le voir, un unique rayon de la puissante lumière solaire peut changer instantanément un immense espace de ténèbres en une très vive clarté,
de même la petite plante bénéfique que J’ai dite transforme tout le breuvage empoisonné contenu dans notre grand chaudron en une potion très salutaire, parce que les esprits naturels contenus dans cette petite plante sont suffisamment actifs dans la bonne et juste ordonnance pour contraindre à bien agir les esprits paresseux et rebelles de la plante vénéneuse.
11. Il en va de même pour l’influence d’un homme dont la vie est véritablement accomplie — influence d’abord sur ses semblables, mais aussi sur les esprits naturels encore libres, et cela très loin à la ronde.
12. Ceux qui sont en soi des hommes de bien auront également une bonne influence sur ceux qui sont plus ou moins bons, et seront pour ces hommes moins bons de vraies plantes curatives.
Cependant, si ces hommes vraiment bons par nature arrivent chez des gens foncièrement mauvais et indisciplinés, ayant la méchanceté à fleur de peau, ils se laisseront très aisément et très vite corrompre, parce que l’ordre intérieur de leur vie n’est pas assez fort pour faire contrepoids ;
mais lorsqu’un homme est en lui-même parfait, il agit à l’instar de cette petite herbe dans le grand chaudron empoisonné ou du petit rayon de lumière solaire dans un vaste espace de ténèbres.
13. Quand tu auras parfaitement compris tout cela, tu concevras enfin pleinement que le mal qui existe parmi les hommes de cette terre n’a véritablement pas pour origine la colère et la vengeance divines, mais uniquement la façon de vivre des hommes, et aussi que le bien peut souvent tenir à la bonté d’un seul homme en lui-même accompli.
14. À présent que tu es ainsi instruit et remis sur la bonne voie, il vous est de nouveau loisible à tous de Me questionner sur ce qui vous serait demeuré incompréhensible dans l’histoire de la mort du vieux Lazare. — L’un de vous a encore une petite question derrière la tête ; qu’il la formule ! » GEJ4 CH146 GEJ4.pdf (retour-du-christ.fr)
