Histoire des premiers hommes

1. Je dis : « Mes chers amis, malgré toute votre expérience et vos connaissances, il nous sera difficile de vous faire là-dessus une réponse que vous puissiez comprendre !

Car, tout d’abord, cette terre est une planète extrêmement ancienne selon votre notion du temps, et il n’existe aucun nombre capable de vous représenter toutes ses années d’existence.

2. Cependant, il n’y a guère plus de quatre mille ans qu’on y trouve des hommes tels que ceux qui occupent à présent le sol terrestre.

Et ces premiers vrais hommes qui vécurent alors se divisèrent en deux catégories, selon leur conduite : les enfants de Dieu, dont le cœur et l’âme connaissaient Dieu et Lui demeuraient fidèles,

et les enfants du monde, toujours plus oublieux de Dieu et qui ne servaient en toute chose que le monde, comme la plupart des hommes d’aujourd’hui.

Ils bâtirent des villes et toutes sortes de temples idolâtres ; et, comme aujourd’hui, leur premier dieu était Mammon. Ils vivaient tout comme aujourd’hui, et c’est pourquoi leur vie était tout aussi brève qu’elle l’est à présent.

3. Mais il en allait tout autrement des enfants de Dieu. Ceux-ci ne vivaient que sur les montagnes, ne descendaient que fort rarement dans les plaines et vivaient d’une manière fort simple et naturelle.

Ils n’avaient ni villes, ni bourgs, ni villages, ni maisons closes de murs, mais seulement des sortes de places proprement enherbées, tout entourées d’arbres vivants.

Contre les arbres, ils construisaient une sorte de mur en terre en forme de banquette, qu’ils recouvraient au besoin d’une épaisse couche de mousse remontant contre les troncs, ce qui faisait de ce mur arrondi à la fois une banquette fort confortable et un bon lit pour la nuit.

4. Leur nourriture se composait principalement de bons fruits toujours mûrs, de toutes sortes de racines savoureuses et de lait.

Avec le temps, instruits par des révélations intérieures, ils apprirent bientôt à fabriquer les instruments domestiques nécessaires pour pratiquer l’agriculture, faire de la farine, du bon pain et bien d’autres choses,

mais tout cela sans faste — ils se satisfaisaient parfaitement qu’une chose soit utile —, et c’est ainsi qu’ils vécurent pendant près de deux mille ans en toute simplicité, atteignant toujours un âge extraordinairement avancé.

5. Mais ils se laissèrent peu à peu séduire par le luxe et la grande beauté des enfants du monde, et c’est alors que, pour leur punition, ils furent fréquemment soumis et même asservis par ceux-ci, à l’exception d’un petit nombre qui, jusqu’à Noé et encore par la suite, demeura constamment fidèle à Dieu.

Mais ils en furent aussi entièrement changés : ils devinrent moins grands et moins forts, et leur vie, qui pouvait autrefois durer près de mille ans, n’atteignit plus que rarement cent ans.

6. On sait que tous ces premiers hommes, devenus purement mondains, périrent par leur propre faute au temps de Noé et du Déluge ;

car le Déluge recouvrit si bien la plus grande partie de la terre alors habitée que les puissants flots poussés par les tempêtes et les ouragans battaient souvent à plusieurs coudées au-dessus des plus hautes montagnes, engloutissant en leur sein toute vie, à l’exception de Noé et de sa petite famille ainsi que des animaux qu’il abritait dans son arche.

Avec Noé, comme on le sait, une nouvelle ère commença sur terre (*).

(*) L’édition allemande précise que c’est là le sujet d’une autre œuvre de Lorber (non traduite en français), Die Haushaltung Gottes (“La maison de Dieu”). D’autres œuvres sont citées dans les trois chapitres suivants : Die Fliege (“La mouche”), Die natiïrliche Sonne (“Le soleil”), Der Satum (“Saturne”). (N.d.T.)

7. Voici donc, brièvement mais fidèlement résumée, ce que fut la vie des premiers hommes de cette terre, et cela vous montrera peut-être encore plus clairement que Je vous ai donné un fort bon conseil. »

 8. Hiram dit : « Mais, ô plus que sage et très puissant maître de la vie et de tous les hommes, si la terre est si extraordinairement vieille, quelle espèce l’habitait donc avant l’homme à proprement parler semblable à nous ?

Car elle ne peut avoir été vide et déserte, donc tournant en vain autour du grand soleil, pendant la petite éternité qui a précédé tes premiers hommes, il y a quatre mille ans ! Ou était-elle véritablement vide et déserte jusque-là ?

Il est certes fort incongru à moi de te poser cette question ; mais je vois qu’à n’en pas douter, il y a véritablement en toi et dans ce jeune homme une sorte d’omniscience, aussi sauras-tu sans doute, là aussi, satisfaire ma soif de connaissance. »  GEJ5 CH197 untitled (retour-du-christ.fr)

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