De l’injustice apparente de la direction des âmes en ce monde et dans l’autre

1. (Mathaël 🙂 « Plus d’un ne s’en tire encore pas si mal en ce monde ! Il se fait son petit paradis à la mesure de ses désirs et de ses moyens.

Bien sûr, pour un comme celui-là, il y en a mille autres qui souffrent, sans doute parce qu’ils ne s’y entendent pas si bien que l’astucieux à se créer un petit paradis !

À cause de cela, leurs âmes sont détruites par l’envie et la colère — et celle du possesseur du petit paradis, par la débauche et le luxe ! Les premiers sont condamnés par leur pauvreté et leur misère — le riche à cause de sa joyeuse vie !

2. Mais laissons là ce qui se passe en ce monde, car ce doit être le fruit de la corruption des âmes que nous connaissons désormais parfaitement, et venons-en aux conséquences particulièrement terrifiantes qui s’ensuivront un jour dans l’au-delà.

Les cheveux se dressent sur la tête à la seule pensée de la condition affreusement pitoyable qui sera celle d’une âme ainsi corrompue de quelque façon !

Quelle malédiction saura inspirer à une bouche humaine les mots capables de décrire cela ?!

Seuls les plus grands tourments du feu de sa propre colère peuvent amener l’âme à une condition un peu plus tolérable, en lui conférant une sorte de ruse infiniment fâcheuse, et même pour cela, il lui faudra toujours, quant à la durée, un bon morceau d’éternité !

Combien d’âmes innombrables, maintenant et pour des myriades d’années terrestres, seront ainsi jetées dans la plus profonde et la plus terrible misère, pour ne retrouver une condition tant soit peu plus libre, donc plus acceptable, qu’après d’autres myriades d’années terrestres !

3. Seigneur, en exposant cela, je ne fais que reprendre précisément Tes paroles, sans rien y ajouter, mais sans rien en retrancher non plus !

Et si je considère d’une part Ta toute-puissance, Ta bonté et Ton amour, et de l’autre la relative corruption, en principe imméritée, de n’importe quelle pauvre âme, avec ses horrifiantes conséquences d’une durée quasi éternelle, et, à la fin de tous ces tourments indescriptibles,

un ciel des bienheureux à peine préférable à la condition d’esclave la mieux pourvue sur notre chère mère la Terre, malgré toutes les grâces dont Tu m’as comblé, ô Seigneur, je dois admettre ouvertement devant Toi que ma raison trouve cela très singulier

et que mon âme d’homme sensible y découvre une injustice face à laquelle les plus grandes et les plus criantes injustices commises par les hommes ne sont rien. Et je décline très humblement une telle existence, quoi qu’il doive en sortir !

4. Tu as très justement montré, ô Seigneur, que tout homme, s’il veut pouvoir exister face à Ta pure divinité, doit se façonner lui-même dans son être, et que Tu ne fais que lui en offrir l’occasion, et rien de plus.

Bref, nous comprenons tous fort bien cela à présent, et il n’est pas besoin d’autre explication.

Mais que les âmes des hommes, qui se sont incarnées et donc ont été éduquées d’une manière identique depuis plus de mille ans, doivent souffrir presque éternellement dans l’au-delà pour ne s’améliorer que d’un rien, cela me paraît en tout cas bien dur !

Tu nous as Toi-même enseigné à traiter avec douceur et indulgence les âmes malades !

Mais si une âme malade n’a pu guérir en ce monde et qu’elle est encore profondément malade à son passage dans le grand au-delà — en sorte que nulle étincelle d’amour et de douceur ne pourra ni ne devra plus lui être accordée —, je crois pourtant que la grâce et l’amour pourraient là encore remplacer un ordre et une justice par trop sévères !

5. J’admets volontiers qu’une vie de l’âme accomplie, unie à l’esprit divin, est le plus grand de tous les biens ; pourtant, l’expérience montre aussi qu’un bien perd beaucoup de sa valeur si l’on doit le rechercher trop longtemps et au prix de trop grandes peines.

6. Imaginons quelqu’un qui voudrait prendre femme. Il connaît déjà l’élue de son cœur. Mais, lorsqu’il demande sa main, on lui pose des conditions qu’il ne pourrait remplir entièrement en moins de mille ans, et cela avec des difficultés quasi insurmontables !

Pourra-t-on vraiment s’étonner si cet homme perd dans son cœur tout désir de posséder la noble épouse choisie et, sans avoir attendu si longtemps, épouse une jeune fille de très humble origine pour la conquête de laquelle des conditions très acceptables et faciles à remplir lui ont été posées ?

7. Voici, ô Seigneur, quelles sont mes réticences, que j’espère avoir justifiées, et qui sont peut-être une faiblesse de mon cœur !

Si je T’interroge, c’est parce que Tu nous as Toi-même invités à Te demander ce que nous ne comprenions pas encore ! Aussi, consens-Tu à m’éclairer ici de Ta grâce ? » GEJ4 CH242 GEJ4.pdf (retour-du-christ.fr)

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