1. Cyrénius dit : « Seigneur, tant le cerveau frontal que le cerveau occipital présentent une surface gris foncé ; dans leurs profondeurs, malgré la lumière du soleil qui tombe sur eux, tout est noir et obscur, et les taches d’un blanc-gris qui y scintillent par endroits ne représentent absolument rien. Et avec cela, j’ai fini de décrire tout ce qu’il y avait à voir.
Mais, ô Seigneur, permets-moi encore cette question : qu’en est-il exactement des autres structures non pyramidales présentes dans ce cerveau corrompu, et qui sont les plus nombreuses ? »
2. Je dis : « Elles ne servent à rien ; elles sont une véritable friche dans le cerveau et ne suscitent dans l’âme que l’affligeant sentiment d’une ignorance et d’une inconnaissance sans bornes.
Aussi, dès que tu entreprends de parler devant une telle âme de choses supérieures et surnaturelles, elle te prie aussitôt de te taire ; car si elle devait y réfléchir davantage, elle se ridiculiserait manifestement.
C’est pourquoi il est impossible de parler de quoi que ce soit avec ces hommes, parce que, pour la raison que tu comprends maintenant, ils sont incapables d’appréhender ces choses.
Ils ne comprendront jamais pleinement, ou seulement à grand-peine, les choses terrestres les plus naturelles, à plus forte raison donc les choses spirituelles et célestes.
3. Un bœuf aussi a une bouche, dans celle-ci une langue fort conséquente et des dents, et il a également une voix.
En conséquence, il devrait être lui aussi capable d’apprendre à parler ; mais essaie seulement, et tu verras si, en vingt ans, tu peux amener un bœuf à prononcer un mot d’une seule syllabe !
Et pourtant, Je te le dis, tu aurais plus vite fait d’apprendre à parler un bœuf que de rendre intelligible à un homme doté d’un tel cerveau quoi que ce soit de transcendant !
Car si tu entreprends de lui parler d’une chose trop au-dessus de l’horizon limité de son savoir, au mieux, il te raillera de bon cœur et te prendra pour un idiot. Et si tu persistes à l’importuner avec ces choses qu’il juge imaginaires, il deviendra furieux et te montrera la porte avec colère ! »
4. Cyrénius dit : « Mais alors, comment porter Ta parole à de tels hommes, qui sont pourtant innombrables ? »
5. Je dis : « Lorsque vous trouverez chez les hommes que vous rencontrerez un cœur compatissant et qu’ils vous accueilleront dans leur maison, demeurez-y et cherchez d’abord à éveiller autant que possible leur cœur, où il y a quelque vie.
Si vous faites cela, le cœur de ces hommes, devenant de plus en plus actif, commencera à diffuser une lumière dans leur cerveau, et la chaleur de cette lumière mettra peu à peu dans les tablettes du cerveau un ordre de plus en plus acceptable ;
ces hommes deviendront alors bientôt capables de recevoir une doctrine supérieure et s’élèveront ainsi graduellement vers une lumière toujours plus pure.
6. Mais si, chez ceux que vous rencontrez, vous trouvez un cœur parfaitement mort, repartez au plus vite !
Car vous ne devrez jamais jeter les perles aux pourceaux ! — Il faut que vous ayez bien compris tout cela ! Que celui pour qui quelque chose n’est pas encore parfaitement clair questionne maintenant, et une juste réponse lui sera donnée. Sinon, les deux cerveaux seront emportés. »
7. Le vieux Marc s’avance et dit : « Seigneur, il est près de midi ! Ne devrais-je pas commencer à m’occuper du repas ? »
8. Je dis : « Il est fort louable à toi de Me le demander ; mais le repas qui sort de Ma bouche pour l’âme et pour l’esprit a un avantage incomparable sur celui que tu proposes pour le corps !
Aussi allons-nous d’abord prendre encore quelques plats spirituels, puis Je te dirai quand il sera temps de s’occuper d’un repas corporel ! Car celui-ci est bon, mais l’autre est meilleur ! »
9. Satisfait de cette réponse, Marc demeure avec ses fils afin de voir et d’entendre ce qui doit encore arriver. GEJ4 CH240 GEJ4.pdf (retour-du-christ.fr)