De la personnalité du sage selon le monde et de son malheur dans l’au-delà

 1. (Le Seigneur 🙂 « Cependant, si mauvais que soit nécessairement un homme de cette sorte, on fait plus facilement de lui un homme accompli que d’un sage purement de ce monde. Il est vrai que ces sages du monde ont à maints égards — du moins dans un but précis, généralement leur propre intérêt — une intelligence véritablement aiguisée,

et cela parce que, chez tout homme, les tablettes pyramidales sont préservées au moins au centre du cerveau, partiellement et de façon linéaire, ce qui fait que lorsque plusieurs de ces sages du monde se concertent entre eux dans un but purement terrestre, il en sort toujours quelque résultat ; mais tout ce qui est intérieur, profond et spirituel leur demeure étranger.

Car entre les avantages du monde et ceux, éternels, de l’âme et de l’esprit, il subsiste un abîme infranchissable pardessus lequel même l’intelligence mondaine la plus aiguisée ne trouvera jamais de pont.

2. Et, voyez-vous, tout cela tient à la corruption fondamentale de la structure du cerveau humain dès le sein maternel, et ensuite à l’éducation presque pire encore du cœur et de l’âme ;

car si du moins une juste éducation du cœur et de l’âme intervenait après la naissance, elle réparerait en grande partie les dommages causés au cerveau dans le sein maternel,

et les hommes pourraient parvenir ensuite à une certaine clarté et une certaine force vitale et, par la poursuite d’une juste humilité et d’une vraie bonté du cœur, retrouver entièrement ou remplacer, après des années, bien sûr, ce qui a été perdu.

3. Car à qui sème sur une bonne terre, la récolte ne saurait faire faute ; mais si, dans un sol déjà très maigre et mauvais, il n’est pas mis d’engrais et encore moins répandu la semence de la pleine vérité de la vie, comment peut-on en attendre le moindre fruit, et plus encore une riche récolte de vie ?

4. Certes, les hommes de ce monde s’y entendent à fouiller la terre matérielle comme les cochons et les campagnols et à lui faire porter toutes sortes de fruits.

Ils font de grosses récoltes, remplissent à ras bord leurs granges et leurs coffres à blé, et ils en conçoivent tant de fierté et d’orgueil qu’ils deviennent d’autant plus durs et insensibles envers la pauvre humanité, à qui la trop grande rapacité des riches et donc des puissants n’a pas su laisser ne fût-ce que la largeur d’un empan de terre pour se sustenter.

5. Les hommes de ce monde s’y entendent donc à merveille dans ces choses ; mais ils laissent toujours en friche le sol de l’esprit, de la vie éternelle, et ne s’en préoccupent guère.

Qu’il y pousse des ronces ou des chardons, cela ne leur cause que peu ou pas de souci, et l’on comprend par-là comment et pourquoi les hommes de cette terre, au lieu de devenir meilleurs, sont toujours plus mauvais et plus misérables.

Pour peu qu’ils puissent bâtir de riches palais, qu’ils reposent sur des lits moelleux et qu’ils aient de quoi remplir leur ventre des meilleurs morceaux et couvrir leur peau de soyeux habits princiers,

c’est assez pour eux et ils s’estiment heureux ; car ils ont tout ce que peut exiger la vie égoïste de la chair pour la courte durée de leur séjour terrestre.

6. Mais quand arrive alors le messager boiteux, la mauvaise maladie, et à sa suite la mort, leur âme étiolée va de terreur en terreur pour finir dans le plus complet désespoir, l’inconscience et finalement la mort elle-même,

et les héritiers se partagent en riant les abondantes richesses laissées par le défunt fou du monde. Et que possède celui-ci dans l’au-delà ?

Rien d’autre que, à tous égards, la plus grande pauvreté, le plus grand dénuement et une misère inconcevable pour ce monde, et cela non pour un temps relativement court, mais pour une durée que vous ne pouvez imaginer et que vous qualifieriez à coup sûr “d’éternelle”, ce qui est d’ailleurs bien normal ;

car où une âme qui ne s’est jamais occupée d’autre chose et n’a jamais travaillé pour autre chose que son corps trouverait-elle les moyens de se perfectionner dans un monde qui ne peut et ne doit consister en rien d’autre que ce que l’âme a en elle-même et qu’elle transforme ensuite, grâce à son éther lumineux de vie extérieure spirituelle, en un monde pour elle habitable ?

7. C’est dans un tel monde qu’elle devrait entamer sa nouvelle activité d’amour dans un royaume spirituel qui lui appartienne en propre.

Mais comment le pourrait-elle, quand ses sentiments, c’est-à-dire son cœur, endurcis et devenus insensibles, s’enfoncent toujours plus profondément dans le dépit et l’apitoiement sur soi-même, quand la colère et la vengeance y couvent,

quand l’esprit en elle semble complètement mort, sourd, muet et aveugle et ne peut donc plus consulter les tablettes du cerveau de l’âme et les observer en pleine lumière ?

8. Et si un esprit céleste voulait malgré tout, à supposer que cela soit possible, se manifester dans cette âme afin d’examiner et de sentir les choses qui se trouveraient dans le cerveau de celle-ci et de l’aider à se construire avec elles une nouvelle demeure et un domaine d’action, il ne trouverait rien dans le cerveau de l’âme qui lui permette d’y parvenir.

Car de toutes les choses matérielles que l’âme aurait fait entrer en ce monde dans son cerveau de chair totalement corrompu, aucune n’aurait pu accéder à son propre cerveau spirituel, parce que le moyen essentiel de ce transfert, la lumière de la flamme vivante de l’amour envers Dieu et de là envers le prochain, lui faisait entièrement défaut ! » GEJ4 CH236 GEJ4.pdf (retour-du-christ.fr)

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