1. Parfaitement satisfait de cette explication, Cyrénius Me questionna alors à propos des Noirs, qu’il avait perdus de vue depuis une heure environ, et qu’il ne voyait pas davantage aux tables où l’on mangeait.
2. Je dis: «II y a déjà plus d’une heure qu’ils sont partis, pourvus de tout le nécessaire, et ils doivent être déjà à trois bonnes lieues d’ici ! J’ai voulu cela à cause des Esséniens, qui, étant particulièrement avides de miracles, en eussent aussitôt enrôlé plusieurs dans leur institut, ce qui pouvait nuire gravement aux bons desseins que J’ai pour cet institut.
À la place de l’un ou l’autre de ces Noirs, que Rocle, sinon un autre, avec sa grande expérience des choses de ce monde, aurait bientôt su s’attacher, J’ai mis Raphaël, qui s’y entendait assurément à traiter avec cet homme si intelligent, et qui traite encore avec lui pour son propre bien, pour le bien de son institut et pour celui de l’humanité souffrante. »
3. Cyrénius dit : « Ah, je regrette fort Oubratouvishar ; car c’était vraiment là un modèle de sagesse humaine naturelle ! Comme j’aimerais être avec Justus Platonicus quand Oubratouvishar arrivera chez lui à Memphis et que, certainement, il lui rapportera fidèlement tout ce qu’il a vécu ici ! »
4. Je dis : « Eh bien, en ce cas, tu l’entendrais raconter à nouveau très exactement et dans les moindres détails tout ce qui s’est passé et s’est dit dans les quelques heures où il a séjourné ici !
Car, tout d’abord, les hommes de cette sorte ont une très grande mémoire, et ensuite — c’est là l’essentiel —, ils ne connaissent pas le mensonge et n’ont aucune dissimulation ; aussi ne cacheront-ils rien au commandant de Memphis.
Au surplus, ne te reste-t-il pas d’eux un très beau et très précieux souvenir, à savoir ce gros diamant, qui a ici-bas une valeur inestimable ?
5. Mais puisque J’ai mentionné cette pierre, Je dois te dire quelque chose à propos de ses propriétés particulières.
Parce que ses facettes sont aussi polies que des miroirs, une sorte de feu électromagnétique se développe continuellement à sa surface, ou, pour que tu Me comprennes mieux : sur ses facettes remarquablement polies se jouent continuellement une multitude d’esprits de la nature qui se pressent et s’amassent autour de lui. L’activité incessante de ces esprits qui l’entourent de tous côtés produit sur ses facettes un éclat particulier, et c’est ce qui donne à cette pierre sa grande valeur, même aux yeux des hommes.
6. Quant à l’urim (rubis), qui est d’ailleurs une variation du diamant, il a presque autant de valeur ; la différence entre eux est que le diamant est un amas difficilement dissociable, et qui ne crée aucune illusion, d’éons d’esprits naturels de sagesse, d’où son extrême dureté, tandis que l’urim est un amas d’esprits naturels d’amour,
d’où sa couleur rouge et sa dureté un peu moins grande ; autour de ses facettes, surtout lorsqu’il est très bien et joliment poli, sont toujours assemblées des multitudes d’esprits naturels d’amour,
et c’est ce qui donne à cette pierre un éclat lumineux tout particulier dont il n’est pas rare qu’il soit perceptible, tel le rougeoiement d’une braise mourante, même par un œil mortel et dans la plus noire des nuits.
7. Si tu suspends à ton cou les deux sortes de pierres dont j’ai parlé, tu mets ainsi automatiquement en relation très étroite avec la sphère de vie extérieure de ton âme une multitude d’esprits naturels d’amour et de sagesse ; ces esprits, stimulés par les émanations vitales de ton âme, deviennent fort actifs,
faisant ainsi croître la lumière dans ton âme, et, dans cette lumière, les intelligences particulières des esprits naturels produisent à leur tour dans ton âme un reflet semblable à celui d’un miroir qui met momentanément l’âme dans un état de connaissance plus profonde et plus grande et la rend ainsi plus clairvoyante que dans son état terrestre normal.
8. C’est pour cette raison que Moïse, par le truchement de son frère Aaron, a ordonné au grand prêtre de porter sur sa poitrine, lorsqu’il officiait, les plaques de thummim et d’urim, afin qu’il fût alors lui aussi capable de prophétiser.
9. Désormais, cependant, le véritable amour de Dieu et la sagesse qui en découle remplaceront ces tablettes et produiront le même effet, mais à un degré bien supérieur ; et si, malgré cela, Je t’ai expliqué les propriétés particulières de ces deux pierres précieuses, c’est uniquement pour les besoins de ta science. » GEJ5 CH86 untitled (retour-du-christ.fr)