L’enseignement des anges et les écoles humaines.

1. Ebahl et Jarah confirmèrent les dires de Jules en disant qu’ils faisaient un voyage à Sidon pour y retrouver si possible cet homme très exceptionnel,

 car la fille avait la nostalgie de le revoir. Cyrénius ne cacha pas sa surprise de voir cette jeune fille de treize ou quatorze ans à peine aussi amoureuse,

alors qu’elle se trouvait être accompagnée d’un si adorable adolescent, et trouva qu’il était bien étrange qu’une aussi ravissante jeune fille accompagnée d’un aussi beau garçon puisse se mourir d’amour pour l’homme bien plus âgé que devait être ce Zeus.

2. Qui connaît la Jarah des précédents faits à Génézareth devinera facilement que Jarah ne fut pas en peine de répondre. Aussi dit-elle à Cyrénius : « Grand maître et seigneur, comment peux-tu Le renier devant nous et le compter au nombre des divinités de Rome pour je ne sais quelle raison politique, alors que Sa divine lumière et Sa grâce rayonnent de toutes parts !

3. Vois-tu, je sens qu’il est proche et tu le sens aussi bien que moi, pourtant tu le renies d’une certaine façon, cela n’est pas louable de ta part et n’est pas louable de la part de Jules qui le renie aussi en quelque sorte devant toi, ô Altesse !

4. Du reste, il n’est pas plus louable à toi de m’accuser de sentiments amoureux communs, car je L’aime comme mon Créateur, mon Dieu, mon Seigneur, comme tout un chacun devrait L’aimer, et je L’invoque dans mon cœur avec toute la pureté possible d’une jeune fille mortelle.

Comment pourrais-je alors ressentir un amour vulgaire envers Lui ? Demande-le à celui qui m’accompagne et qui est mon professeur, car il possède en toute chose plus de force que tous les sages de ce monde et que tous les héros des royaumes de cette terre, à la seule exception de Celui que je cherche ici. Interroge donc ce jeune homme et tu auras la bonne réponse. »

5. Cyrénius voulu interroger le jouvenceau, mais le jeune garçon Josoé l’en empêcha en disant secrètement à Cyrénius : « Ne t’occupe pas de ce jouvenceau, il est comme celui qui vient me voir de temps en temps,

car ces sortes d’êtres ne peuvent supporter quoi que ce soit d’impur, ni aucune question indécente ; leur vie et leur être n’est qu’une divine flamme de lumière. »

6. Cyrénius dit à Ebahl : « Est-ce là ta fille, et tu es juif ? Il est étonnant qu’il y ait en elle autant de profonde sagesse !

Elle ne l’a sans doute pas acquise en quelques jours auprès du Maître des maîtres et encore moins avec ce jouvenceau-là, car ce genre d’éducateur, quoiqu’infiniment rare sur cette terre, ne nous fait pas faire d’aussi grands progrès, à nous mortels.

 Je le sais par l’expérience de mon fils Josoé, que je n’ai pas engendré, il est vrai, mais qui est devenu définitivement mon fils !

 Un rabbin de la même espèce vient aussi de temps en temps le voir, et quand ils sont un moment ensemble, on finit par ne plus savoir qui a réellement raison, car leurs avis souvent très opposés semblent aussi justes l’un que l’autre.

Ce n’est qu’un combat de sages où les deux parties sortent toujours gagnantes !

7. Mon Josoé s’échauffe souvent en compagnie de son maître mystique qui le déroute bien souvent, mais le maître ne se laisse jamais désarçonner, il sait affirmer de visibles absurdités, ne laissant paraître qu’à la fin quelque peu de lumière. Et je suppose que ce beau rabbin fait de même avec ta fille ! »

8. Ebahl dit : « Oui, oui, Altesse, c’est tout à fait ainsi, je ne sais jamais au reste qui a finalement raison. La chose demeure toujours indéterminée. Il ne s’agit jamais d’un enseignement positif. Ce jeune esprit cherche uniquement à provoquer la confusion dans les concepts de son élève qui doit parvenir lui-même à les ordonner comme il peut !

Il n’est jamais question d’une aide quelconque ! Il reste toujours à la fin quelque chose d’indéterminé et si l’élève veut venir à bout des objections de son rabbin, il faut que l’élève propose des contre-objections que le rabbin ne puisse plus contourner ni à droite, ni à gauche !

C’est alors la preuve que l’élève a parfaitement raison, mais sans ces preuves contraires, l’élève aura toujours tort même si ce qu’il prétend est juste !

 Oh ! ma Jarah a déjà bien piégé son rabbin, et il aurait fini par ne plus savoir lui-même où il en était si la fillette ne l’avait pas remis dans le droit chemin, ce dont il a convenu lui-même !

9. Vraiment, la pédagogie céleste est souvent bien étrange, l’élève enseigne le maître et le maître est tout heureux d’avoir à apprendre quelque chose de son élève, la chose se passe d’une façon célestement amicale et j’assiste très volontiers à de telles leçons, on y apprend plus en une heure qu’en une année avec les rabbins de ce monde.

10. Avec les rabbins du monde, l’élève est et demeure esclave de corps et d’esprit ; car il ne peut apprendre que ce que son rabbin, souvent déformé dans son corps et encore bien plus dans son esprit, sait lui-même ou veut bien lui apprendre, et il ne doit pas chercher à savoir si c’est vrai ou faux, s’il ne veut pas être puni !

Qu’importe au rabbin joufflu que son élève possède des qualités et des dispositions spirituelles, il ne cesse de penser : “Moineau, avale ou crève !”

Bref, à notre époque les leçons ressemblent à un casque qui doit aller à toutes les têtes ou à un lit où chacun doit pouvoir trouver son confort ! Le géant Goliath ferait certes une drôle de tête si on lui proposait un berceau pour dormir !

11. Il m’est arrivé quelquefois de voir des enfants donner des signes d’un esprit réellement surprenant dès l’âge le plus tendre ! Que n’auraient-ils pu devenir si on leur avait aussitôt donné un enseignement à la mesure de leurs capacités !

Mais comme à des faibles d’esprit, on leur a appris à tresser des paniers et on a laissé leur esprit dépérir. J’estime que c’est une grande injustice que d’empêcher ainsi un grand esprit de servir l’humanité en l’obligeant à s’étioler en tressant des paniers pour attraper du poisson ou des moules !

12. Et c’est là que je constate l’immense différence entre les leçons de ces rabbins du monde stupides et prétentieux et ces merveilleux rabbins du ciel qui entraînent l’esprit à être libre et aident à le mettre en quelque sorte sur ses jambes, pour qu’il puisse se poser les questions qui font de lui un homme,

alors que les rabbins du monde cherchent à étouffer l’esprit, à le tuer, et l’éduquent pour qu’il s’embourbe ! Dis-moi, grand maître de toute l’Asie, ai-je tort ou non ? »

13. Cyrénius dit : « Parfaitement, mon très estimable hôte Ebahl, c’était mon avis depuis longtemps, mais qu’a-t-on fait pour y remédier ? Je te le dis ouvertement : rien, absolument rien, car il nous manquait à nous-mêmes de justes fondements, comment donc les rabbins du monde les auraient-ils eus ?

Ces pauvres diables n’ont finalement à enseigner à nos enfants que ce qu’ils ont appris de nous et c’est ainsi qu’ils ne peuvent être que des aveugles conducteurs d’aveugles !

14. Un seul nous a fait connaître la grande, la sainte vérité, et maintenant nous pouvons distinguer la lumière des ténèbres, mais avant que notre lumière soit partagée par tous les hommes de cette terre, il y aura encore bien des paniers tressés par des esprits géants !

Dis-moi donc ce que deviendra finalement ta merveilleuse petite ?

Elle est véritablement un esprit de géant, et en plus elle est enseignée par un rabbin céleste ! Dis-moi quelle tâche elle accomplira, il est peu probable que celle d’une maîtresse de maison lui convienne ! »

15. Ebahl dit : « Altesse, nous savons ce que sont nos écoles de jeunes filles : en vérité, Altesse, c’est une honte pour l’humanité !

Il serait souhaitable qu’existe enfin une bonne école pour les jeunes filles, car une mère, qui a d’abord été une jeune fille, sera toujours la première et la principale éducatrice de ses enfants !

Si son esprit, son cœur et sa tête sont en place, comme on dit, ses enfants ne construiront pas leur maison sur le sable de la mer, et ne pourront être par la suite induits en erreur !

 Mais si les mères, comme ce fut hélas trop souvent le cas jusqu’ici, sont plus bêtes encore que des vers de terre, il y a bien peu à attendre de leur enseignement. Altesse, dis-moi si j’ai raison ou tort ! » GEJ2 CH191 GEJ2.pdf (retour-du-christ.fr)

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