De l’impossibilité de nouvelles guerres de religion

1. Il en est donc déjà ainsi en ce monde. La prétendue Ville sainte grouille de meurt-de-faim consacrés dont on ne sait plus que faire, ni dans quel petit paradis les fourrer sur cette terre, car, malgré toutes leurs menaces de malédiction, ils ne règnent plus sur grand-chose, hors quelques milles carrés fort déserts.

Car les souverains des peuples les plus éveillés ne se laissent plus commander par les gens que l’on sait, et encore moins ces peuples eux-mêmes.  

2. Que reste-t-il donc d’autre à faire à ces saints oisifs et affamés, s’ils ne veulent pas mourir de faim dans leur sainteté, que de tourner le dos à celle-ci pour chercher d’autres fonctions jusqu’ici pas assez sacrées pour eux ?

3. Tu crois peut-être que de grandes guerres de religion devraient résulter des circonstances présentes.

Ce serait certes le cas si l’homme que l’on sait, à Babel, possédait encore son pouvoir d’antan sur les rois et les peuples, et si la plus grande partie des hommes étaient encore aussi ignorants et stupides qu’ils l’étaient il y a encore trois cents ans ; mais le nombre des partisans de l’ancienne Babel s’est fort réduit, et Ma foudre a si bien éclairé les hommes que même le paysan le plus modeste, avec toute sa maison,

ne croit plus que c’est le diable qui donne une âme aux engins à vapeur afin qu’ils puissent se mouvoir sur terre ou sur mer, ou que c’est le diable, encore, qui va et vient en bondissant sur les fils du télégraphe pour apporter aux grands comme aux petits les nouvelles qu’ils attendent des pays et contrées éloignés.

4. Combien de gens y a-t-il encore pour croire sérieusement aux prétendues images miraculeuses ? Dans quel pays brûle-t-on encore comme magiciens les faiseurs de tours et traîne-t-on devant un tribunal d’inquisition impitoyable, pour les torturer à mort, ceux qui lisent la Bible et d’autres livres hautement spirituels ?

Quel homme tant soit peu éclairé fait encore cas de certaine rémission des péchés, de toutes les vaines cérémonies dites religieuses, mais vides de tout esprit, de l’eau bénite, de l’encens, des images saintes, des cloches et des carillons, des cierges, des reliques, des messes mortuaires et des funérailles coûteuses, du jeûne, du carême, et de bien d’autres choses encore ?

5. On fait certes encore les choses, pour se conformer à une loi extérieure d’ailleurs fort affaiblie ; mais il n’y en a pas dix sur mille pour y croire encore, et même ceux-là n’y croient plus véritablement, comme c’était le cas dans les âges passés de la noire superstition, qui, hélas, ont duré si longtemps.

6. Et si, aux yeux de tous, il en est ainsi et pas autrement, comment pourrait-on seulement concevoir une guerre de religion de quelque dimension, ou même générale ?

7. Quand bien même ils le souhaiteraient, les vrais obscurantistes sont trop peu nombreux pour se soulever contre tous ceux qui sont éclairés ; et, s’ils étaient attaqués, ceux-ci ont déjà en eux la certitude de remporter la victoire contre un petit nombre d’obscurantistes sans aucun pouvoir.

8. Malgré tout, il y aura toutes sortes de combats et de petites guerres qui humilieront tous les souverains qui voudront faire obstacle de quelque manière à Ma lumière.

Car désormais, Je n’aurai plus ni patience, ni indulgence avec ces souverains. Tu peux le croire, puisque c’est Moi-même qui te l’annonce.

9. Considère l’empire où tu vis : pour certaines raisons faciles à deviner, son état d’esprit est encore très babylonien, surtout du côté du pouvoir. Mais il lui faut maintenant rassembler toutes ses forces pour pouvoir encore, lorsqu’il le veut, hisser sur le trône son « Saint Père ».

10. S’il hésite encore quelque temps à accorder à ses peuples ce qui est juste selon Moi, puisque, selon Ma parole, tout homme peut et doit désormais être libéré par la pure vérité, à laquelle seule il doit tenir, cet empire aura part lui aussi au sort de ceux dont il attendait jusqu’ici le salut !

Il est dépourvu des moyens financiers indispensables à une aide plus puissante, et, s’il se fie encore à l’aide censée lui venir d’un autel sept fois consacré(*) et de son image miraculeuse, il sera bientôt dépourvu aussi de toute autre force !

(*) Allusion probable aux sept Électeurs institués par la Bulle d’or de 1356, sorte de Constitution du Saint Empire romain germanique. Fondé en 956, cet Empire, morcelé par le traité de Westphalie (1648), sera dissous par les guerres napoléoniennes de 1806 et remplacé par une « Confédération du Rhin » excluant la Prusse et l’Autriche – réintégrées dans la « Confédération germanique » (1815-1866), où elles rivaliseront dès lors pour dominer l’union des États allemands. L’année 1862, où Lorber rédige ce volume du Grand Évangile de Jean, est précisément celle où Guillaume 1er, devenu roi de Prusse en 1861, nomme président du Conseil le futur chancelier Bismarck, qui, en 1871, consacrera une unité allemande sans l’Autriche en proclamant le IIième Reich (N.d.T.)

Il n’est que de considérer les effets de son sinistre concordat, et tous les autres pays lui diront bientôt : « Puisque tu t’es fidèlement allié à cet ennemi de la lumière et de la charité que nous haïssons tous, nous ne pouvons plus nouer de liens d’amitié avec toi !

 À présent que tu es dans la détresse et l’abandon, demande l’aide de celui que, oubliant tous tes anciens amis, tu as favorisé au point de lui accorder, pour ton plus grand désavantage, plus de la moitié de ton pouvoir ! »

11. Demande-toi si l’on ne voit pas déjà partout, dans ton pays, les effets funestes d’un acte aussi inconsidéré. Il importe de réparer au plus vite une telle erreur, sans quoi l’embrasement général, terrible et mortel, ne tardera pas.

12. Lorsqu’une maison commence à manquer cruellement des moyens de se maintenir, que ses amis et même les meilleurs des siens lui tournent le dos et, malgré son ancienneté, ne veulent plus rien savoir pour la protéger, comment cette maison pourra-t-elle survivre, et plus encore, garder un peu de sa solidité d’antan ?

13. Oui, elle peut bien se fortifier et retrouver une stabilité ; mais, pour cela, il faut d’abord une volonté inflexible de supprimer tout ce qui est vieux et vermoulu, d’installer de nouvelles fondations solides et, avec l’aide de bons et nombreux ouvriers, de reconstruire bientôt toute la maison jusqu’au toit, afin que de partout on la voie et qu’on dise :

voyez, cette maison qui avait perdu toute valeur est redevenue une vraie maison, et l’on peut désormais se fier à ses fondations, à ses chambres et à ses toits !

14. Si l’on se met ainsi à la tâche, les bons amis ne manqueront pas d’accourir du dehors, et plus encore du dedans ; mais sinon, qui accordera encore sa confiance à une maison dont on ne sait plus par qui le maître se fait dicter ses lois pour pouvoir le paraître encore un moment ? » GEJ10 CH27 Chapitre premier (retour-du-christ.fr)

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