Scènes de passage dans l’au-delà: Un savant

18. Où êtes-vous donc, vous que j’ai tant aimées, belles étoiles ?  Avez-vous honte de moi, parce que vous me cachez votre beau visage ? Oh, n’ayez pas honte de moi ! Car le même sort que celui qui m’a été réservé vous attend. Vous mourrez, vous aussi, comme je suis mort ! Mais n’en voulez pas au faible Créateur, comme je lui en ai voulu. Car, voyez, il avait certainement la meilleure volonté, mais trop peu de sagesse et de force, c’est pourquoi toutes ses œuvres sont si caduques et éphémères. Il aurait certes mieux fait de ne jamais rien créer, car cela ne lui a valu que de se couvrir de honte auprès de nous, ses sages créatures ;  car une œuvre imparfaite ne permet pas de conclure à l’existence d’un maître parfait !  C’est pourquoi il n’y a pas lieu de gronder davantage ce pauvre type de  Créateur qui, à la fin, devra supporter le poids du caractère éphémère de tous ses travaux.

19.  Ô toi, pauvre Créateur ! Je me rends compte maintenant que tu es un être bon et que tu aurais la plus grande joie si tu avais mieux réussi ta création, mais : ‘Ultra posse nemo tenetur’ [personne ne peut faire quelque chose au-dessus de ses capacités]. Un filou est celui  qui veut faire mieux que ce qu’il peut faire.  Mais toi, tu n’as pas fait mieux que ce que tu pouvais faire, tu n’es donc pas un filou!

20. Ô pauvre homme bon, Jésus, toi qui as donné au monde la morale la plus sage en même temps que tu as fait des pseudo-miracles ! Tu t’es aussi trop appuyé sur ton prétendu Dieu le Père, qui t’a abandonné à cause de sa faiblesse évidente au moment où il aurait été le plus opportun de te soutenir le plus puissamment avec une toute-puissance avec laquelle tu aurais pu balayer tes ennemis !  Lorsque tu étais suspendu au poteau de la honte, il était certes trop tard pour s’écrier :  “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ” Car, vois-tu, ton Dieu t’avait déjà abandonné depuis longtemps, parce qu’il n’avait plus de force pour ta préservation,  comme aussi pour la mienne ! Il a certes fait ce qu’il a pu et aurait volontiers fait davantage, mais voilà,  cet ‘ultra posse nemo tenetur’ s’applique toujours !

21. Ah, mais c’est ridicule ! Maintenant que je suis mort, je suis toujours en vie – en me sentant comme un âne berné ! Le plus rare dans tout ça, c’est que j’ai l’impression qu’il est impossible de mourir un jour ! Mais où donc passée la terre, et où sont mes bons amis ?  Je ne vois rien et je n’entends rien, sauf moi, mais je suis parfaitement conscient, et ma mémoire s’étend maintenant très clairement loin en arrière,  au-delà du ventre de ma mère. C’est vraiment étrange ! La  Déité voudrait-elle me montrer qu’elle est capable de plus que ce que j’attendais d’elle en ces derniers temps ? Ou bien mon corps est-il encore vivant au dernier moment de son anéantissement et ma vie actuelle ressemble‑t‑elle au rayonnement de ces soleils qui se sont éteints il y a des trillions d’années et qui ne survivent maintenant que par l’émanation de leur lumière à travers l’espace infini ?

22. Mais  qu’une telle  vie apparente,  – et c’est mathématique – puisse  durer éternellement, de même que la lumière émise  ne peut jamais atteindre une limite et donc s’arrêter complètement, j’en suis très  clairement conscient  moi-même, et même mille fois plus clairement qu’à n’importe quel autre moment de ma vie terrestre. Seulement, comme je l’ai dit, je n’entends et ne vois rien d’autre que moi-même. Aha, aha, silence maintenant ! Il me semble entendre un léger murmure, un chuchotement ! Je veux aussi m’endormir d’un sommeil léger et très doux, et pourtant ce n’est pas un sommeil, – non, non, c’est seulement comme si je me réveillais d’un sommeil !  Mais maintenant, silence, silence ;  j’entends des voix au loin, des voix connues, très connues ! Silence, elles viennent, elles se rapprochent.”

23. Ici, notre astronome se taisait complètement et ne bougeait plus les lèvres, ce qui fit dire à ses amis et aux médecins qui l’entouraient que c’en était fini de lui, puisque la moitié de son discours, reproduit ici,  était plus perçue par les personnes présentes comme un râle que comme l’expression articulée d’une présumée fantaisie intérieure de l’organisme qui se raidissait.

24. Les médecins eurent bien recours aux moyens de réanimation les plus extrêmes – mais en vain – et ils laissèrent ensuite l’astronome, plongé selon eux dans la plus profonde léthargie, se reposer en attendant de voir ce que la Nature ferait en la laissant suivre son cours.  Mais ils attendirent en vain, car la Nature ne produisit rien d’autre que la mort du corps, qui ne tarda pas à se produire.

25.  Et maintenant que  pour les médecins et leur “Nature”, le “ultima linea rerum” [le but ultime des choses] (c’est-à-dire la mort) a eu lieu, ils prennent congé. Et nous aussi, nous prenons congé, non pas comme les médecins, mais comme des esprits qui peuvent suivre dans l’au-delà l’homme mort pour cette terre, et observer  ce qu’il  commencera à faire là et vers où il se tournera.

26. Voyez, il est encore sur sa couche, comme dans le monde, et à côté de lui personne, sauf les trois anges que vous connaissez déjà. Et là, derrière les trois messagers, quelqu’un d’autre !

27. Écoutez, il parle encore et dit : “De nouveau  je n’entends plus rien. Quelles étaient donc ces illusions acoustiques auparavant ? Hum, hum, maintenant tout est silencieux, on entendrait trotter une souris. Suis-je encore là, ou est-ce que tout est fini pour moi ? Oh ! ce n’est pas du tout fini, car je me sens, je suis très conscient, je pense, je me souviens de tout ce que j’ai jamais fait, – mais la nuit, la nuit, la nuit infâme, elle ne veut pas s’en aller ! Je veux quand même commencer à appeler pour le plaisir, et le plus fort possible. Peut-être qu’un jour quelqu’un, par amusement,  m’entendra quand même ! – Ohé ![1] – Personne près de moi pour m’aider à sortir de cette nuit ? Au secours, si quelqu’un se trouve par hasard près de moi !”

28. À présent le  messager A se manifeste et dit à B :  “Frère, soulève‑le de sa tombe !”  Et le messager B se penche sur l’astronome et dit : “Qu’il te soit fait selon la volonté éternelle du Seigneur de toute vie et de tout être –   lève‑toi de ta tombe terrestre de chair, frère terrestre ! “

29. Voyez, à l’instant même l’astronome se lève et son corps retombe comme une brume dissoute !  Mais l’astronome s’écrie :  “Frère, si tu m’as tiré du tombeau, tire‑moi aussi de ma nuit !”  Et le messager C dit :  “Telle est la volonté du Seigneur de toute éternité : que toutes Ses créatures, et tout particulièrement Ses enfants, aient la lumière et marchent dans la lumière avec une bonne vue. Ouvre donc tes yeux immortels, et vois et contemple ce qui t’est agréable. Qu’il en soit ainsi !”

30. L’astronome ouvre alors ses yeux pour la première fois dans le monde spirituel et voit clairement son environnement ;  il a une vraie joie de voir – selon son idée –  de nouveau des hommes et un sol sur lequel il se tient debout. Mais il demande maintenant : “Chers amis, qui êtes-vous donc ? Et moi, qui suis-je ? Car je me sens en partie très étranger ici. Je suis si léger et si bien portant que je ne comprends pas vraiment comment je suis arrivé là et comment la force de vos paroles m’a rendu la vue. Car j’étais vraiment aveugle”.

31. L’ange A dit : “Tu es mort au monde selon ton corps et tu es maintenant, vivant pour toujours selon ton âme et ton esprit, ici dans le vrai monde de la vie des esprits. Nous sommes tous les trois des anges du Seigneur, envoyés pour t’éveiller et te guider dans le droit chemin du Seigneur, vers ton Dieu et notre Dieu, vers ton Père plein d’amour, de patience et de miséricorde, qui est aussi notre Père, saint,  très saint, que tu as appelé, à ta dernière heure, “une Deité faible”, mais qui t’a aussi tout pardonné, parce que tu étais aveugle et faible ! Maintenant tu sais tout, agis en conséquence et tu seras comme nous, bienheureux pour toujours !”

32. L’astronome dit : “Frères, amis de Dieu, conduisez-moi où vous voudrez, je vous suivrai ! Mais si jamais je dois avoir part à la grâce infinie de parvenir à la vision de Dieu, fortifiez-moi puissamment ! Car je me sens à jamais trop misérable, honteux et indigne pour supporter cette vision très sainte ! Mais là, je vois encore quelqu’un qui nous regarde si aimablement ! Qui est donc cette  magnifique personne ? Sans doute un messager des cieux ?”

33. Le A lui dit :  “Oui, c’est un messager des cieux ! Va vers Lui, le chemin est court. Lui-même te le révélera.”

34. L’astronome  va vers le messager, et ce certain messager vient à sa rencontre et dit : “Frère, ne me connais-tu donc pas ?” – L’astronome répond : “Comment pourrais-je te connaître, puisque je te vois pour la première fois ?! Mais qui es-tu, cher et magnifique frère ?”

35. Le très amical messager répond: “Regarde Mes stigmates !  Vois, Je suis ton faible Jésus, et Je viens à ta rencontre pour secourir ta faiblesse avec Ma faiblesse ; car si je venais à ta rencontre  avec ma force, tu n’aurais pas de vie ! Car regarde,  toute vie naissante est une plante fragile qui ne peut se développer sans atmosphère, mais l’ouragan tue la vie de la plante ! Je ne suis donc qu’une petite brise (un doux zéphyr) qui vient à ta rencontre pour te faire vivre, et non un ouragan qui te détruit. Aime-Moi comme Je t’aime pour l’éternité, et tu auras la vraie vie éternelle !” 

36. L’astronome dit : “Ô toi, mon Jésus bien-aimé ! C’est donc toi qui as donné la glorieuse doctrine aux habitants de la terre et ils t’ont crucifié pour cela ? Oh, enseigne-moi aussi le droit chemin qui mène à Dieu, que tu as enseigné ; tu ne seras jamais crucifié par moi pour cela ! Mais, si Tu le peux, fais-moi aussi contempler dans sa clarté la grande Création qui m’a tant occupé durant toute ma vie !”

37. Jésus dit : “Ton chemin vers Dieu ne sera pas long, si tu veux y entrer tout de suite ;  mais si tu veux d’abord passer en revue tes étoiles, tu auras un long chemin à parcourir. Choisis donc ce que tu préfères !”

38. L’astronome dit : “Mon Jésus bien-aimé, vois, je suis encore loin d’être mûr pour Dieu. C’est pourquoi, si cela T’est possible, aide-moi à devenir mûr dans les étoiles.”

39. Le Seigneur dit : “Qu’il te soit fait selon ton amour ! Et parmi ces trois anges, choisis-en un qui te guidera et te montrera, à la fin de ton voyage, qui est ton supposé Jésus, que tu connais comme un homme qui a été crucifié !”

40. Voyez donc encore comment cet astronome cherche son “eau” et ne veut nager vers Moi que dans la même eau, sans tenir compte du fait que J’étais déjà avec lui et qu’il était avec Moi ! Méfiez-vous donc de l’eau trop savante des astronomes et des géologues, car elle n’attire pas vers Moi, mais vers l’amour de la science ! Ce long exemple à cette fin. Et un autre exemple prochainement. Amen !


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *