7 : Ribar se lève, serre Raphaël dans ses bras de toute ses forces de son amour !
8: Raphaël lui dit : Ami, cet amour-là est sans doute meilleur que pas d’amour du tout ; mais il ne convient pourtant pas au domaine de l’âme et de sa vie profonde.
Tu n’aimes en moi que la forme qui est à présent mon apparence naturelle toute extérieure ; mais l’amour est ce qu’il y a vraiment de plus profond en l’homme, et ne devrait jamais s’attacher à une chose extérieure, car par là, le profond devient vite superficiel, donc à l’image de l’enfer.
L’ordre divin de la vie en est inversé, l’esprit de l’âme, c’est-à-dire l’amour, se tourne vers l’extérieur, et il s’ensuit qu’il dépérit, comme dépérit un enfant qu’un choc extérieur violent a fait sortir bien avant le terme du sein de sa mère.
9: Tu ne dois donc pas te laisser captiver par mon aspect extérieur, mais seulement par la vérité que tu entends de ma bouche.
Celle-là te restera, et en tout lieu, elle te rendra libre et véritablement heureux dans ton âme ; mais ma forme extérieure provisoire ne doit te servir qu’à témoigner que tu vois combien est belle la pleine vérité associée à l’amour dans toute sa pureté !
13 : Vois-tu chez Ribar, le spirituel, bien qu’encore non raffiné, empli déjà toute sa chair, et c’est d’ailleurs pourquoi tout ce qui est beau et parfait à sa manière l’attire aussitôt, parce que toute beauté extérieure doit évidemment avoir en soi quelque cause spirituelle plus accomplie ;
aussi le fait de s’éprendre plus ou moins superficiellement d’un bel objet, est-il une reconnaissance et un intérêt certes muet, mais pourtant réciproque et spirituel.
Il faut seulement confier au plus tôt cet amour à une bonne direction, grâce à laquelle, il sera en quelque sorte ramené à son origine essentielle, ce qui n’est pas vraiment une tâche très difficile,
car l’esprit vivant qui se manifeste à travers l’amour est à proprement parler la véritable intelligence en l’homme, et conçoit donc aisément dans la pratique ce qui correspond à sa nature et à son ordonnance
