1. Le mont des Oliviers débarrassé de la présence des Pharisiens, nous rentrâmes à Béthanie, où un festin avait été préparé dans la maison de Lazare, et nous rendîmes donc à la grande salle à manger qui nous avait si souvent accueillis.
2. On se mit à parler beaucoup, car chacun voulait questionner Lazare, demandant ce qui lui était arrivé tandis qu’il gisait dans la tombe, et s’il gardait le souvenir de ce qu’il avait dû voir et faire dans le monde des esprits.
Cependant, il répondait qu’il lui semblait certes avoir dormi profondément et fait des rêves très vivaces, mais que, de tous ces rêves, il ne lui restait que des images confuses. Il savait qu’il avait parlé avec plusieurs défunts, ainsi qu’avec son propre père, mais sans pouvoir se rappeler la substance des paroles échangées.
Malgré tout, il savait fort bien qu’il était réellement mort et n’avait pas fait que rêver ; car le souvenir de ses dernières heures, alors qu’il éprouvait la crainte de la mort et sentait ses forces vitales s’éteindre lentement, était encore très vif en lui.
3. Lorsqu’on lui demanda comment il était ressuscité, il expliqua qu’il avait entendu Ma voix lui commander de sortir du tombeau, et qu’il s’était alors éveillé comme un homme qui sort du sommeil et M’avait obéi, car il avait aussitôt su ce qui lui arrivait et d’où cela venait.
4. Les amis présents de Lazare et Mes disciples lui posèrent encore toutes sortes de questions auxquelles il ne put répondre – par exemple, sur les conversations qu’il avait eues, les lieux où il s’était trouvé, et bien d’autres choses dont ils pensaient qu’elles pourraient leur donner une meilleure connaissance de la vie dans l’au-delà. Mais il apparut que Lazare ne savait rien de tout cela.
5. Alors, ils Me demandèrent d’où venait cet oubli, et Je leur répondis : « Si vous viviez enfermés dans une prison, et qu’on vous en libérât provisoirement, vous laissant vous promener à votre guise et vous entretenir avec d’autres êtres aussi libres que vous des nombreuses merveilles naturelles qui frapperaient vos veux dans un paysage charmant, si vous étiez alors contraints de retourner à l’ancien cachot, que vous ne considériez même pas comme une prison tant que vous ne connaissiez rien de mieux, votre âme ne se consumerait-elle pas du désir de retrouver une liberté si brièvement goûtée ?
Cette vie de contrainte, où la splendeur de la liberté à laquelle vous auriez goûté se représenterait à vous à chaque heure du jour avec le souvenir toujours vivace de ces moments heureux, ne vous deviendrait-elle pas intolérable ?
6. Or, c’est ce qui est arrivé à Lazare. Et si Je l’ai privé du souvenir de ce qu’il a vécu pendant les quatre jours où il était dans la tombe, c’est parce qu’il est encore appelé à accomplir pour Moi bien des choses sur cette terre. Car le désir de retrouver cet état de liberté pourrait l’en empêcher, si sa nostalgie devenait par trop dévorante.
7. Les choses sont donc fort bien comme elles sont, et vous le comprendrez tous sans peine le jour où, vous aussi, vous aurez quitté vos corps.
Au surplus, vous avez déjà appris vous-mêmes tant de choses, dans cette maison, sur la vie après la mort, que vos questions signifient bien plus un oiseux bavardage que le désir de mieux connaître une vie dont chacun de vous doit être désormais plus que suffisamment convaincu ! »
8. Lazare Me dit : « Seigneur. Tu parlais d’une mission qu’il me serait encore donné d’accomplir pour Toi ici-bas. Puis-je savoir ce que Tu entendais par-là ?
9. Je dis : « Tout cela viendra naturellement en son temps : car Ma main te guide, ainsi que tous ceux qui sont appelés à œuvrer pour Mon royaume, si doucement qu’ils pourraient croire qu’ils font tout cela de leur propre mouvement.
Et c’est bien le cas, tout au fond ; car, si Je veux que les êtres soient libres, Je dois leur laisser leur libre arbitre, et Je peux seulement orienter les circonstances extérieures en sorte que Mes serviteurs aient à choisir entre deux chemins à suivre. Alors, pour l’amour de Moi, Mes vrais enfants n’auront jamais de doute sur le bon chemin. Mais c’est d’eux-mêmes que doit toujours venir l’impulsion de volonté.
10. Ainsi, dans ta vie, tu continueras à devoir décider, tout à fait comme si c’était de toi-même, si tu dois aller à droite ou à gauche. L’un des deux chemins te conduira directement à œuvrer en Mon nom, l’autre à vivre confortablement en restant un spectateur oisif. Mais Je sais, et c’est pourquoi Je te le dis, que, pour l’amour de Moi, tu sauras toujours choisir. Mais c’est assez parler, t’en dire davantage là-dessus serait mauvais pour toi ! »
11. Lazare : « Seigneur, cela me suffit amplement, car savoir que Tu peux et veux encore M’utiliser, faible instrument que je suis, me cause une très grande félicité ! Donne-moi seulement la force nécessaire, afin que je puisse mener à son terme l’œuvre promise ! »
12. Je dis : « Ne te fais aucun souci pour cela, mais sois pleinement confiant, et Je pourrai œuvrer à travers toi et toi à travers Moi. Car il y a en vous le même rapport entre le Père et le Fils que vous voyez en Moi !
13. Et Je suis venu à ce monde pour vous montrer et vous enseigner que vous pourrez faire bien plus de choses encore que Moi à présent, si vous êtes de bonne volonté et pleins de foi.
14. Mais on verra bientôt dans quelle mesure les hommes, et surtout les Juifs, sont pleins de foi et de bonne volonté, car l’heure approche où il faudra récolter la moisson de Mes années d’enseignement. Si petite qu’elle soit,
et si peu nombreux que soient les grains de blé féconds, chaque grain portera ses fruits au centuple afin qu’ils soient semés par toute la terre, et il y aura un jour une grande moisson qui emplira d’un fruit abondant les greniers du Père, afin que plus jamais ne survienne sur terre une grande famine comme celle qui a été permise en ce temps-ci pour que le fils perdu puisse revenir et se rassasier.
Vous ne comprenez certes pas encore ces paroles : mais vous les comprendrez pleinement dans Mon royaume de l’au-delà.
15. Quant à toi, Mon Lazare, apprête-toi maintenant à recevoir de nombreux convives : car la nouvelle de ta résurrection est descendue jusqu’à la ville, et une grande foule est en route pour te voir et Me voir ! Or, il faudra nourrir tous ces gens, et en cela, Mes serviteurs que tu connais déjà t’aideront. » GEJ11 CH40 GEJ11 (retour-du-christ.fr)