1. (Raphaël 🙂 « Mais si le Seigneur laisse déjà les hommes pourvoir eux-mêmes aux nécessités extérieures de leur existence afin qu’ils exercent leur âme à connaître et à agir par elle-même, combien plus cela est-il nécessaire à l’âme elle-même !
2. Les âmes des bêtes elles-mêmes comportent une pulsion (instinct) en quelque sorte inhérente qui leur appartient en propre, et selon laquelle elles ont coutume d’agir, chacune à sa manière. Il serait tout à fait faux de supposer que ces créatures apparemment privées de parole et de raison agissent comme des machines mues par une force extérieure.
S’il en était ainsi, même le meilleur des animaux domestiques ne pourrait jamais accomplir une quelconque tâche, fût-elle très simple, et il ne répondrait certes pas à l’appel de l’homme.
3. Et c’est parce que tout animal a en lui une âme propre, possédant une force de vie séparée grâce à laquelle cette âme peut à sa guise mettre son corps organique en mouvement, que cet animal peut être dressé de différentes manières.
Un être uniquement animé de l’extérieur n’a ni mémoire, ni aucune forme de jugement. Sa vie est purement mécanique et ses aspirations sont strictement mesurées et dirigées, en sorte qu’il ne saurait être question pour lui de s’améliorer par quelque enseignement que ce soit : cela ne peut se faire que d’une manière mécanique, et de l’extérieur.
4. Tu auras beau répéter pendant mille ans à un arbre qu’il doit se tenir de telle manière et porter de beaux fruits, tout cela sera vain !
Il te faudra user du couteau et de la scie, couper les branches du sauvageon, en entailler soigneusement le tronc, placer dans les entailles des branches fraîches d’arbres plus nobles et bien lier celles-ci avec les troncs sauvages entaillés, et c’est ainsi que l’arbre, amélioré d’une manière purement mécanique, te donnera à la longue de beaux fruits !
5. L’animal, lui, peut être dressé simplement par la parole et par certains gestes, et par la suite, il te servira quand tu en auras besoin et se conformera à ta volonté. Et cela témoigne à coup sûr de ce que même les animaux ont une forme de libre arbitre sans laquelle ils ne pourraient pas plus t’obéir et te servir qu’une pierre ou un arbre.
6. Et si même les animaux possèdent visiblement une âme à part entière, douée d’un certain entendement et d’un certain libre arbitre et qui doit se déterminer elle-même à sa manière propre, cela ne doit-il pas être d’autant plus le cas, et d’une manière bien plus absolue, pour l’âme humaine ? Ici, toute influence extérieure est exclue d’emblée, qu’elle soit bonne ou à plus forte raison mauvaise !
7. L’âme possède déjà tout ce dont elle peut avoir besoin pour prendre son premier essor dans la vie. Une fois que, par la force de sa propre volonté et par l’amour librement choisi de Dieu, elle s’est établie dans une vie intérieure plus élevée, elle prend bien vite conscience de tout ce qui lui manque encore, et, reconnaissant sans peine les moyens et les voies nécessaires, sa volonté propre les recherche, les fait siens et les enrichit constamment des trésors d’une vie spirituelle toujours plus élevée et plus parfaite.
8. Ce que l’âme conquiert par ce moyen, qui est juste selon l’ordre divin, lui demeure pleinement acquis, et le temps ni l’éternité ne pourront le lui arracher.
Mais les choses que l’âme n’aura pu acquérir par elle-même pour les avoir connues et voulues, comme par exemple son corps extérieur et organique, et de même bien des avantages matériels terrestres, ne peuvent demeurer siennes et lui seront ôtées comme elles lui avaient été données.
9. Et s’il en est ainsi, comme tout homme l’apprend par l’expérience quotidienne, il ne saurait en aucun cas être question que de mauvais démons entraînent l’âme et la déterminent par force ; car tout dépend de ce que l’âme veut et reconnaît, et en fin de compte de son amour. Tu deviendras ce que tu auras voulu, reconnu et aimé, et jamais rien d’autre !
10. Si tu désires, reconnais et aimes ce qui est juste selon l’ordonnance divine, tu obtiendras toujours une réalité ; mais si ce que tu désires, reconnais et aimes est contraire à cette ordonnance qui commande à toute réalité et à toute existence, tu es pareil à un homme qui voudrait moissonner un champ où nulle céréale ne fut jamais semée, et, pour finir, tu ne devras t’en prendre qu’à toi-même si ta moisson de vie se réduit à rien, — Dis-moi à présent si tout cela est clair pour toi. » GEJ5 CH98 untitled (retour-du-christ.fr)
