1. (Raphaël 🙂 « Je te le dis, c’est d’abord de lui-même qu’un homme devient mauvais et renie l’ordonnance divine ! Il y est certes généralement préparé par une éducation pervertie à cause de quoi il tombe dans toutes sortes de passions funestes, et de là dans de vrais péchés.
Et c’est avec ces péchés qu’il ouvre la porte à toutes les mauvaises influences extérieures et qu’il peut alors corrompre foncièrement la vie de son âme — mais cela n’arrivera et ne durera, encore une fois, que s’il le veut ainsi.
2. S’il veut changer, le Seigneur n’y met aucun obstacle ; car celui qui se sent assailli n’a qu’à en exprimer en lui-même le plus faible désir pour être aussitôt secouru. Mais s’il se trouve tout à fait bien et heureux dans le mal et ne formule jamais le vœu de s’améliorer, alors, on ne viendra certes pas tout exprès s’immiscer dans sa volonté.
3. Bien sûr, des suggestions lui seront faites à travers le sensorium(*) de son cœur, ce que l’on appelle “conscience”, et il recevra parfois de nous de sérieux avertissements. S’il en tient compte si peu que ce soit, il ne pourra plus courir à sa perte.
Car dès lors, une aide secrète lui viendra constamment d’en haut, apportant sans cesse à son âme le discernement et la force nécessaires pour qu’elle se libère peu à peu de sa grande confusion ; il ne lui faut plus dès lors qu’un peu de bonne volonté pour progresser très rapidement —
au moins jusqu’au point où l’homme devenu apte à une révélation supérieure est remis entre les mains de Dieu Lui-même, dont l’esprit le guidera dans la vraie lumière de la Vie.
(*) Sensorium : en latin, siège d’une sensation, d’une faculté (de perception). (N.d.T.)
4. Mais bien sûr, si l’homme, dans son grossier aveuglement et dans la griserie de ses sens terrestres, ne tient absolument aucun compte de ces très douces exhortations que nous envoyons à son cœur, mais continue de se conduire comme s’il était le maître du monde — ah, en ce cas, qui peut être tenu pour responsable de l’incorrigibilité de son âme, si ce n’est cette âme elle-même ?
5. Crois-moi, et note bien ce que je vais te dire : dans toute la nature et le monde des esprits, il n’existe rien de tel que les prétendus “diables originels”, mais seulement des diables qui, ayant vécu jadis en ce monde comme des hommes irrémédiablement mauvais et remplis de vices, étaient alors déjà de vrais diables incarnés, qui non seulement entraînaient les autres hommes dans toutes sortes de vices et de turpitudes, mais les y contraignaient même par tous les moyens à leur disposition — se vouant ainsi eux-mêmes à une damnation bien plus grave, dont il leur sera bien difficile de jamais se libérer pleinement.
Tu auras beau considérer la chose de toutes les manières et tant que tu voudras, tu ne pourras en rendre le Seigneur si peu que ce soit responsable.
6. Cependant, tu peux bien imaginer que, dans l’au-delà aussi, le Seigneur permet tout ce qui est concevable selon Son ordonnance pour guérir une âme corrompue ; car le Seigneur n’a créé aucune âme pour sa perte, mais uniquement pour qu’elle parvienne à la plus grande perfection possible.
Mais tu ne dois pas oublier que, dans tout l’espace incommensurable de la Création, aucune âme ne peut accéder à la perfection de la vie par quelque grâce immédiate et inconditionnelle, mais uniquement par sa volonté, qui n’appartient qu’à elle !
Le Seigneur met certes toutes sortes d’expédients entre les mains des hommes ; mais encore faut-il que ceux-ci les reconnaissent comme tels, se les approprient et s’en servent de leur propre chef !
7. Ah, si un homme décide alors librement de lancer intérieurement cet appel : “Seigneur, je suis trop faible pour m’aider moi-même par les moyens que Tu m’offres, que Ton bras vienne à mon secours !”, alors, c’est de sa propre volonté que l’homme a demandé le secours suprême, parce qu’il a reconnu et compris l’insuffisance de ses propres forces ! Alors, le Seigneur peut agir aussitôt avec toute la puissance nécessaire, et, à l’instant, cette âme faible sera secourue.
8. Mais pour cela, il faut que ce désir de l’homme, de même que sa connaissance et sa confiance, s’accompagne constamment de la plus grande détermination.
Sans quoi il devra s’en tenir à la règle selon laquelle toute âme doit s’aider elle-même par les moyens qui se présentent à elle, parce que toute intervention étrangère qui se mêlerait à l’élément privé qu’est la volonté propre de l’âme aurait nécessairement pour conséquence évidente la désagrégation de celle-ci.
Car si l’âme, selon les dispositions éternelles de Dieu, doit nécessairement se former elle-même, il faut bien aussi qu’elle accomplisse cette formation et ce perfectionnement par les moyens qui s’offrent à elle, de même que tout homme, sur cette terre, doit chercher lui-même la nourriture de son corps, la reconnaître et l’absorber, s’il veut prolonger sa vie terrestre.
9. Pour cela, nul Dieu, nul ange ne s’élève au-dessus de la terre pour dire à tous : “Si vous avez faim, voici ce que vous devez manger !” Mais, lorsque la faim vient, l’homme goûte les fruits qui croissent partout, et ceux qui lui plaisent, il les cueille et apaise ainsi agréablement sa faim.
S’il a soif, il court à une source fraîche, et s’il a froid, il aura tôt fait de se fabriquer de toutes sortes de matières délicates qui n’irritent ni ne piquent sa peau une enveloppe de fortune qui préservera sa peau du froid de l’air.
Et s’il veut se protéger de la pluie et des bêtes sauvages, il aura tôt fait aussi de se bâtir une hutte ; car il a pour cela toutes sortes de moyens à sa disposition. Où qu’il se tourne, il trouve une foule de dons qu’il reconnaît aisément pour tels, et dont il peut tout aussi aisément faire usage avec les forces qui lui ont été conférées pour cela. » GEJ5 CH 97 untitled (retour-du-christ.fr)
