Des incompréhensibles tribulations de Mathaël. Comment parler avec le Seigneur dans son cœur

1. (Mathaël 🙂 « De ce moment, je perdis toute conscience claire de moi-même, et, pour autant que je puisse m’en souvenir à présent, des esprits de la pire espèce prirent pleinement possession de mon corps et je devins un objet de terreur pour toute la contrée !

Nulle lance ni épée ne pouvait transpercer ma chair, et les plus grosses chaînes s’envolaient de mes mains comme de la balle de blé !

Combattre un seul homme ou mille, pour moi, c’était tout un ; ceux qui s’attaquaient à moi étaient mis à mal, et beaucoup en mouraient ! Pourtant, mon âme ne savait rien de tout cela.

2. Il y a peu, cependant, selon le décret divin, nous fûmes tous cinq capturés par les Romains, puis amenés ici il y a deux jours.

C’est ici que le Seigneur nous délivra de notre grand tourment. Mon âme redevint en toute intelligence l’unique habitante de ma chair, et Moïse fut de nouveau en elle comme par le passé.

Mais le Seigneur avait élucidé toutes les erreurs de mon cœur, et — écoute-moi bien — je comprenais désormais Moïse et les prophètes !

3. Si l’esprit d’Abraham revenait me trouver maintenant, je lui tiendrais certes un tout autre langage qu’il y a cinq ans environ ! Je ne saurais te dire combien de temps exactement, mais plusieurs années se sont à coup sûr écoulées depuis lors. — Maintenant, tu sais comment j’en suis venu à cette compréhension de l’Écriture.

4. Je ne souhaite certes à personne de découvrir Moïse de cette manière, car il en existe désormais une plus facile ; mais puisque toi, Murel, tu m’as demandé, en quelque sorte, comment j’en étais venu à comprendre aussi clairement les livres de Moïse,

il fallait bien que je t’explique mon triste chemin, et tu imagines sans peine maintenant quel est l’autre !

5. Cet autre chemin infiniment plus facile, c’est la grâce du Seigneur, qui peut te donner en quelques instants ce que j’ai atteint par un chemin semé d’épines.

6. Mais voici l’ange du Seigneur, questionne-le, et il témoignera de l’authenticité de ce que je t’ai conté sur moi-même et mes quatre compagnons ! — Que dis-tu à présent de tout cela ? »

7. Murel : « Ô ami Mathaël, que n’as-tu subi, et quel courage sans égal au monde fut le tien ! Tu fus sans doute un diable, et pourtant, ton cœur n’était pas corrompu,

car il demandait la vérité, la justice et l’amour, et c’est parce qu’il les demandait qu’ils lui ont été donnés ; car le Seigneur ne laisse jamais un cœur droit aller à sa perte !

8. Mais pourquoi le Seigneur t’a-t-Il si durement éprouvé, toi et tes quatre compagnons ?!

Car je ne parviens pas tout à fait à imaginer qu’il faille chercher dans ta mission en Samarie pour convertir les Samaritains à la foi de Jérusalem le seul et unique motif d’un tel présent ! Il faut qu’il y ait eu autre chose là-derrière ! »

9. Mathaël dit : « Cela est certain, mais je n’en sais toujours rien à ce jour, et, à franchement parler, je ne désirais pas du tout le savoir ; mais à présent, j’aimerais moi aussi être un peu éclairé à ce sujet ! — Notre Raphaël pourrait sans doute nous donner cet éclaircissement, s’il se trouvait être justement de bonne humeur !? »

10. Raphaël dit : « Cela, comme tout le reste, ne dépend pas de moi ni de mon humeur, mais uniquement de la volonté du Seigneur ; car mon être n’est en vérité rien d’autre que la pure volonté du Seigneur ! Aussi, adresse-toi au Seigneur dans ton cœur, et ton souhait sera à coup sûr exaucé ! »

11. Mathaël dit : « Ce serait fort bien si le Seigneur ne dormait pas ; mais Il dort en ce moment, et il ne conviendrait certes guère de Le réveiller pour cela ! »

12. Raphaël dit : « C’est que tu es encore un peu lent ! Son corps dort sans doute un peu à présent ; mais Son âme et Son très saint Esprit éternel, jamais ! Que deviendrait toute la Création, si le Seigneur l’oubliait ne fût-ce qu’un instant ? !

C’en serait fini d’elle tout entière en l’espace d’un moment très court ; il n’y aurait plus de soleil, plus de lune, plus une étoile dans tout l’infini éternel, plus de terre pour te porter, et pas un ange, pas un homme ne pourrait plus subsister par lui-même !

13. Tout ce qui existe est sans cesse maintenu par la volonté toute-puissante du Seigneur, éternellement immuable et identique à elle-même, et sans laquelle aucune existence n’est concevable.

14. S’il en est ainsi et pas autrement, comment peut-il te venir à l’idée de songer qu’il puisse jamais dormir sans être conscient, dans Son sommeil, de ce dont la Création infinie a besoin à chaque instant de son existence ?

15. Le Seigneur sait très exactement ce que tu penses et veux en ce moment ; car si je le sais, il faut que le Seigneur l’ait su bien avant moi, puisqu’il me serait impossible, sans cela, de le savoir ! Car tout ce que nous savons et connaissons, nous les anges, nous ne le savons et ne le connaissons que par le Seigneur.

Or, je connais toutes tes tribulations et tes dures épreuves ; qui, sinon le Seigneur, a pu me les révéler ? Pas toi, et pas davantage les paroles ou les pensées d’un autre esprit, parce que je ne saurais entendre tout cela sans la pensée et la volonté du Seigneur !

16. Mais si tout ce que je conçois, reconnais et sais me vient directement du Seigneur, il peut en être de même pour toi — mais toujours, bien sûr, dans la seule mesure où tu en es capable dans ton cœur !

17. Ainsi, interroge le Seigneur dans ton cœur, et nous verrons si la réponse ne t’est pas donnée dans ton cœur ! »

GEJ3 CH236 Chapitre premier (retour-du-christ.fr)

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