(8 avril 1843)
1. Après un temps passablement long, Adam se ressaisit et se rendit auprès du Seigneur pour Lui dire avec un profond respect : “O Seigneur, notre Père plein d’amour et de sainteté, vois, s’il m’est permis de parler pour nous tous comme pour moi-même, nous T’avons toujours aimé, loué et hautement glorifié, ce que personne ne pourra contester !
2. Il est vrai que nous n’avons pas couru chez Toi comme l’as fait cette chère Ghéméla dans un élan de reconnaissance ; mais la raison qui nous a poussés à ne pas l’imiter – du moins selon mon sentiment – ne fut pas un manque de considération, mais bien une trop grande vénération, un trop grand respect et un amour extrême envers Toi.
3. Car nous voyons et percevons de façon absolue qui Tu es ! Mais ces jeunes femmes ne peuvent aucunement s’en rendre compte, à cause de leur nature ; c’est pourquoi, elles doivent aussi T’aborder de manière plus extérieure, vu qu’elles sont beaucoup moins capables que l’homme d’une approche spirituelle à Ton égard.
4. Si je considère tout cela face à Ton blâme infiniment sévère qui nous englobe tous – à l’exception d’Hénoc, – je le trouve un peu fort, oui, je dois bien le dire !
5. Je parle selon ce que je ressens, et ce que je ressens reste pour moi une réalité aussi longtemps qu’un autre sentiment ne me prouve pas que je me suis fourvoyé !
6. Tu es de par Toi-même le Dieu tout-puissant de toute éternité ; mais moi, je ne suis qu’une créature limitée et sans lumière, née de Ta sainte volonté omnipotente. Si Toi, Mon créateur, veux bien me parler, je peux donc m’entretenir ouvertement avec Toi, aussi ouvertement que Tu m’as créé.
C’est pourquoi, je te dis franchement et librement : “Toi, notre Créateur et Père, Tu nous en as trop dit cette fois-ci, à nous autres, Tes pauvres enfants, en nous blâmant de la sorte ; la moitié aurait déjà suffi à nous accabler mortellement !
7. C’est pourquoi, je T’en prie : ôte-nous ce blâme, afin que nous puissions à nouveau T’aimer en tant que notre Père plein d’amour ; car personne ne peut T’aimer si Tu es pareillement sévère, – comme Tu nous l’as Toi-même enseigné sur les hauteurs !
8. Si je disais à l’un de mes enfants : “Écoute, toi qui n’es bon à rien ! Si tu ne m’aimes pas plus que tout et que je remarque la plus petite défaillance dans ton amour, je te mets immédiatement à mort !”, alors je me poserais certainement la question : comment cet enfant pourra-t-il m’aimer, moi, son père, si je le menace de la sorte ?
9. C’est pourquoi, ô Dieu, Créateur et Père, reprends Tes menaces afin que nous puissions T’aimer librement selon notre cœur, sans être obligés de le faire par crainte, face à tes sévères avertissements.
10. Ne menace pas, ne fais pas de prophéties ; sois uniquement un Père pour nous et donne-nous la Vie qui vient de Toi, afin que nous puissions, en tant que Tes enfants éternellement remplis de cette Vie, T’aimer de plus en plus comme notre Père saint et éternel !
11. Il est évident que Tu peux faire ce qu’il Te plaît ; car Toi seul es le Seigneur Dieu Sabaot qui n’a besoin de l’avis de personne.
12. Tu possèdes la Vie ; en Toi ne se trouve aucune mort, et personne ne peut Te prendre cette Vie qui est des plus libres des plus puissantes et des plus merveilleuses.
13. Il n’existe pas de bât qui Te blesse, alors qu’il n’en va pas de même pour nous, Tes créatures ! Notre respiration dépend de Toi, et nous sommes d’une faiblesse infinie comparés à Ta force, si bien qu’un seul regard sans douceur venant de Toi peut nous détruire.
14. Tu n’es susceptible d’aucune douleur, alors que Tu nous as placés dans un corps soumis aux plus terribles souffrances qui vont jusqu’à la mort et à la destruction ! Toutefois, nous devrions T’aimer plus que tout, même lors des plus grands tourments !
15. Mais si Tu veux nous tuer ou as déjà commencé à le faire, il nous est impossible de T’aimer ; car qui peut bien T’aimer dans Ta colère ou même dans la mort ?”
16. Ici, le Seigneur Se tourna vers Adam et lui dit : “Tu Me parles en tant qu’être humain devant son Créateur, et c’est bien ainsi ; car tu témoignes de la sorte de la perfection de Mon œuvre qui te permet de t’exprimer librement devant Moi.
17. Mais les enfants vraiment authentiques, qui connaissent entièrement leurs Père et Sa bonté infinie, Lui parlent tout à fait différemment ; car ils L’aiment et n’ont par conséquent pas peur de Lui et agissent comme ces filles l’ont fait et le feront encore.
18. Et si un père devait menacer ses enfants pour qu’ils l’aiment, ainsi que tu l’as démontré par ton exemple, il serait tout, plutôt qu’un père !
19. Toutefois, si Je m’aperçois qu’une peur ridicule et insensée à Mon égard habite encore en vous, Moi qui suis votre unique véritable Père, Je sais très bien comment Je dois M’y prendre pour vous en débarrasser, c’est-à-dire pour extraire de vous – qui êtes encore pour plus de la moitié des créatures – l’élément qui correspond à cet état de créatures, afin de vous transformer en Mes véritables enfants.
20. Si tu prends cela quelque peu en considération, tu pourras te rendre compte que Moi, en tant que Créateur et Père, suis capable de voir où le bât vous blesse – même s’il ne Me blesse pas, Moi ! – afin de vous aider où cela est le plus nécessaire en choisissant les mesures les mieux appropriées.
21. Par conséquent, réduis tes exigences, et aime-Moi ; et il t’apparaîtra certainement si Je sollicite l’amour de Mes enfants sous la menace de la mort ou pas !
22. Car vois, ta revendication est exactement à l’opposé de la Mienne ! Examine bien la chose et ne parle qu’après.
23. Et sache que Moi, en tant que Créateur et Père, sais ce que j’ai à dire et à faire. – Penses-y également ! Amen.” MD3 CH12 MD3.pdf (retour-du-christ.fr)