Aperçu de Zorel sur la Création

1. Lorsque J’eus expliqué ceci à Cyrénius, Zorel, qui était resté durant tout ce temps gisant comme un mort, se mit à bouger et prit l’apparence d’un illuminé, si bien que sa vue inspira un grand respect même aux soldats romains présents et que l’un d’eux déclara : « Cet homme ressemble à un dieu endormi ! »

2. Cyrénius dit lui aussi : « Vraiment, quelle noblesse incroyable dans cette figure humaine ! »

3. Zorel ouvrit enfin la bouche et dit : « C’est ainsi que se tient devant Dieu celui qui est accompli dans son essence et que désormais il Le reconnaît, L’aime et Le prie ! » — Une pause suivit.

4. Puis Zorel se remet à parler et dit : « Tout mon être est à présent lumière, et je ne vois aucune ombre, ni en moi ni à l’extérieur ;

car autour de moi tout est lumière aussi. Mais dans cette lumière omniprésente, je vois une lumière d’une sainteté encore plus parfaite ; elle brille comme un très puissant soleil, dans lequel est le Seigneur !

5. Jusqu’ici, je pensais que mon ami et guide n’était qu’une âme humaine comme nous autres ; mais il y avait encore beaucoup d’illusion dans mon précédent état. À présent seulement je reconnais ce guide !

Et il n’est plus auprès de moi, mais je Le vois dans ce soleil, saint, plus que saint ! Des légions sans fin des esprits de lumière les plus parfaits entourent ce soleil dans toutes les directions en cercles proches ou de plus en plus éloignés. Quelle est cette infinie majesté ? Ô hommes !

Voir Dieu et L’aimer par-dessus tout est le plus grand des délices, et de toutes les félicités la plus haute !

6. Cependant, je ne vois plus seulement le ciel tout entier, mais mon regard pénètre à présent dans les profondeurs des créations du grand Dieu unique et toutpuissant.

Je vois de part en part cette pauvre terre qui est la nôtre, avec toutes ses îles et ses terres fermes. Je vois le fond de la mer et tout ce qui est en dessous, et toutes les nombreuses créatures de la mer, des plus grandes aux plus petites. Quelle infinie diversité y a-t-il parmi elles !

7. Je vois aussi que l’herbe est fabriquée par toutes sortes de petits esprits très vifs et très zélés. Je vois comment la volonté du Tout-Puissant les contraint à ce zèle, et je vois la destination et la tâche, mesurées avec le plus grand soin, de chacun de ces innombrables petits esprits.

De même que les abeilles travaillent à leurs alvéoles de cire, de même ces petits esprits travaillent sur et dans les arbres et les buissons, les herbes et les plantes.

Mais ils font tout cela lorsqu’ils sont saisis et pénétrés de la volonté de Celui qui était mon ami et mon guide sur l’étroit sentier épineux où ma vie s’est éprouvée pour venir jusqu’ici, et qui réside à présent dans ce soleil inaccessible qui est Sa lumière parfaitement sainte, d’où Il envoie Sa volonté dans tous les infinis.

8. Oui, Lui seul est le Seigneur, et nul ne peut L’égaler !

Tout ce qui est grand ou petit doit se plier à Sa volonté. Il n’est rien dans tout l’infini qui puisse Lui résister.

 Sa puissance surpasse tout, et Sa sagesse est éternellement insondable. Tout ce qui existe vient de Lui, et il n’est rien dans les espaces sans fin de toutes Ses créations qui ne soit issu de Lui.

9. Je vois les forces partir de Lui, comme on voit le matin les rayons du soleil levant s’élancer plus vite que l’éclair dans toutes les directions, et chaque fois qu’un rayon touche quelque chose et s’en saisit, cela commence à bouger, à vivre et à se mouvoir, et bientôt apparaissent de nouvelles formes et de nouvelles figures.

Mais la forme humaine est la pierre de touche et la limite de toutes ces formes, et sa figure est une vraie figure céleste ; car tout le ciel, dont Dieu seul connaît les frontières, est lui-même un être humain, et de même chaque réunion d’anges est un être humain parfaitement accompli.

10. C’est un grand mystère de Dieu, et il est impossible à qui ne se tient pas au point où je me tiens de concevoir et de comprendre pareille chose ;

car seul le plus pur esprit issu de Dieu en l’homme peut concevoir, comprendre et voir ce qu’est l’esprit, ce qui est en lui et en dehors de lui, en quoi il consiste, comment il naît et pourquoi ! Il n’est rien dans l’infini qui ne soit là pour l’homme ; tout est destiné à l’homme et aux besoins de son état à tout moment. »

GEJ4 CH55  GEJ4.pdf (retour-du-christ.fr)

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