1. La fille se tourne alors vers Josoé et lui demande avec infiniment de gentillesse : « Et toi, mon très cher et digne voisin, la lumière ne se fait-elle toujours pas dans ton cœur ? »
2. Josoé dit : « Très douce et merveilleuse Jarah, c’est comme si je voyais à travers un voile, mais je ne puis encore parler d’une clarté quelconque ! Continue donc d’éclaircir la chose, je suis le plus attentif de tes auditeurs. La chose est par trop importante pour qu’on laisse se perdre la moindre de tes paroles, et tous ceux qui sont à notre table et autour de notre table semblent le ressentir et attendent anxieusement la suite ! Poursuis donc et donne-nous la réponse tout entière. »
3. Alors Jarah, reprenant la parole, dit : « Si vous réfléchissez un peu à l’image que j’ai pu vous décrire de la nature dès la première récolte spirituelle de mon jardinet, ce qui va suivre devrait vous paraître facile et clair. Écoutez, soyez attentifs !
4. Les hommes de cette terre sont spirituellement parlant semblables à la terre de mon jardinet ; et la parole de Dieu, qui nous est venue du ciel d’abord par nos pères, à commencer par Adam, puis par les patriarches et les prophètes que Dieu a suscités Lui-même parmi les hommes,
est à son tour semblable à la bonne graine que j’ai mise dans mon jardin, la parole de Dieu est comme la graine qui ne peut fructifier immédiatement !
5. Quand la parole de Dieu est reçue en l’homme elle doit déjà être vivifiée par les actes qui sont comme la force nutritive de la terre.
C’est ce que nous faisons pour nos frères et sœurs, pour que germe en eux le véritable fruit d’une vie spirituelle bénie par Dieu.
Mais lorsque les prêtres ou les prophètes, qui sont les premiers à recevoir la parole, au lieu de semer en toute authenticité le grand champ de tous les hommes de cette terre jusqu’à la fin des temps, se mettent à vouloir s’engraisser tout seuls comme la terre qui décompose et digère pour elle seule la noble graine, il n’y a plus de quoi s’étonner s’il ne pousse que de la mauvaise herbe, des chardons et des ronces sur le champ des faux prêtres et des faux prophètes.
6. Mais, aussi étrange que cela puisse paraître, ce qui arrive là ne va pas à l’encontre de l’ordonnance et de la sagesse divines ;
car, voyez-vous, lorsque le noble fruit est mûr, la paille et le grain sont assemblés et portés dans la grange, mais la mauvaise herbe reste sur le champ et enfume malgré elle le sol qui deviendra plus riche pour la moisson suivante attendue avec impatience.
7. En fait, il en est pour nous de même. Si nous n’avions toujours été nourris que par la plus pure vérité, telle qu’elle sort de la bouche de Dieu, nous n’aurions pas tant envie d’une nouvelle et plus grande vérité. 8. Dieu l’a prévu, c’est pourquoi il a laissé l’homme obtus se nourrir quelque temps d’une pâture de cochon et enfumer ses champs de mauvaises herbes en décomposition !
C’est dans la nuit seulement où l’homme aspire à la lumière qu’il apprécie le fruit pur et noble de la parole de Dieu, comme c’est le cas parmi nous d’une façon si saisissable et si céleste ! » GEJ2 CH202 GEJ2.pdf (retour-du-christ.fr)
