1. (Le Seigneur 🙂 « Cependant, si, par exemple, la femme de ton prochain, n’ayant pu concevoir de fruit par son mari légitime, éprouve pourtant un grand désir qu’un fruit s’éveille en son sein et te le demande, alors, avises-en son mari : s’il consent, tu peux sans péché accéder à ce désir.
Quand cette femme a été fécondée et que, le temps ayant passé, elle en exprime à nouveau le désir, si son mari y consent, tu peux à nouveau te montrer obligeant envers elle, pour peu que tu sois célibataire.
Mais si tu es toi-même l’époux d’une femme féconde, tu ne dois pas priver ta femme de ta force ; car en ce cas, il vous a été permis par Moïse d’avoir une, voire au besoin plusieurs concubines à côté de l’épouse légitime, surtout si cette épouse était infertile,
mais toujours avec le consentement de l’épouse légitime. Mais si celle-ci en était très affligée, il convenait alors de congédier les concubines, comme Abraham lui-même congédia Hagar qu’il avait prise à cause de l’infertilité prolongée de son épouse Sarah.
2. Si une femme ayant fui son époux légitime dans une autre contrée vient à un homme comme étant célibataire et omet de lui dire qu’elle était déjà l’épouse d’un autre, celui qui la prend pour femme dans ces conditions est sans péché, même s’il apprend par la suite qu’elle était déjà l’épouse d’un homme,
mais qu’elle l’avait fui en secret à cause de sa dureté et de son infertilité ; car lorsqu’il a pris cette étrangère pour épouse, il ne savait pas qu’elle était déjà l’épouse d’un autre, et, lorsqu’il l’a appris par la suite, elle était déjà son épouse dont il ne pouvait plus être séparé, si ce n’est par la mort, sans commettre le péché d’adultère.
3. De telles circonstances ont d’ailleurs souvent donné lieu à des actes fort cruels. Lorsque le nouveau mari était soumis à la loi mosaïque et que, par la suite, la femme étrangère lui devenait importune, il cherchait alors à s’en débarrasser en allant en secret trouver le premier époux, auquel il dénonçait l’infidélité et l’adultère de sa femme.
Il s’ensuivait que cette femme était lapidée et que les deux hommes étaient alors légalement libérés. Mais à l’avenir, il ne devra plus en être ainsi !
4. Je vous le dis, pour éviter cela, un homme célibataire ne devra pas épouser une étrangère sans s’être enquis très précisément de sa situation antérieure !
Si, ce faisant, il n’a rien découvert et qu’il se sente très attiré par cette femme étrangère, qu’il la prenne malgré tout pour épouse ; et s’il n’apprend qu’ensuite, par hasard, l’état précédent de la femme, il ne doit pas trahir son épouse, mais la garder de la même bonne manière qu’il l’a prise.
La femme, quant à elle, peut expier ses péchés antérieurs par sa grande fidélité à son nouvel époux ; car Dieu n’est pas un juge injuste, Il sait mesurer très précisément les faiblesses de la chair humaine et en tenir compte. Et un meurtrier de sa femme est pire qu’une femme adultère !
5. À présent, supposons deux voisins dont l’un ne peut éveiller de fruit dans le sein de sa femme, parce que, mal surveillé dans sa jeunesse, il a trop affaibli sa capacité de procréer, alors que son voisin, à en juger par ses nombreux enfants en bonne santé, possède une puissante capacité de procréer, parce qu’il a toujours et en tout vécu dans la bonne ordonnance et qu’il est resté discipliné dans sa jeunesse.
Qu’en résulterait-il si le voisin infécond allait trouver celui qui est fertile et le priait de faire usage de sa grande capacité pour éveiller à sa place un fruit dans le sein de sa femme,
et que le voisin fertile fît cela par un vrai amour envers son voisin, par ailleurs bon et loyal, sans entretenir en même temps la moindre idée de s’adonner en outre à la luxure avec la femme de ce voisin, ce qui serait un grand péché ?
Sachez que cela ne serait pas un péché, et encore moins un adultère : au contraire, un tel acte accompli en secret avec l’accord de toutes les parties serait même un louable service rendu par amour ;
en secret, parce que, hormis les personnes concernées, nul ne devrait rien en savoir, pour préserver l’honneur du voisin infertile et afin que nul n’en prenne ombrage. » GEJ3 CH67 Chapitre premier (retour-du-christ.fr)

