1. (Le Seigneur « Et nous ne pouvons en aucun cas proclamer et affirmer par avance : « Voici ce qui arrivera ! » Car si cette grande œuvre doit réussir, même Moi, Je n’ai pas le droit de scruter l’avenir lointain, afin que rien ne vienne s’interposer entre Moi-même et les hommes que J’ai créés qui puisse influencer en quoi que ce soit leur volonté parfaitement libre.
2. Aussi n’avons-nous pour notre part rien d’autre à faire qu’enseigner aux hommes la venue du royaume de Dieu, du pur amour et de la pure vérité, en nous appuyant au besoin sur quelque miracle,
mais celui-ci devra toujours être un bienfait et en aucun cas une quelconque punition, voire une vengeance où la colère éclate,
et cela même si les hommes aveugles, et donc à coup sûr fort ingrats, nous faisaient subir les pires infortunes. Celui d’entre vous qui ferait une telle chose serait cause d’un mal au lieu d’un bien, et Je serais forcé de lui retirer toute Ma grâce et même de le regarder avec courroux.
3. Ainsi donc, cette Mienne doctrine doit être donnée au monde sans aucune contrainte extérieure, et encore moins intérieure, des hommes et des peuples,
et il ne faut faire de miracles que lorsque la foi des hommes est vive, fermement implantée dans leurs cœurs et non plus farcie de doutes superficiels, et lorsqu’ils possèdent en outre suffisamment de connaissance et d’expérience des choses.
4. Quant aux hommes crédules et superstitieux, il ne faut pas faire de miracles devant eux, parce que cela les priverait sur-le-champ de tout leur libre arbitre, pourtant déjà réduit !
Et en ce cas, Ma nouvelle doctrine venue des cieux ne leur rendrait pas davantage service que leur ancienne superstition ;
car ils attribueraient aussitôt aux paroles du ciel un effet magique divin, les laisseraient agir sur eux et se conduiraient ainsi d’une manière toute passive en toute circonstance, négligeant tout à fait de se conformer à la doctrine dans leurs actes.
5. Ils finiraient même par devenir aussi paresseux que beaucoup de Juifs fortunés de nos jours, qui n’ont même plus le courage de prier eux-mêmes et paient des Pharisiens et d’autres gens afin qu’ils prient pour eux, parce qu’ils n’en ont pas le temps eux-mêmes et trouvent en outre fort désagréable de débiter des oraisons longues de plusieurs aunes.
6. S’il fallait que Ma doctrine en arrive un jour à ce point de misère, alors, bien sûr, on ne serait pas loin d’un jugement universel, qui, comme au temps de Noé, ramènerait tout à l’état de l’ancienne vérité.
7. Aussi, n’enseignez aux hommes que la vérité la plus pure et tenez-vous le plus loin possible de toute mystique et de toute magie miraculeuse, sans quoi vous vous tromperez gravement !
Car lorsqu’un homme cesse d’exercer son libre arbitre et tombe dans une espèce de pieuse oisiveté, il cesse d’être homme
et, tombant au-dessous de la dignité de l’animal, il devient pareil à un arbuste qui, retourné à l’état sauvage, se contente de végéter sous l’influence de la lumière et de la chaleur du soleil sans donner de fruits et n’est pour ainsi dire plus capable d’avoir de lui-même l’activité nécessaire.
8. Chez de tels hommes, l’amour aussi se refroidit, et le prochain pauvre finit par n’être plus qu’une mouche importune qui les dérange dans leur plaisant sommeil terrestre. Pour ce qui est d’aimer Dieu, ils paient pour cela toutes sortes d’offrandes et de prières. Oh, qu’en est-il du royaume de Dieu dans le cœur de tels hommes ?!
Je ne dis pas qu’un tel état de choses s’installera nécessairement par la suite chez les adeptes de Ma doctrine, comme à présent chez les Pharisiens et les Juifs ; mais il peut survenir, et cela dans un avenir pas si éloigné, si vous ne travaillez pas avec assez d’intelligence, vous qui porterez au loin Ma doctrine.
9. Car J’ai fait de vous des messagers non pas soumis, mais tout à fait libres pour annoncer le royaume de Dieu sur terre. Bien sûr, vous devrez toujours recevoir de Moi des indications sur ce qu’il faut faire ou dire ici et là —
mais votre volonté n’y sera jamais contrainte, puisque aussi bien vous êtes avant tout Mes chers petits-enfants, et aujourd’hui les tout premiers de ces enfants !
10. Je n’imposerai jamais ni à vous, ni à quiconque la volonté dictée par Ma sagesse, mais Je Me contenterai de vous la faire connaître par Ma parole et Mes conseils ; ensuite, c’est de votre propre volonté et par vos actes que vous devrez la faire vôtre, cela par mille renoncements aux choses de ce monde.
11. Car vous savez bien désormais que le monde et sa matière multiforme existent à cause de l’esprit, et en aucun cas l’esprit à cause de la matière ; aussi serait-il particulièrement stupide de votre part de choisir la matière, vous dont l’être s’est déjà plus qu’à moitié fait esprit.
Mais Je ne vous contraindrai jamais d’aucune manière à choisir l’esprit seul ; car cela demeure l’affaire personnelle de tout homme que de ressentir ce besoin, précisément parce que sa vie éternelle en dépend.
12. Il ne servira à rien à un homme de savoir et de croire, même avec une foi parfaite, s’il n’agit pas en conséquence !
C’est pourquoi, lorsque, par la suite, vous enseignerez aux hommes Ma vérité, vous devrez avant tout les exhorter à agir en conséquence ; sans cela, les promesses contenues dans cette doctrine ne pourraient pas plus se réaliser qu’un homme ne saurait arriver jamais à Damas —
quand bien même il en connaîtrait parfaitement le chemin et serait absolument convaincu que celui-ci mène à Damas presque en ligne droite — s’il ne fait jamais un pas sur ce chemin,
ou si, bien qu’ayant souvent le projet d’entreprendre effectivement ce voyage, mais retenu en fait par toutes sortes de petites affaires, il ne se résout jamais à mettre le pied sur la route de Damas. » GEJ5 CH130 untitled (retour-du-christ.fr)