1. (Le Seigneur 🙂 « La chute des esprits créés à l’origine ou des idées libres et vivantes de Dieu dans l’espace infini est la grande séparation dont Moïse nous dit : “Dieu sépara la lumière des ténèbres.”
Je vous ai déjà montré le sens véritable auquel cela correspond réellement, et la nécessité du monde matériel est la conséquence de cette séparation, que ce soit notre terre dans toutes ses parties, les soleils, les lunes et tout ce qui s’y trouve et tout l’espace infini.
2. Mais en ce qui concerne la chute d’Adam, nous avons là quelque chose de plus objectif que ce qu’on appelle la chute des anges, bien que le cas soit analogue.
Avec Adam nous voyons apparaître une loi positive, alors qu’avec les anges nous sommes encore loin d’une telle loi, et cette loi n’apparaît qu’avec le grand développement des êtres appelés à devenir libres ; jusque-là, Dieu mis à part, aucune intelligence n’a reçu cette loi positive.
3. Dans la chute des esprits, la séparation procède de la nécessité et de la contrainte, tandis que dans la chute d’Adam, la séparation procède d’un acte libre et non de la nécessité. La chute d’Adam se situe dans la sphère spirituelle de la liberté des premiers êtres charnels.
Cette chute d’Adam est un acte prévu dans le secret de l’ordre divin, il n’est pas une absolue nécessité, il est permis pour que le “tu dois, tu ne dois pas” du libre arbitre de l’homme devienne cette activité propre qui serve à le consolider.
4. Il y a une différence comparable à celle qui existe entre l’enfant qu’il faut porter parce qu’il ne sait pas encore marcher et l’homme en bonne santé qui se déplace sans peine.
5. Qui peut se transporter tout seul n’a nul besoin d’être porté comme un nouveau-né, il suffit de lui indiquer le plus court chemin et il se rend sans se tromper là où il veut aller, et l’homme en bonne santé, solide sur ses jambes, atteint son but sans aucun mal ;
mais qu’il vienne à vouloir faire des détours, il n’aura qu’à s’en prendre à lui-même s’il n’atteint le but proposé qu’avec peine et beaucoup plus tard !
6. C’est aussi le cas d’Adam. S’il avait observé le commandement formel, l’humanité, c’est-à-dire l’âme accomplie de l’homme, n’en serait pas venue à souffrir dans cette chair humaine si fragile, si facilement infirme et défectueuse !
7. Mais la désobéissance à la loi formelle a induit l’homme à faire un vaste détour où il est beaucoup plus difficile et plus long d’atteindre le but !
8. Tu te dis certainement : “Aïe, comment un simple petit commandement moral, qu’il soit observé ou non, peut-il avoir une pareille influence sur la nature de l’homme ?
Adam, même sans cette stupide jouissance, aurait été de toute façon l’homme charnel qu’il est devenu en goûtant la pomme, et il aurait de toute façon dû mourir comme meurent tous les hommes.”
9. Tu as raison en partie, mais tu as aussi tort. Goûter une pomme bonne pour la santé ne devrait faire mourir personne, sinon tous les hommes qui mangent des pommes mourraient. Donc la pomme en elle-même n’y est quasiment pour rien.
Mais s’il est interdit pour quelque temps d’y goûter afin que l’âme se consolide, et que l’âme consciente de sa liberté se mette à désobéir à la loi et à la transgresser, elle rompt quelque chose dans l’être, provoquant ainsi une blessure qui reste ouverte et se referme très difficilement, car la cicatrice comprime les vaisseaux des tissus de l’être et le flux vital de l’âme ainsi gêné ne peut plus circuler convenablement, et à l’endroit de cette cicatrice l’âme ressent continuellement une oppression intolérable.
10. Ainsi, continuellement détournée des soins qui profiteraient à son esprit libre, l’âme met toute ses énergies à effacer la cicatrice. Et cette cicatrice se nomme le monde !
11. L’âme voudrait bien être débarrassée de cette cicatrice qui la fait souffrir, et cette souffrance, c’est d’être sensible aux préoccupations du monde. Plus l’âme se donne de peine, plus la cicatrice est douloureuse, et plus elle est douloureuse plus elle vous sollicite. Ainsi l’âme finit par ne plus se préoccuper que de sa vieille blessure, c’est-à-dire qu’elle finit par devenir insouciante, ne se préoccupe plus de son esprit, mais est toute à sa blessure. Et c’est ce qu’on nomme le péché originel ! » GEJ2 CH224 GEJ2.pdf (retour-du-christ.fr)