1. Hélias dit : « Ô Seigneur et Maître en esprit de toute éternité, que puis-je dire de plus, pauvre fille que je suis ? Il me semble à présent que parler avec Toi de choses divines, c’est comme de vouloir, étant le dernier des sots, vider toute la mer dans un seau avec une cuillère à bouche !
Tout ce que Tu dis, Seigneur, est vérité, et nous, les hommes, ne savons rien de rien. Cette critique du dernier commandement qui me paraissait une vérité incontestable s’il en est en ce monde, qu’est-elle devenue ?
Non seulement elle ne vaut plus rien, mais, à présent que je l’ai formulée, je pourrais être honteuse pour l’éternité d’avoir été assez bête pour dire de telles choses et exposer ainsi aux yeux de tous ma propre bêtise !
Seigneur et Maître, vrai de vrai, je suis mécontente de moi au plus haut point, et je regrette profondément d’avoir pu oser me lancer dans une discussion avec Toi ! Que vont penser tous les hommes sages ici assemblés d’une bavarde prétentieuse comme moi ? Ô Seigneur et Maître, j’ai tellement honte à présent ! »
2. Je dis : « Pourquoi donc, puisque c’est Moi qui t’ai demandé cela, et, comme tu l’as dit toi-même, celui qui fait Ma volonté n’est pas pécheur ! Ainsi, puisque tu n’as fait que ce que Je demandais, tu n’as rien à te reprocher et n’as donc à rougir d’aucun péché devant Moi.
Car ce que tu as dit était fort important, pas seulement pour toi, mais pour tous les autres : eux aussi avaient en eux ces doutes, dont ils sont maintenant tout à fait guéris.
Et, vois-tu, tout cela fut plus ou moins l’œuvre de ta parole en vérité fort habile, et ce ne fut donc pas un mal, mais un très grand bien, et tu n’as certes pas à rougir de ce que tu as dit. Ta raison est fort claire pour un âge si tendre : c’est là la première lumière du cœur, et celui dont le cœur est vraiment éclairé trouvera sans peine la vraie lumière de la Vie. –
Comprends-tu ce que J’ai voulu te dire par là ? »
3. Hélias : « Je le comprends sans doute, Seigneur et Maître : mais cela ne m’empêche pas d’être parfaitement consciente que je ne suis rien de rien, et Toi absolument tout ! Dorénavant, je T’en prie, Seigneur, ne me demande plus de parler, car je suis bien trop aveugle ! »
4. Je dis : « Tu devrais certes parler encore, parce que tu soupçonnais aussi les Prophètes : mais, puisque tu comprends maintenant que la loi de Moïse est purement divine et n’a aucune des imperfections des lois humaines, tu peux te dispenser d’en dire davantage.
Cependant, si tu as encore des doutes sur quelque autre chose, demande, et tu seras éclairée.
5. Mais il y a là, assis autour de Moi, Mes anciens disciples, et celui qui a l’aspect d’un jeune homme est l’un de Mes nombreux serviteurs : tu peux l’interroger lui aussi, et il te répondra sur tout aussi bien que Moi-même et que Mes disciples ici présents.
Quant à Moi, Je vais aller voir Mes enfants qui sont dans une salle à l’autre bout de cette auberge, et Je sortirai avec eux ; seuls Lazare, le Romain Agricola et le marchand d’esclaves Hibram pourront M’accompagner.
6. Tu sais donc ce que tu as à faire, Ma chère Hélias, si tu veux en savoir davantage ; car J’ai affaire ailleurs avant le coucher du soleil, qui aura lieu dans un peu plus d’une demi-heure.
Ensuite, les nombreux hôtes étrangers viendront prendre leur repas du soir sous les tentes qui sont là-dehors, et, comme il ne convient pas que Je Me mêle à ces hommes du monde, Je reviendrai alors parmi vous.
Ensuite, quand les étrangers, leur repas terminé, retourneront à leurs échoppes, nous sortirons tous ensemble, et vous verrez bien des merveilles. Aussi, demeurez ici et édifiez vos esprits jusqu’à ce que Je revienne parmi vous. »
7. Hélias dit d’une voix quelque peu émue : « Seigneur et Maître, pourquoi ne puis je sortir maintenant avec Toi ? Je voudrais tant être sans cesse auprès de Toi ! »
8. Je dis : « En vérité, c’est fort louable à toi : mais tu peux être constamment près de Moi, même en l’absence de Ma personne, si tu es près de Moi dans ton cœur !
Il y a à Génézareth une autre fillette fort gracieuse du nom de Jarah : depuis près d’une année, elle ne M’a pas vu en personne, et pourtant, dans son cœur, elle est bien plus proche de Moi que toi à présent !
Je peux M’entretenir avec elle à chaque instant, et elle entend chacune de Mes paroles et s’y conforme strictement.
Fais de même, et, comme Jarah, tu seras toujours aussi près de Moi que possible, même quand Je ne foulerai plus dans la chair le sol de cette terre. Comprends cela et conduis-toi en conséquence, et tu auras en toi la vie éternelle ! » GEJ7 CH38 untitled (retour-du-christ.fr)
