De la législation

1. Cyrénius dit : « Il est bon que je sache cela, et je trouverai bien le reste. Puisqu’ils n’acceptent pas Ton enseignement, je leur en donnerai un autre. Je leur ferai connaître par Faustus et ses hommes l’ordonnance impériale que j’ai reçue de Rome, il y a déjà six mois. Peut-être que l’évangile de Rome leur inspirera plus de respect que le Tien qui vient du ciel !

Cette ordonnance détermine en cent points les délits légalement punissables du fouet et de la mise en croix.

La polygamie est interdite, l’impudicité, la fornication seront très sévèrement punies par le fouet, l’adultère par la mise en croix, comme le vol et la fraude, la contrebande par le fouet et une amende de cent livres d’argent, et la transgression d’une foule de lois sur la propriété, cent livres et le fouet.

 Tout voyage sans laissez-passer coûtera cent livres. Oui, voilà ce que je vais faire, et je ferai appliquer très sévèrement ces lois, spécialement dans ces villes de Galilée, et l’on verra s’il n’y a pas moyen de réveiller la conscience de ce peuple. »

2. Je dis : « C’est dans tes pouvoirs, et Je ne puis te dire ni oui ni non ! Fais ce que tu veux, mais par là, ne rends pas plus difficile Mes déplacements et ceux des Miens. »

3. Cyrénius dit : « Nullement, car les artistes, les médecins, les sages et les prophètes en sont exceptés ! Leur témoignage, leurs actes, leurs paroles leur servent parfaitement de passeport, et personne ne peut les empêcher de voyager, sous peine de mort.

Je Te donne sur le champ un laissez-passer, et lorsque Tu le montreras, personne ne pourra T’arrêter. »

4. Je dis : « Ta bonne volonté Me réjouit toujours, mais épargne-t’en la peine ! Aussi longtemps que Je voyagerai aucune puissance au monde ne pourra s’opposer à Moi !

Mais le jour où Je voudrai Me sacrifier pour l’humanité tout entière, aucune puissance, quelle qu’elle soit ne pourra M’offrir sa protection, et Me l’offrirait-elle, Je ne l’accepterais pas.

Ami, Celui à qui le ciel et la terre obéissent sera plus puissant que tous les hommes de la terre, qui sont à peine dignes d’être à Mes pieds pour Me servir.

Fais ce que tu voudras, mais tu en tireras peu de chose ! Tu auras beau établir des lois, si parfaites soient-elles, tu verras très vite avec quelle habileté Les hommes contournent la loi, et tu ne pourras rien faire !

5. Les commandements que Dieu a donnés au peuple à travers Moïse, sont aussi complets que peut l’être une chose parfaite.

Mais, comme on le constate aujourd’hui, les hommes savent habilement changer les commandements de Dieu en mauvais règlements, si bien qu’ils n’ont plus conscience qu’ils transgressent les commandements de Dieu lorsqu’ils mettent à exécution ces règlements !

6. Mais si les hommes s’en prennent ainsi au bois vert, comment réagiront-ils face au bois sec et massif de Rome ! Fais ce que tu voudras, Je ne te contredirai pas, mais Je te le dis :

7. Plus il y a de lois, plus il y a des crimes contre lesquels croix et fouet ne peuvent rien ! »

8. Cyrénius dit : « Tout ce que Tu me dis là est indiscutablement vrai, mais je Te le demande pour ma propre gouverne : que faire contre l’insubordination de gens comme ces Nazaréens qui ne croient à aucun dieu et à aucune révélation d’en haut, qui se raillent ouvertement des commandements de Dieu par leurs sarcasmes et leurs actes ?

Ne faudrait-il pas les punir sévèrement pour qu’ils cessent d’assouvir sans crainte leurs mauvais instincts, comme ils aiment tant le faire depuis si longtemps qu’ils se passent de toute loi divine et qu’ils se comportent entre eux et avec leurs voisins plus sauvagement que les bêtes féroces dans les bois et les déserts !

L’intransigeance de telles lois serait bien à sa place pour rétablir l’ordre parmi des hommes devenus aussi sauvages et pour les amener à reconnaître Dieu. »

9. Je dis : « Il n’y a dans ce cas pas d’autre moyen que la force et la loi. Mais reste à savoir de quelles lois il s’agit ?

10. Il faut une profonde connaissance de la nature humaine et le légiste doit toujours avoir à l’œil la véritable raison pour laquelle l’humanité a été poussée à sa perte, sinon il ressemble au médecin qui donne la même potion à tous ses malades sans penser que les diverses maladies dont peut souffrir le corps humain sont de nature très diverses et ont toutes une cause différente.

Un tel médecin peut trouver de temps en temps un malade à qui sa panacée fera du bien, voire qu’elle guérira, mais tel autre malade dont le mal et la constitution sont autres n’ira pas mieux, ira même plus mal et mourra !

11. S’il est déjà si difficile de trouver la médecine qui convient au corps du malade que le médecin peut voir et toucher, combien plus difficile encore est-il de trouver et d’ordonner la médecine qui convient à l’âme humaine qui est malade !

12. La loi fait office de médecine, à condition qu’elle s’accompagne de l’enseignement qui explique comment et pourquoi il faut l’observer. Réfléchis toi-même :

13. Telle âme est colérique, craintive, intrigante, jalouse, égoïste ou trompeuse, telle autre est active, ou paresseuse, ou endormie. Dans telle maison demeurent quatre âmes attentives, humbles, obéissantes, dans telle autre cinq âmes indociles, et ainsi de suite en mille variantes de faiblesses et de passions.

14. Comment appliquer utilement la même loi à tant d’âmes aussi différentes ? Le craintif se désespérera, le colérique ne pensera qu’à la vengeance et à la subversion, le tiède restera tiède, l’actif perdra tout courage, toute envie d’agir, l’avare sera plus avare encore, l’orgueilleux se liguera avec le colérique et le rusé et prêtera mainforte aussi bien à l’un qu’à l’autre !

15. Songe donc aux tristes conséquences que peuvent avoir des lois lourdement établies, sans sagesse, et tu verras qu’à côté de la nécessité d’établir des lois, existe la nécessité d’éprouver si telle ou telle loi convient ou non à tous les caractères.

16. Si une loi n’est pas éprouvée de la sorte, il vaut mieux ne pas l’établir, car elle causerait à l’humanité plus de dommage que de bienfait.

17. Vois-tu, Dieu le plus sage des créateurs, dans Sa sagesse infinie, n’a trouvé en quelque sorte que dix lois bénéfiques à tous les caractères,

et chacun peut facilement les observer s’il le veut. Si Dieu n’a trouvé que dix lois en parfait accord avec la nature et la particularité de chaque âme humaine, comment un empereur païen pourrait-il prétendre trouver comme cela, à Rome, cent lois dont l’observance assurerait le salut du genre humain ? »  GEJ2 CH26 *GEJ2.pdf (retour-du-christ.fr)

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