1. Rocle dit : « Oui, Seigneur, je comprends tout à présent ; mais cette compréhension est cause en moi d’une véritable mélancolie !
Mais pour ce qui est du trop petit nombre de ces moissonneurs, ô Seigneur, n’as-Tu pas avec Toi une multitude d’autres Raphaëls ?
Ils pourraient bien, sous la même forme, venir chez les hommes et les convertir comme Raphaël m’a radicalement converti de mon athéisme, et, sur toute la terre, l’affaire serait réglée en quelques heures !
Je suis bien un homme moi aussi, et cette manière d’enseigner ne m’a pourtant causé aucun tort ; elle n’en causerait donc pas davantage aux autres hommes, et peut-être encore moins. »
2. Je dis : « C’est fort bien, Mon ami, et cela arrivera encore très souvent, mais seulement avec des hommes ayant autant de connaissances, d’expérience, de bon sens et de jugement que toi.
Mais de tels hommes ne sont pas si nombreux sur terre, et les plus purs et les meilleurs d’entre eux sont déjà tous ici ; car J’ai voulu que tous, d’où qu’ils viennent, soient rassemblés autour de Moi.
3. C’est ainsi que J’ai Moi-même prévu et préparé depuis longtemps toutes les circonstances qui devaient nécessairement les amener ici en ce moment précis, afin qu’ils y reçoivent Mon enseignement et celui de Mes anges. Et tous, comme toi, ont reçu cet enseignement venu des cieux LINEA RECTA(*) ; mais ils sont tous là à présent !
4. Pour tous les autres, cette manière d’enseigner, la plus haute et la plus contraignante de toutes pour l’esprit, ne conviendrait pas, et elle leur ferait à l’évidence plus de mal que de bien,
parce que la croyance à cet enseignement leur serait imposée comme résultant nécessairement des miracles qui l’accompagnent, ce qui mettrait fin pour toujours, ou du moins pour fort longtemps, à leur liberté de connaissance et à leur libre arbitre.
Ceci n’est pas à craindre avec vous qui possédez en bien des domaines une connaissance bien fondée et une très grande expérience. 5. Un seul de ces miracles a-t-il troublé ton esprit ?
Lorsque tu faisais tes propres miracles, tu te fondais sur le principe qu’il ne pouvait exister au monde de miracles surnaturels, mais que certains hommes, par leur talent et leurs facultés, avaient surpris maints secrets des forces de la nature et les mettaient eux-mêmes en œuvre pour plonger dans le plus grand étonnement les autres hommes, ces moutons qui ne se doutaient aucunement que ces miracles pouvaient être produits par des forces toutes naturelles.
6. Aucun miracle ne contraint un homme de ta sorte ; car il se renseignera bientôt discrètement et demandera, comme tu l’as fait : « CUR, QUOMODO, QUANDO, QUIBUS AUXILIIS ? » L’apparition soudaine de la nouvelle maison, du jardin, du port et des cinq bateaux ne t’a pas particulièrement surpris ; car tu avais déjà rencontré en Inde un magicien qui faisait apparaître en un clin d’oeil des contrées entières.
Pourquoi quelqu’un n’aurait-il pas fait surgir ici en un clin d’œil une maison avec son jardin et un port avec ses bateaux ?!
7. Raphaël a eu fort à faire pour te montrer qu’il pouvait en être autrement ; mais cela ne t’a pas complètement satisfait : tu t’es aussitôt remis à chercher, et il a fallu te découvrir entièrement la cause spirituelle qui rendait possible et concevable un tel acte par la voie purement spirituelle de la volonté.
Cela t’a donc été démontré jusque dans les causes les plus profondes, à toi et à tous ceux qui sont ici, et tu en fus assurément satisfait, sans quoi tu n’eusses pas ajouté après chaque explication : « Cela est très clair à présent ! »
Et quand tu disais cela, c’est que la chose était réellement claire ; car tu ne te serais jamais contenté d’une incertitude ou d’un mystère !
Et, vois-tu, il en va de même de tous ceux qui sont ici, et ils sont assez nombreux ; ils n’étaient pas satisfaits de ne voir que la surface de la mer et voulaient savoir ce qui se cachait au fond !
8. Et cela est bien, car seuls des hommes à l’entendement déjà clair et éveillé peuvent concevoir et comprendre une révélation vivante d’une telle profondeur et ne pas perdre leur liberté de connaissance et de vouloir,
et seuls de tels hommes peuvent être les bons moissonneurs du grand champ de Mes semailles humaines. Mais compte-les toi-même, et tu trouveras qu’ils ne sont vraiment pas trop pour toute cette terre !
9. Ainsi, quand Je dis que la moisson est grande et mûre, mais qu’il y a bien peu de moissonneurs, J’espère que tu en comprends désormais sans peine la raison. Je ne vous ai rien caché, à vous qui pouviez le comprendre,
et Je vous ai dévoilé à grand traits tout l’infini et toute l’éternité aussi largement et aussi complètement que le permettaient vos notions en vérité encore limitées, et Je vous ai également laissé entendre très clairement tout ce que Mon esprit vous dévoilerait lorsqu’il serait en vous.
10. Tout cela, comme Je l’ai dit, Je n’ai pu le montrer qu’à vous et à nul autre sur toute la terre, parce que les autres hommes sont encore bien loin d’être capables de le recevoir sans idée préconçue, d’une part parce qu’ils sont encore trop prisonniers de toutes sortes de superstitions, d’autre part parce qu’ils sont profondément enfouis dans les intérêts terrestres les plus égoïstes et les plus sordides
et que, pour cette raison, ils n’ont tout d’abord nul besoin de manifestations spirituelles, si pures soient[1]elles, et ensuite, ils les considèrent essentiellement comme une chose fort importune, qui entrave la liberté de leurs activités.
11. Leur enverrais-tu donc un ange Raphaël ?!
Je te le dis, l’une et l’autre de ces sortes de gens n’ont tout d’abord aucune aptitude et ensuite aucun goût pour ces choses sortant de l’ordinaire, et enfin, elles leur feraient beaucoup plus de mal que de bien !
12. Les superstitieux et ceux qui croient tout aveuglément ne croiraient certes que trop vite à tout cela, mais ils feraient de Moi, de Raphaël, et même, pour finir, de vous qui êtes Mes amis, des images pour lesquelles ils bâtiraient des temples, puis ils nous honoreraient et nous adoreraient à l’instar de leurs idoles.
Quant aux hommes vraiment enfouis dans la fange du monde, ils nous chasseraient comme escrocs et fainéants, et si nous voulions leur parler de la puissance et de la force divines, ils ne nous écouteraient pas,
mais nous prendraient pour de dangereux ennemis de la société humaine et chercheraient à nous tuer et à nous exterminer, comme cela M’arrivera finalement.
13. Il t’est donc facile de juger de combien de moissonneurs capables nous disposons aujourd’hui sur toute cette bonne terre !
Que nous reste-t-il à faire, sinon mettre nous-mêmes la main à l’ouvrage et travailler dur tant que la belle clarté du jour nous le permet ?
Car une fois la nuit tout à fait venue, il sera bien difficile à quiconque de travailler. Ainsi, tous autant que nous sommes, nous sommes déjà rassemblés ici, et dès ce matin, au lever du soleil, nous nous mettrons tous à ce grand ouvrage. » GEJ5 CH129 untitled (retour-du-christ.fr)