De la nécessaire diversité des êtres et des conditions sur cette terre

1. Jean reprit alors la parole en ces termes : « Mes chers amis, si vous compreniez cela ne serait-ce qu’à moitié, l’affaire serait expédiée en peu de mots ; mais, comme ce n’est pas le cas, il en faudra un peu plus. Je dois tout d’abord vous faire une nouvelle révélation.

Comme une chose en entraîne une autre, je connaissais vos trois questions avant même que vous ayez songé à me les poser, et toute la présentation que je vous ai faite de la Création matérielle était bâtie en conséquence.

Oh, vous aurez beau chercher, vous ne trouverez jamais aucune question que je n’aie prévue depuis bien longtemps !

Et si je connaissais depuis longtemps les questions que vous me poseriez, tout comme l’histoire de vos voyages, vous imaginez sans peine qu’il ne me sera pas trop difficile de vous faire une réponse définitive. — Qu’en penses-tu, Hiram ? »

2. Hiram dit : « Oh, je t’en crois fort capable ! Aussi ne t’ai-je pas posé ces trois questions afin d’éprouver davantage ta sagesse déjà parfaitement certaine ; mais, puisqu’il est vrai qu’une chose en entraîne une autre, j’aimerais pourtant avoir sur cette question des plus sérieuses ton avis définitif,

car nul autre que toi ne saura m’en dire davantage, ceci dit sans vouloir offenser la sagesse, à coup sûr fort grande elle aussi, de tes compagnons. Aie donc la bonté de parler, et nous t’écouterons avec la plus grande attention. »

3. Jean dit : « Eh bien, soit, écoutez-moi. Dans tout ce que vous pouvez voir sur cette terre, il existe des différences. Que diriez-vous donc si, sur cette terre, toutes les créatures étaient aussi exactement semblables les unes aux autres que, par exemple, les moineaux des toits, dont on ne peut distinguer le mâle de la femelle ? »

4. Hiram dit : « Ce serait d’un ennui intolérable ! »

5. Jean : « Bien. De même, si tous les hommes se ressemblaient comme des gouttes d’eau, s’ils avaient tous la même force, le même âge, la même voix, le même langage et une raison instinctive parfaitement identique, la vie ne serait-elle pas d’une fadeur insupportable ? »

6. Hiram : « Ah, ce serait certes une chose bien effrayante ! »

7. Jean poursuit : « La terre serait-elle aussi charmante et réjouissante pour les yeux s’il n’y avait sur elle aucune montagne, ou si celles-ci étaient toutes semblables, et s’il ne s’y trouvait qu’une seule espèce d’arbre, qu’une sorte d’herbe, s’il n’y avait pas de mers, mais seulement de petits étangs peu profonds tous pareils entre eux, pas de grands lacs profonds ni grands fleuves et rivières, mais seulement des ruisselets larges comme la main qui iraient tout droit, et dans le ciel seulement de petits nuages rectangulaires tous parfaitement identiques qui passeraient très lentement, allant toujours dans la même direction ?

Trouverais-tu agréable de ne voir au firmament, au lieu d’astres divers, que des soleils ou que des lunes, sans que se succèdent le jour et la nuit paisible ?! »

8. Hiram : « Je t’en prie, ami, arrête-toi là, car cette seule pensée met au désespoir des hommes tels que nous ! Seule la magnifique diversité de toutes les choses peut procurer quelque satisfaction dans la vie ! »

9. Aziona dit alors : « Frère Hiram, ne devines-tu pas où tout cela nous mène, et comme tu es déjà bien pris ? »

10. Hiram dit : « Oui, je commence sans doute à le pressentir fortement ! Mais, pour notre bien, laissons sans le gêner poursuivre notre noble et sage ami. »

 11. Jean continue donc de parler, disant : « Fort bien, amis, puisque, déjà sur cette terre, l’uniformité absolue de toutes les choses devrait vous causer un ennui mortel, et que seules les magnifiques et innombrables différences et transformations vous contentent,

comment pouvez-vous croire que des esprits encore infiniment plus parfaits, les plus grandes intelligences qui soient, doivent vivre éternellement dans une uniformité absolue, et qu’ils se ressemblent tous comme des gouttes d’eau pendant toute l’infinie durée de l’éternité ?!

Oh, combien limitée et partiale est votre conception de Dieu Lui-même et de Son royaume sans fin des esprits !

12. Comme ici-bas, il faut qu’il y ait des différences dans l’au-delà, et même en nombre infini, sans quoi aucun être parfait ne pourrait y éprouver la félicité et le ravissement que procurent les merveilles de la Création divine, de même qu’il existe sur cette terre un nombre incalculable de différences, afin que vous soyez poussés à vous rendre service les uns aux autres.

Qu’importe qu’un esprit, qui est de l’au-delà, n’achève pas parfaitement l’œuvre entreprise ici-bas ? L’éternité est tout de même assez longue pour qu’on puisse espérer y rattraper ce qu’on a manqué, au moins en apparence, ici-bas ! 

13. En outre — notez bien cela —, cette terre, qui est justement la seule où il soit possible d’atteindre la filiation divine, a précisément été élue et faite par Dieu pour qu’il y règne entre les hommes, de types et de caractères si infiniment divers, une diversité sans égale sur aucun des innombrables autres corps célestes qui peuplent l’infini.

14. Et puisqu’il n’est possible qu’ici d’atteindre la seule vraie filiation divine, ce que savent et reconnaissent fort bien tous les purs esprits de l’infini tout entier, vous concevez sans peine qu’un grand nombre d’esprits ayant des âmes issues d’autres corps célestes viennent sur cette terre à seule fin de permettre à cette âme d’un autre monde de parfaire sa maturation dans la matière de cette terre.

Mais si beaucoup y parviennent du premier coup, davantage encore n’y parviennent pas ! Si, dès son entrée dans un corps né de cette terre, l’âme étrangère ne supporte pas cette matière si oppressante pour elle, son esprit la remporte aussitôt au lieu d’où elle était venue.

15. Beaucoup d’âmes, la plupart issues d’autres planètes, ne peuvent pas du tout supporter le spectacle de ce monde, le plus pauvre et le moins beau de tous.

Ce sont ordinairement ces âmes chez qui vous trouverez les sens particulièrement négligés. Certes, elles endurent souvent la vie d’ici-bas pendant un temps assez long et y font bien des choses, mais rarement à la manière des hommes de cette terre, et, à la fin de cette vie pour elles d’une grande signification, mais qui se prolonge rarement très longtemps,

bien que souvent plusieurs décennies, elles retournent dans leur patrie — naturellement à l’insu des hommes de cette terre —, ayant souvent recueilli le fruit de leurs efforts, et y atteignent à coup sûr ce qu’elles avaient cherché une première fois.

16. Beaucoup de ces âmes étrangères séjournent sur d’autres planètes, souvent même sur un grand nombre de celles-ci, avant de se risquer enfin sur cette terre, guidées par leur esprit.

Quelques-unes viennent de mondes solaires, et, parmi celles-ci, certaines sont très accomplies ; mais d’autres, au contraire, conçoivent une grande colère contre tout ce qui se passe sur cette terre, et deviennent des individus souvent fort mauvais pour elle, qui volent, pillent et tuent tout ce qu’ils peuvent.

Ils n’ont ordinairement aucun amour pour les hommes de cette terre et ne cherchent qu’à leur nuire de toutes les manières possibles. De tels individus ne reçoivent que rarement ici-bas le juste châtiment de leur manquement aux lois de l’ordre établi sur terre.

Et c’est lorsqu’ils retournent ensuite dans leur ancienne patrie que les choses commencent à se gâter pour eux ; car leur esprit entreprend de les discipliner, souvent d’une manière extraordinairement dure et fort douloureuse, et cela dure souvent un temps considérable, d’autant plus long que l’âme s’est montrée plus fière, plus dure et plus égoïste.

17. Parfois, cela arrive même à des habitants de cette terre, lorsqu’ils se sont laissé entraîner par ces âmes étrangères à faire eux aussi tout le mal possible.

 Ce sont ces âmes, hélas fort nombreuses, que l’on appelle “diables” ; mais, dans l’au-delà, l’esprit qui les gouverne les tourmente durement jusqu’à ce qu’elles soient pleinement amendées.

Telle est la raison pour laquelle il existe sur cette terre une si grande diversité, et pour les hommes des conditions si singulières. —

 Je crois qu’avec votre intelligence à l’évidence plus aiguisée que celle du commun des mortels, vous devez avoir à présent une réponse claire à vos questions ! Ou vous manque-t-il encore quelque chose ? »  GEJ5 CH188  untitled (retour-du-christ.fr)

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