1. Sur ces paroles, Je Me rends, avec Mathaël et notre Jarah qui ne Me quitte pas d’une semelle, auprès d’Hélène et de son père Ouran.
2. En Me voyant venir à elle, Hélène fond en un torrent de larmes de joie, et dit au bout d’un moment : « Je commençais à douter grandement que la grâce puisse m’être accordée de Te voir près de moi, ô Seigneur de ma vie, et de Te parler !
Mais tout est bien à présent ! Car Toi dont mon cœur et ma raison n’ont l’ait qu’ici la connaissance infiniment merveilleuse, Tu es venu à moi en personne ! Oh, réjouis-toi à voix haute, mon cœur jusqu’ici si malheureux ; car Celui dont l’esprit a prévu tous tes battements du berceau à la tombe se tient devant toi et t’apporte le saint réconfort dans lequel la mort te paraîtra un jour plus douce que le miel vierge ! »
3. Là-dessus, elle se tait, et Je lui dis : « Hélène ! Les cœurs qui aiment comme le tien n’ont éternellement nulle mort à craindre et n’en éprouveront jamais le goût, qu’il soit doux ou amer !
4. Car vois-tu, Je suis la Vie et la Résurrection, et ceux qui croient en Moi et M’aiment comme toi ne verront, ne sentiront ni ne goûteront jamais la mort éternellement !
5. Il est vrai que ce corps pesant te sera retiré un jour ; pourtant, cela ne t’affectera pas douloureusement et sciemment, mais en un instant, tu passeras de cette vie pesante et enchaînée à la vie très pure de ton âme grâce à Mon esprit d’amour, qui vit et croît en toi jusqu’à ce qu’il soit devenu parfaitement semblable à Mon esprit éternel ! —
Comprends-tu cela à présent, très chère Hélène ? »
6. Mais Hélène, trop émue, ne peut prononcer une parole, et c’est à présent l’excès des transports de son cœur qui cause ses pleurs. Un certain temps se passe, mais Hélène demeure si émue de Ma venue que les larmes de joie paralysent sa parole à chaque fois qu’elle tente à nouveau de Me remercier.
7. Mais Je lui dis derechef : « Ma très chère fille, ne t’efforce point de parler ; car le langage de ton cœur M’est bien plus cher que celui de ta bouche, si choisi qu’il soit !
8. Car ils sont déjà quelques-uns sur cette terre, et il y en aura d’autres par la suite, qui Me diront : “Seigneur, Seigneur !” Et Je leur répondrai en disant : “Qu’avez-vous à M’appeler, étrangers ?! Je ne vous connais point et ne vous ai jamais connus !
Car vous êtes toujours demeurés les enfants du prince du mensonge, de l’orgueil, de la méchanceté, de la nuit et des ténèbres ! Arrière donc, vous qui n’avez jamais fait que le mal !” Et Je te le dis, il y aura parmi eux bien des pleurs et des grincements de dents !
9. Ils chercheront leur Dieu à des distances et des profondeurs infinies et inaccessibles, mais ne Le trouveront point, parce qu’ils auront cru s’abaisser en Me cherchant trop près d’eux, c’est-à-dire dans leur cœur !
10. En vérité, celui qui ne cherche pas Dieu comme tu L’as cherché ne Le trouveras pas, même dans toute l’éternité !
11. Dieu est en Soi l’amour le plus pur et le plus infiniment puissant, et c’est pourquoi on ne peut Le trouver que par l’amour !
12. Dès le commencement, c’est l’amour qui t’a poussée à M’aimer, alors même que tu croyais pécher ; et, vois, tu M’as trouvé. — Vers toi comme vers ton père Ouran, J’ai fait plus de la moitié du chemin. Et c’est ainsi que devront Me chercher à l’avenir tous ceux qui voudront Me trouver, et ils Me trouveront comme tu M’as trouvé.
13. Mais ceux qui Me chercheront avec leur raison orgueilleuse ne Me trouveront jamais éternellement !
14. Car ceux qui Me cherchent par la raison sont pareils à un homme qui achèterait une maison parce qu’il a entendu dire qu’un grand trésor était enfoui sous ses murs. La maison devenue sienne, il se met à y creuser, tantôt ici, tantôt là ; mais, ne se donnant pas suffisamment de peine, il ne creuse qu’en surface et ne trouve pas le trésor, qui est profondément enterré.
Il se dit alors : “Ah ah, je sais ce que je vais faire : je vais creuser partout autour de la maison, et ainsi, je découvrirai à coup sûr bien vite la trace du trésor enfoui !”
15. Et il se met à creuser à l’extérieur de la maison, et bien sûr ne trouve pas le trésor, puisque celui-ci est caché au centre de la maison et dans ses profondeurs ; et plus il s’éloigne de la maison, creusant de nouvelles fosses pour y chercher le trésor, moins il trouve ce trésor qui est pourtant la cause de ce qu’il a acheté la maison.
Car celui qui cherche une chose là où elle n’est pas et ne pourra jamais être, celui-là ne trouvera jamais ce qu’il cherche.
16. Qui veut prendre des poissons doit mettre son filet à l’eau ; car les poissons ne nagent pas dans les airs. Qui veut chercher de l’or ne doit pas jeter ses filets dans la mer, mais creuser dans la montagne.
17. On ne peut voir par les oreilles ni entendre par les yeux. Chaque sens a son organisation propre et est destiné à une tâche particulière.
18. De même, seul le cœur de l’homme, parce qu’il a la plus grande affinité avec Dieu, a vocation à chercher Dieu et à Le trouver, et à trouver alors en Dieu une nouvelle vie indestructible. Mais qui cherche Dieu par un autre sens ne peut davantage Le trouver qu’un homme qui se bande fortement les yeux ne peut découvrir ni voir le soleil, que ce soit par les oreilles, le nez ou les yeux.
19. Or, c’est l’amour qui est le vrai sens vital du cœur. Ainsi, celui qui éveille vraiment en lui ce sens intérieur vital doit nécessairement trouver Dieu aussi sûrement et évidemment que tout homme, s’il n’est totalement aveugle, doit trouver instantanément le soleil et percevoir de ses yeux sa forme lumineuse. 20. Mais celui qui veut entendre une parole sage ne doit pas se boucher les oreilles et vouloir entendre par les yeux ; car si l’œil voit la lumière et toutes les formes éclairées, la forme spirituelle de la parole ne peut être vue, mais seulement entendue par l’oreille. — Comprends-tu bien tout cela ? » GEJ3 CH 110 Chapitre premier (retour-du-christ.fr)