De la relation entre le corps, l’âme et l’esprit

1. Je dis : « Voyez, c’est seulement maintenant qu’il entre dans le troisième stade ; écoutez bien ses paroles ! »

2. Cyrénius demande : « Seigneur, pourquoi faut-il que Zorel s’endorme, comme il le fait à présent, sur ce gazon invisible à nos yeux ? Cela est-il nécessaire, et ne peut-il sans un tel sommeil entrer dans le troisième stade ? »

3. Je dis : « Si son âme était à l’état pur, cela pourrait avoir lieu sans aucun sommeil ; mais du fait que son âme est encore reliée par certains liens à son corps, il faut que se produise avant le changement de stade un certain assoupissement au cours duquel l’âme entre sans s’en apercevoir dans le nouveau stade.

Ce que l’âme de Zorel vient de voir et de dire dans le deuxième stade n’était que ce que son propre état lui permettait de voir ; c’est seulement au troisième stade qu’elle parvient à une véritable clairvoyance, et ce qu’elle dira alors sera la parfaite vérité. »

4. Cyrénius demande : « Mais qu’est-ce exactement que ce sommeil ? Comment naît-il et d’où vient-il ? »

5. Je dis : « Dois-tu vraiment savoir cela aussi ? Très bien, puisque tu y tiens si fort, Je vais te l’apprendre ; écoute donc.

6. Lorsque tu portes une tunique et, à la manière grecque, un pantalon qui couvre tes jambes, les mouvements de ton corps animent la tunique et le pantalon, c’est-àdire qu’ils doivent se conformer à ta volonté, de même que les membres de ton corps se conforment à la volonté de ton âme.

Mais si, l’été, tu prends un bain, tu ôtes tes vêtements, parce qu’ils ne te seront d’aucune utilité. Pendant que tu prends ton bain, tunique et pantalon se trouvent nécessairement au repos et ne font par eux-mêmes aucun mouvement.

Lorsque tu ressors du bain, ta tunique et ton pantalon retrouvent leur mouvement précédent et se remettent en quelque sorte à vivre avec toi. Mais pourquoi as-tu retiré ton vêtement pour prendre un bain ?

Eh bien, parce qu’il commençait à t’embarrasser et à te peser ! Mais dans le bain, tu t’es fortifié, et le vêtement qui t’était devenu pesant te paraîtra après le bain léger comme une plume.

7. Lorsque ton âme est accablée et affaiblie par les fatigues du jour, le besoin naît en elle d’un repos réconfortant et fortifiant.

L’âme fatiguée quitte aussitôt son vêtement de chair articulé et entre dans le bain fortifiant de l’eau de l’esprit où elle se lave, se purifie et se renforce ; lorsqu’elle est redevenue forte, elle reprend son habit de chair et fait de nouveau mouvoir très facilement les membres pesants de celui-ci.

8. Le récit de Zorel t’a sans doute montré, ou plutôt fait très vivement percevoir qu’un autre homme de lumière encore plus intérieur a commencé à se développer au cœur de son âme, homme envers lequel l’être de l’âme se conduit presque de la même façon que le corps matériel envers l’âme.

Eh bien, cet homme de lumière n’avait jusqu’à présent encore jamais reçu, dans cette âme qui est son vêtement articulé, aucune nourriture d’aucune sorte ; il se tenait là au cœur de l’âme comme l’œuf dans le sein de la femme lorsqu’il n’est pas animé et éveillé par l’homme. Par ce traitement particulier, Ma parole et celle de Zinka ont animé et éveillé le véritable germe de vie originel, et lorsque cela a été fait, il s’est mis à grandir jusqu’à remplir son âme tout entière, c’est-à-dire son vêtement, de son être purement spirituel.

9. Cependant, l’âme, bien qu’aussi purifiée qu’il lui est possible de l’être en ce moment, comporte encore certaines parties matérielles trop pesantes au pur esprit, qui n’a pas été accoutumé jusqu’ici à supporter un tel joug.

Cet homme spirituel, qui n’a en quelque sorte été éveillé que d’une manière artificiellement spirituelle et forcé à une croissance rapide, est encore beaucoup trop faible pour porter une âme pesante, et il aspire à se reposer et à se fortifier.

Ce sommeil apparent de l’âme sur l’herbe de la montagne n’est donc rien d’autre que l’esprit se dévêtant des parties matérielles de son âme ; il ne conserve de l’âme que ce qui est semblable à lui,

et c’est pourquoi le reste doit pendant ce temps se reposer, de même que le corps repose en silence quand l’âme se renforce, ou que ton vêtement repose pendant que ton corps se réconforte et se rafraîchit dans le bain.

10. Cependant, lorsque les parties extérieures les plus grossières et les moins nobles se reposent ainsi pour permettre aux sphères plus nobles de l’être humain de se renforcer, un lien subsiste toujours entre elles.

Si quelqu’un survenait pendant que tu te rafraîchis dans ton bain, prenait le vêtement que tu as ôté et entreprenait de le détruire, ton amour naturel et nécessaire pour ton vêtement y opposerait aussitôt violemment et puissamment son veto.

C’est une relation encore plus intense qui existe entre le corps et l’âme ; celui qui voudrait prendre à celle-ci avant son temps son habit de chair recevrait d’elle un traitement fort curieux.

11. Mais la relation entre l’âme et l’esprit est la plus intense de toutes, parce que l’élément fondamental de l’âme,

surtout lorsqu’elle est très pure, est lui-même purement spirituel, et l’esprit serait pris d’une agitation terrible si l’on cherchait à lui arracher complètement son corps et son vêtement. Il entrerait aussitôt dans une colère enflammée et détruirait tout ce qui l’approcherait.

12. Pourtant, l’âme doit d’abord se défaire de tout ce qui est matériel pour que l’esprit puisse attirer à lui comme étant sien ce qui est de même nature en elle et pour s’y unir ensuite en un moi parfait.

L’aspect matériel de l’âme réside évidemment, pour l’esprit, dans ce qui habille l’âme. Tu as entendu Zorel parler d’une tunique sale qu’il lavait lui-même dans le lac, puis secouait et enfin revêtait, encore humide.

Vois-tu, ce vêtement est précisément l’aspect extérieur encore matériel de l’âme, qui doit être ôté et mis au repos pour que l’homme spirituel intérieur et divin puisse passer pleinement dans l’âme qui est désormais très semblable à lui et s’unir à elle.

13. Le moment de ce passage prend toujours un peu de temps, parce que tout ce qui appartient à proprement parler au domaine de la vie libre

doit d’abord entrer dans une relation pleine et entière (union spirituelle) avec le nouvel être plus noble pour que le nouvel Être, autrement dit le nouvel homme céleste, puisse se manifester en tant qu’être capable de tout ressentir, penser, voir, entendre, sentir et goûter par lui-même et d’agir de lui-même.

C’est dans ce sommeil particulier que se produit la migration spirituelle nécessaire ; lorsque cette migration est accomplie, le nouvel homme est achevé et n’aura éternellement plus jamais besoin d’une nouvelle transformation pour demeurer cet être spirituel désormais parfaitement pur.

14. Dans cet état, cependant, l’être humain est parfaitement accompli et ne peut plus l’être davantage dans son essence ;

c’est seulement par la connaissance et par le perfectionnement constant dans l’amour et la sagesse célestes les plus purs et dans sa puissance qui ordonne, régit et dirige tout l’infini qu’il lui est possible de croître constamment en éternité et ainsi d’atteindre également une félicité toujours plus grande, conséquence d’un amour, d’une sagesse et d’une puissance toujours plus grands.

15. C’est en tant qu’homme spirituel ainsi accompli que notre Zorel apparaîtra bientôt et parlera — toujours par sa bouche de chair — de l’accomplissement de son humanité, qui sera parfaitement accomplie dans son essence. — Mais soyez attentifs, car il va à l’instant se remettre à parler. » GEJ4 CH54  GEJ4.pdf (retour-du-christ.fr)

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