De la trinité en Dieu et en l’homme

1. Alors, un Pharisien s’avança et Me dit : « Seigneur et Maître, en T’adressant à nous, Tu as dit que les disciples qui répandraient Ta vraie doctrine de vie imposeraient les mains à ceux qui embrasseraient pleinement Ta doctrine afin de les baptiser,

c’est-à-dire de les fortifier, au nom du Père, qui est amour, du Verbe, qui est le Fils ou la sagesse du Père, et de l’Esprit saint, qui est la volonté toutepuissante du Père et du Fils.

2. Voici mon opinion : si Tes disciples baptisaient seulement en Ton nom, ou seulement au nom du Père, tous ceux qui se convertiront, cela éviterait les nombreuses querelles qui risquent de s’ensuivre : car avec ces trois noms et ces trois concepts, si sublimes et si sacrés qu’ils soient, les hommes les moins intelligents risquent fort,

par la suite, de se mettre à croire en trois personnes divines qui seraient des dieux séparés,

de même que, chez les anciens Égyptiens, l’unique vrai Dieu de la pure croyance antique s’est mué à la longue en une foule innombrable de dieux représentant les innombrables qualités de Yahvé :

l’imagination aveugle des hommes en a fait toutes sortes de divinités dont chacune avait une fonction particulière et était vénérée dans ses temples,

mais en même temps, elle est tombée dans un matérialisme si grossier qu’elle a attribué à la plupart des personnes divines ainsi représentées les faiblesses humaines les plus vulgaires et les passions les plus fâcheuses.

3. Avec le temps, au bout de quelques siècles peut-être, il pourrait bien arriver à nouveau que les hommes les plus aveugles et ignorants finissent par imaginer trois dieux sous les grands noms symboliques appris lors du baptême, et alors, on ne tarderait sans doute plus guère à vénérer séparément ces trois divinités supposées et à leur bâtir des temples spéciaux.

 Si cela arrive, il ne faudra pas longtemps non plus pour que les hommes se mettent à vénérer Tes disciples, dont ils auront appris les noms, et même leurs successeurs, autant que Toi-même, et qu’ils leur bâtissent des temples pour les adorer.

Selon moi, la façon la plus simple d’éviter cela durablement serait de faire connaître Dieu sous un nom et comme un concept unique. – Qu’en penses-Tu, Seigneur ? »

4. Je dis : « Tes paroles sont fort justes : pourtant, Je ne puis faire autrement que vous demander de faire ainsi car, par ces trois concepts, Dieu est parfaitement représenté et en quelque sorte expliqué tout entier aux hommes.

 5. Il est vrai que les hommes à l’entendement un peu faible croiront y voir comme une divinité en trois personnes mais si l’on veut rester tout à fait fidèle à la vérité profonde, il est impossible de dire cela autrement.

6. Vois-tu, l’homme a été créé à l’image de Dieu, et celui qui veut se connaître tout à fait doit apprendre que, bien qu’étant un être unique, il est lui-même composé de trois personnes !

Tu as bien un corps pourvu de sens et de toutes les parties, organes et composants nécessaires à une vie libre et autonome, des plus grands jusqu’à de si petits que tu ne peux les concevoir.

Pour les besoins de la formation en lui de l’âme spirituelle, le corps a une vie naturelle propre radicalement distincte de la vie spirituelle de l’âme. Il vit de la nourriture matérielle avec laquelle il constitue le sang et les autres sucs qui vont nourrir ses diverses parties.

7. Le cœur possède un mécanisme spécialement animé qui lui permet de se dilater et de se contracter tour à tour et sans cesse, et par là d’envoyer dans toutes les parties du corps le sang qui le fait vivre,

ainsi que les autres sucs issus du sang, puis, en se contractant, de les ramener à lui pour les imprégner de nouveaux éléments nutritifs avant de les expulser à nouveau, pour les nourrir encore, vers les innombrables parties extraordinairement diverses du corps,

où demeurent des esprits naturels tout aussi innombrables et divers dont chacun, ayant tiré du sang les éléments qui lui conviennent pour nourrir et maintenir la partie sur laquelle il règne, assimile cette nourriture,

et sans cette activité incessante du cœur qui fortifie tout son corps, l’homme ne survivrait même pas une heure physiquement.

8. Or, l’âme n’a absolument rien à faire dans cette activité vitale qui n’a aucun rapport avec son libre arbitre, pas plus que celle des poumons, du foie, de la rate, de l’estomac, des intestins, des reins et des innombrables autres parties du corps qu’elle ne connaît pas et dont elle n’a pas à se soucier,

et pourtant, le corps, personne complète en soi, est bien le même être humain et agit comme si l’âme et lui n’étaient qu’une seule et même personne ! Pourtant, qui de vous dira que le corps et l’âme sont une seule et même chose ?

9. Si nous considérons maintenant l’âme en elle-même, nous verrons qu’elle est elle aussi un homme complet, composé exactement des mêmes parties que le corps, mais de substance spirituelle au lieu de matérielle, et en usant de la même façon, mais à un niveau supérieur et spirituel.

10. Or, bien que le corps d’une part, l’âme de l’autre, soient en eux-mêmes deux personnes tout à fait distinctes dont chacune agit à sa façon particulière sans même, finalement, se demander pourquoi ni comment,

ces deux personnes ne forment au fond, pour ce qui est du vrai but de la vie, qu’un seul être humain, et nul ne peut dire de soi ni d’un autre qu’il est un homme double et non pas unique.

Car le corps doit servir l’âme et celle-ci le corps, par sa raison et sa volonté, et c’est pourquoi elle est responsable des actes pour lesquels elle a utilisé le corps tout autant que de ses propres actes, qui consistent en pensées, souhaits, aspirations et désirs de toute sorte.

11. Et si nous considérons encore plus en détail la vie et l’être de l’âme en soi, nous découvrirons bientôt qu’elle aussi est encore un être corporel et substantiel et n’est en soi guère supérieure, par exemple, à l’âme d’un singe.

Elle posséderait sans doute une raison instinctive à un degré un peu plus élevé qu’un animal, mais il ne saurait être question d’une compréhension ni d’un jugement supérieur et libre sur la nature des choses.

12. Dans l’âme, c’est un troisième homme d’essence purement spirituelle, demeurant donc dans l’âme même, qui remplit cette fonction supérieure, en vérité la plus élevée, à l’image de Dieu.

C’est par lui qu’elle peut distinguer le vrai du faux et le bien du mal, penser librement dans tous les domaines possibles et avoir un libre arbitre parfait,

grâce à quoi, selon que sa volonté libre soutenue par l’esprit se consacre à la vérité et au bien, elle devient toujours plus semblable à cet esprit, c’est-à-dire forte et sage, et, lorsqu’elle renaît en lui, parfaitement identique à lui.

13. Dès lors, l’âme ne fait pour ainsi dire plus qu’un seul être avec son esprit, et de même, les éléments les plus nobles du corps d’une âme parfaite – qui sont en vérité les esprits naturels extrêmement divers du corps – passent entièrement dans le corps de substance spirituelle, que l’on pourrait appeler la chair de l’âme,

et finissent donc par devenir essentiellement esprit, et c’est ainsi qu’il faut entendre la vraie résurrection de la chair au Jugement dernier, qui est véritablement un jour de vie pour l’âme et survient lorsqu’un homme est pleinement régénéré en esprit, soit dès cette vie, soit, ce qui est beaucoup plus pénible et plus long, dans l’autre monde.

14. Cependant, bien qu’un homme pleinement régénéré en esprit soit un seul homme parfait, son essence n’en reste pas moins éternellement une trinité parfaitement différenciée.

15. Comment, Je vais maintenant vous l’expliquer très clairement, aussi, vous tous, écoutez-Moi bien. » GEJ8 CH24 Chapitre premier (retour-du-christ.fr)

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