De l’avenir de la pure doctrine divine

1. Hélène, toute saisie de la vérité de cet enseignement, dit : « Ô Seigneur, chacune de Tes saintes paroles a résonné mille fois dans mon cœur, et c’était dans mon âme comme une musique qui disait : Voilà la très pure et très divine vérité !

2. Mais seul un Dieu peut donner aux hommes un tel enseignement ; car nul esprit humain n’y suffirait ! Oui, j’en sais beaucoup a présent, car je sais très exactement ce que j’aurai à faire à l’avenir !

3. Oh, comme il est merveilleux d’apprendre la volonté de l’unique vrai Dieu et de s’y conformer de toutes les forces de sa vie ; et comme il est difficile au contraire d’agir quand c’est l’orgueil humain qui fixe les lois en écrivant au bas : Telle est la volonté de Dieu !

4. J’ai toujours pensé qu’un vrai Dieu ne pouvait avoir qu’une volonté parfaite, qui ne pouvait jamais entrer en contradiction avec elle-même comme le font les lois humaines, dont l’une rend souvent l’autre totalement caduque et sans fondement ; si on l’observe, on devient fautif au regard d’une loi précédemment sanctionnée, et si on ne l’observe point, c’est la nouvelle loi qui vous punit ! Alors, je le demande, quel homme peut y survivre ? !

5. Prenons l’exemple de nos vieilles lois religieuses. Les rusés prêtres nous disent : “Si tu sacrifies à Pluton, tu offenseras Zeus, et si tu sacrifies à Zeus, tu offenseras Pluton ; mais si tu sacrifies aux prêtres, qui seuls savent apaiser le courroux des dieux, alors, tu fais bien !”

Car ils sont, disent-ils, les seuls intermédiaires efficaces entre les dieux et les humains. C’est ainsi que les prêtres ont attiré à eux toutes les offrandes et qu’ils ont en outre contraint le pauvre peuple aveugle, qu’ils saignent à tout propos, à leur témoigner une vénération divine, et tous doivent trembler devant leur puissance. Oh, cette très pure doctrine ne peut permettre, ne permettra assurément jamais pareille chose ! »

6. Je dis : « Que cela ne t’inquiète pas ! Mais il en va finalement de même pour toutes les choses qui viennent d’en haut, qu’elles soient spirituelles ou matérielles, et si pures soient-elles ; dès qu’elles touchent le sol de la terre, elles deviennent très vite impures et malpropres.

7. Regarde une goutte de pluie : un diamant peut-il être plus pur ? Pourtant, dès qu’elle touche terre, c’en est fait de sa limpidité !

8. Va sur une montagne, et tu ne sauras assez t’émerveiller de la pureté de l’air ; mais si tu regardes dans la vallée, tu trouveras une grande différence de pureté entre le haut et le bas !

9. Quelle n’est pas la pureté des flocons de neige qui tombent des nuages ! Mais regarde au bout de deux lunes la neige naguère d’une blancheur si aveuglante, et tu la trouveras déjà bien sale !

10. Regarde le vent, lorsqu’il descend des hauteurs et souffle dans les vallées, comme il est aussitôt troublé par une fâcheuse poussière,

et le soleil, la lune et les étoiles perdent eux-mêmes beaucoup de leur éclat lorsqu’ils se rapprochent de l’horizon ; oui, même les rayons du soleil au zénith sont bien souvent si brouillés par les brumes terrestres que, malgré sa très vive lumière, l’on finit par ne plus voir le soleil lui-même, c’est-à-dire que l’on ne peut plus dire avec quelque certitude : il est ici, ou : il est là !

11. Et il en va toujours ainsi de tous les dons spirituels venus des cieux ; si purs qu’ils soient à l’origine, la saleté des intérêts du monde les ternit, à la longue, comme tout ce que Je viens de citer.

12. Et il en ira certes de même de cette très pure doctrine qui est la Mienne ; il n’en demeurera pas une virgule sur laquelle on n’ait ergoté et rogné !

13. Le temple que Je bâtis à présent, ils le détruiront, tout comme, dans un temps pas si éloigné, les Romains détruiront le Temple de Jérusalem et n’en laisseront pas pierre sur pierre !

14. Ce temple qui est le Mien, Je le rebâtirai ; mais le Temple de pierre de Jérusalem, jamais ! Cependant, ne te soucie pas de tout cela ; car Je le sais déjà, et pourquoi il doit en être ainsi !

15. Car vois-tu, aucun homme n’attache de valeur à la lumière en plein jour ni à la chaleur en plein été ; mais quand vient la nuit, la lumière devient précieuse, et ce n’est que dans le froid hiver que l’on apprend à apprécier la chaleur. 16. Et il en va exactement de même de la lumière et de la chaleur spirituelles. Celui qui va librement ne prête guère attention à sa liberté ; mais qu’il languisse, enchaîné, dans un cachot, ah, c’est alors qu’il comprend le grand bien qu’est la liberté !

17. Ainsi, Ma très chère Hélène, si Je permets que tout ce qui est pur soit terni, c’est bien pour que, dans la plus grande obscurité, l’homme connaisse enfin la valeur de la pure lumière !

18. Quand la pure lumière reparaît dans une nuit noire, bientôt, tout ce qui vit et respire se dirige vers elle, tout comme, dans l’hiver de l’insensibilité des hommes, tous se pressent bientôt autour d’un cœur chaleureux, comme les pauvres transis par la froidure de l’hiver autour du feu allumé dans l’âtre.

19. Mais Je ne dis cela qu’à toi et à quelques autres encore. Que chacun le garde pour soi et ne le répande point ; car ce n’est pas en cela que consiste Ma doctrine ! Je ne t’ai dit cela, aimable Hélène, que pour te tranquilliser ; mais cela ne regarde que peu ou pas du tout les tiers !

J’ai déjà pourvu à tout ce qui est extérieurement nécessaire, et il suffit que tout un chacun ne se préoccupe que de purifier son propre cœur ; si celui-ci est en ordre, alors, tout ce qui est extérieur s’ordonnera bientôt au mieux comme de soi-même. —

As-tu également bien compris tout cela comme il faut, Mon Hélène ? »

20. Hélène dit : « Oh oui, Seigneur ! Il n’est, hélas, pas particulièrement réjouissant d’apprendre tout cela à l’avance ; pourtant, encore une fois, il y a à tout cela une bonne et fort sage raison,

et Tu ne fais assurément rien qui ne soit pour le bien spirituel de l’homme, aussi faut-il que tout se passe comme Tu me l’as révélé, ô Seigneur, dans Ta condescendance infiniment bienveillante !

Que Ta volonté soit faite en tout temps et pour toute l’éternité ! »

21. À ces mots, Hélène tomba littéralement dans un assoupissement amoureux, tenant toujours Ma main pressée contre sa poitrine, ce que Ma Jarah, à qui Je n’avais pas adressé la parole pendant cette conversation avec Hélène, commençait à ressentir presque douloureusement ; mais cette douleur s’apaisa bien vite quand Je la regardai amicalement. GEJ3 CH113  Chapitre premier (retour-du-christ.fr)

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