1. Cyrénius est satisfait de Ma réponse, mais Kisjonah fait remarquer qu’il voudrait bien pouvoir aussi Me poser une question restée sans réponse au sujet d’un ordre que Je lui avais donné.
2. Je dis : « Parle, ami des amis et des ennemis ! »
3. Kisjonah dit : « Voilà, lorsque nous avons vidé la grotte de ma montagne de ses derniers restes, Tu m’as ordonné d’apporter une quantité de pain et de vin pour les nombreux affamés et assoiffés que nous allions rencontrer. J’ai aussitôt fait chercher du pain et du vin en grande quantité et j’ai attendu l’arrivée de ceux qui avaient besoin de ce pain et de ce vin.
Mais voilà, Seigneur, personne n’est venu se présenter pour qu’on puisse donner ce qui avait été apporté !
4. Et lorsque nous sommes sortis de la grotte que tu as fait murer par Ariel pour l’éternité, nous nous sommes trouvés sans pain et sans vin et aucun des porteurs n’a su dire qui les avait emportés.
Dans ces instants merveilleux, que ce soit dans la grotte ou dehors, je n’ai rien remarqué : mais le lendemain, quand Tu as quitté Kis, toute ma maison n’a parlé que de Toi et comme font toujours les gens lors d’événements aussi merveilleux, ils ont raconté deux fois plus de choses que Tu n’en as fait à ma connaissance !
Ils racontaient à Ton sujet toutes sortes d’histoires dont ils prétendaient avoir été témoins. Je leur en ai fait le reproche, montrant que ce n’était que des inventions de leur fantaisie échauffée et que ce n’était finalement que de purs mensonges.
Mais la disparition du pain et du vin m’avait mis moi-même dans la plus grande perplexité. Je ne pouvais imaginer ce qu’il avait pu advenir de ce pain et de ce vin que nous n’avions même pas pu goûter ! »
5. Je dis : « Je savais bien que tu M’en reparlerais, mais ce n’est pas aussi important que tu le penses. Mais puisque tu en es venu à vouloir comprendre cela, il faut que Je te l’explique. Écoute donc !
6. Vois-tu, dans les montagnes aussi bien que dans l’air, dans la terre, dans l’eau et dans le feu, dans tous les éléments, existent en masse certains esprits de la nature qui n’ont pas encore parcouru le chemin de l’incarnation,
parce qu’ils n’ont pas encore eu l’occasion de trouver le canal qui, lors d’une conception humaine, permet de s’incarner et de venir au monde par le corps d’une femme. D’innombrables âmes encore désincarnées sont ainsi contenues dispersées dans tous les éléments.
7. Cependant, les esprits de la nature qui règnent sur les montagnes prennent plus de consistance à partir de l’air. Ils n’éprouvent pas autant le besoin de s’incarner et de naître d’une femme ; certains mêmes, d’une intelligence parfois aiguë, préfèrent rester à un état aussi libre que l’air.
Ils ont même un certain sens de la justice, et ils craignent l’esprit de Dieu dont certains ont une connaissance assez claire, notamment ceux qui sont assez vieux,
alors que les jeunes esprits de cette compagnie-là sont généralement assez ténébreux, méchants et parfois même maléfiques, lorsqu’ils ne sont pas tenus en bride par leurs aînés.
Leur principale activité est de façonner toutes sortes de métaux qu’ils doivent arranger et laisser croître dans les failles et les filons des montagnes.
8. De tels esprits se nourrissent aussi parfois de la nature, bien qu’uniquement du règne végétal. Ils le font lorsqu’ils accomplissent de pénibles travaux dans le règne de la montagne, lorsqu’ils façonnent les rochers, qu’ils exploitent des pans de montagne, qu’ils vident les grottes envahies par l’eau ou tout autre de ces travaux qui leurs sont souvent confiés,
afin que ces esprits subissent de tels tracas qu’ils en perdent leur amour pour la montagne et qu’ils cherchent alors à s’incarner, car, désormais surtout aucun esprit ne pourra atteindre une félicité libre et vivante s’il n’a suivi la voie de l’incarnation.
9. Ces esprits, mon cher Kisjonah, et notamment ceux qui s’occupent de ta montagne et qui ont été chargés de barricader cette ignoble grotte, avaient à faire un travail si excessif qu’ils devaient pour cela se fortifier avec du pain et du vin.
Voilà à qui Je pensais lorsque J’ai dit : “Nous trouverons en foule ceux qui auront faim et soif et qui auront besoin d’une tel soutien.” Tout a été consommé, sans le moindre reste, et ce travail très pénible a été accompli sous les ordres de Mon ange. Voilà toute la lumière pour répondre à ta question !
As-tu bien compris ? » GEJ2 CH64 GEJ2.pdf (retour-du-christ.fr)


