1. Hélène, qui s’était un peu remise de sa trop grande joie, dit enfin : « Oh oui, je l’ai bien compris ; car Tes paroles ne sont que lumière, force et vie, et coulent de Ta sainte bouche aussi clairement que la source la plus pure jaillissant d’une prairie de haute montagne éclairée par le soleil du matin.
Mais que puis-je faire pour apaiser un peu mon cœur ? Seigneur, tue-moi si je suis sacrilège ; mais mon amour pour Toi dépasse maintenant toutes les limites de ma vie ! Oh, laisse-moi seulement toucher Ta main ! »
2. Je dis : « Oh, tu peux bien le faire ! Ce que ton cœur te commande du fond de lui-même, tu peux le faire sans que cela soit jamais une faute, sois-en pleinement assurée ! »
3. Là-dessus, Hélène saisit Ma main gauche et la pressa de toutes ses forces contre son cœur, se mit à pleurer derechef dans sa joie toujours plus grande et dit en sanglotant : « Oh, quel doit être le bonheur de ceux qui peuvent être toujours près de Toi, ô Seigneur ! Oh, puisse-je moi aussi être ainsi toujours près de Toi ! »
4. Je dis : « Celui qui est avec Moi dans son cœur, Je suis toujours près de lui et il est toujours près de Moi lui aussi, et cela seul importe vraiment !
Car à quoi bon pour un homme être constamment auprès de Ma personne sur cette terre, si pour autant son cœur demeure toujours loin de Moi et préfère la folie du monde ?! En vérité, celui-là est plus loin de Moi que tout ce que tu peux imaginer de plus infiniment éloigné !
5. Mais celui qui, dans son cœur, est aussi proche de Moi que tu l’es, Ma très chère Hélène, celui-là est et demeure toujours aussi proche de Moi, quand bien même il serait apparemment séparé de Moi par un espace des milliers de fois plus vaste que celui qui existe entre nous et les étoiles les plus lointaines et les plus minuscules, que ton œil voit seulement scintiller par instants à des distances infinies.
6. Oui, Je te le dis, celui qui M’aime comme toi et croit vraiment que Je suis Celui dont les patriarches attendaient la venue, celui-là est aussi pleinement uni à Moi que Moi-même, tel que tu Me vois ici, Je suis pleinement un avec Mon Père céleste !
Car l’amour unit tout ; c’est par lui que Dieu et Sa créature ne font qu’un, et nul espace ne peut plus séparer ce que le vrai et pur amour venu du plus haut des cieux a uni.
7. Ainsi, par ton amour, tu seras toujours aussi près de Moi que possible, même si, en ce monde, l’espace doit pour un temps te séparer de Ma personne ; mais un jour, dans l’au-delà de Mon royaume de l’esprit pur et de la plus parfaite vérité, tu ne seras éternellement plus jamais séparée de Moi !
As-tu un peu compris ce que Je viens de dire, Ma très charmante Hélène ? »
8. Hélène dit : « Comment pourrais-je ne pas le comprendre ! Car il fait à présent aussi clair en moi que si un véritable soleil s’y était levé, et c’est bien pourquoi tout ce que Tu me dis, ô Seigneur, me paraît d’une indicible clarté, et mon cœur saisit le sens le plus profond de Tes paroles.
9. Mais une autre question essentielle surgit à l’instant d’un coin de mon cœur encore imparfaitement éclairé par cette lumière : comment pourrai-je jamais remercier Celui qui vient de me combler au-delà de toute mesure par une grâce si excessive ? L’amour, même le plus grand, ne peut passer pour un remerciement ; car il est lui-même, comme toute la vie, un don de Ta grâce !
Quel sacrifice, quel présent digne de Toi puis-je T’offrir, moi qui suis Ta créature, à Toi, mon Créateur, pour Te remercier comme il se doit de tant de grâces inestimables ?
Ô Seigneur, malgré toute cette clarté lumineuse, cela est encore obscur dans mon cœur, et je ne trouve aucune réponse à cette question si essentielle ! Ô Seigneur, veux-Tu bien me secourir encore dans cette incertitude par la grâce de quelques unes de Tes paroles ‘? » GEJ3 CH111 Chapitre premier (retour-du-christ.fr)