Des difficultés du développement d’une âme mondaine dans l’au-delà

1. (Le Seigneur 🙂 « Par la révélation d’en haut, l’éducation de ce peuple naturel progresserait certes plus rapidement !

Mais il est bien plus facile d’envoyer une révélation à un peuple en ce monde que dans l’autre à une âme qui, telle que nous l’avons décrite, n’a pas emporté avec elle dans cet autre monde la moindre étincelle de quoi que ce soit qui puisse ressembler à un ordre divin.

2. Lorsque, dans l’au-delà, une âme ainsi devenue entièrement matérielle parvient enfin, à travers des calamités sans nombre et des tourments inhumains, à concevoir certaines notions et idées, et qu’une pâle lumière naît enfin dans son cerveau animique de l’agitation croissante de ses sentiments,

à partir de quoi, à cause du grand dénuement de son imagination et de sa volonté, elle se constitue un monde habitable de fortune et chimérique, qui, naturellement, est encore loin de pouvoir exister de façon permanente, parce qu’il est encore par trop éloigné de l’unique vérité et de son ordre divin —

alors seulement, il devient possible, en lui envoyant des messagers en apparence tout semblables à elle, de lui offrir très précautionneusement et aussi discrètement que possible de nouvelles et meilleures notions.

3. Alors, il faudra souvent bien plus de cent nouvelles années terrestres pour amener cette âme entièrement corrompue par le monde à un ordre céleste bien misérable.

4. Cependant, il est et demeurera presque impossible de l’amener au-delà du premier ciel de sagesse, qui est le plus bas ;

car son cerveau ne perd jamais ses tristes caractéristiques premières, qui ne cessent de faire renaître en elle par moments comme un sentiment d’injustice et un principe vindicatif qui, dans son cerveau désormais de plus en plus éclairé, laissent chaque fois derrière eux une nouvelle image et portent l’âme à sentir que, s’il est vrai qu’elle se porte fort bien, cette bonne santé est loin de compenser tout ce qu’elle a subi auparavant.

5. Elle est comme un vieux soldat romain qui, à cause de son âge et de ses nombreuses blessures, a reçu de l’empereur un domaine duquel, par le travail de ses mains, il peut tirer un fort bon revenu.

Pourtant, lorsqu’il contemple ses cicatrices, le vieux soldat grommelle : “C’est bien beau, mais trop peu pour moi qui ai si souvent mis ma vie en péril pour l’empereur, le peuple et la patrie !

Mes voisins n’ont jamais combattu un ennemi puissant et féroce, leur corps est sain et droit et ils peuvent aisément cultiver leurs champs. Bien sûr, j’ai aussi des serviteurs et des servantes qui m’aident à travailler ; pourtant, je dois mettre moi-même la main à l’ouvrage si je veux qu’il soit bien fait. Il est vrai que je n’aurai ni impôt ni dîme à payer à l’empereur tant que je vivrai, ni mes enfants jusqu’à la cinquième génération, surtout si l’un de mes fils porte les armes au service de l’empereur et de la nation.

Mais il ne manquerait plus que cela, que nous devions encore, nous autres, payer des impôts à l’empereur ! Il n’empêche que, même sans impôts, ce salaire si considéré est trop faible pour moi !”

6. C’est ainsi que les âmes du ciel inférieur continuent de faire grise mine, surtout lorsque, se souvenant de tout ce qu’elles ont subi, elles voient que, même bienheureuses, elles doivent encore travailler, et avec beaucoup de zèle, pour se procurer ce qui est nécessaire à leur subsistance, tout comme autrefois sur terre, à la différence fâcheuse qu’elles ne peuvent plus désormais accéder à une véritable opulence ;

pareille chose n’existe pas dans l’au-delà, car ceux qui y dirigent les unions s’y entendent à l’éviter soigneusement. Ces âmes bienheureuses ne sont donc jamais parfaitement satisfaites, parce que leur nature fait qu’il leur manque toujours quelque chose.

7. Et il est vrai qu’il leur manque beaucoup de choses ; mais, pour la plupart d’entre eux, ils ne pourront autant dire jamais les atteindre éternellement, parce qu’ils n’ont pas en eux les éléments fondamentaux pour cela.

Ils sont aussi pareils à ces hommes qui voudraient bien voler dans les airs comme les oiseaux et qui s’attristent que leur soient refusées, à eux qui sont des hommes, les remarquables qualités dont jouissent à un haut degré de perfection tant d’animaux dépourvus de raison.

8. Mais à quoi bon ces regrets ? Il manque aux hommes les éléments fondamentaux du vol, et ils auront beau s’affliger et faire grise mine, ils n’obtiendront pas ce qui appartient aux oiseaux, à savoir la beauté et la liberté du vol.

9. Je t’ai donc montré très clairement, Mon cher Cyrénius, ainsi qu’à vous tous, à quoi une âme devenue trop matérielle en ce monde doit s’attendre dans l’autre, parce qu’il est absolument impossible de lui venir en aide hors de Mon ordonnance qui, de toute façon, englobe toute chose —

à moins d’abolir entièrement son être et d’en mettre un autre à la place, ce qui, assurément, ne serait pas rendre service à cette âme !

10. Toute âme doit se former elle-même, soit facilement en ce monde, soit difficilement dans l’autre, ce pour quoi les moyens lui ont été donnés.

Si elle néglige de le faire ici-bas, parce qu’elle s’est trop laissé circonvenir par le monde et ses séduisantes richesses, elle devra le faire dans l’au-delà.

De quelle manière, Je viens de vous le montrer très clairement, et J’ai répondu suffisamment aux questions de vos cœurs.

Et si cela vous fait faire quelque peu grise mine, Je ne puis rien pour vous et ne puis rien changer à ce qui est fait et établi ; car trois fois trois ne feront jamais sept, mais toujours neuf !

Le pommier portera toujours des pommes et le figuier n’aura d’autres fruits que des figues ! » GEJ4 CH238 GEJ4.pdf (retour-du-christ.fr)

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