Des événements survenus à Césarée de Philippe à la suite des phénomènes naturels

1. Une grande crainte s’était emparée des Césaréens dans l’attente des terribles événement qui, selon eux, devaient affecter le globe terrestre. Les Juifs attendaient le jugement annoncé par Daniel,

les païens attendaient la guerre des dieux, et le bas peuple se révoltait, refusant d’obéir plus longtemps à ses chefs et commençant même à détruire tout ce qu’il trouvait ; bref, au bout de quelques heures, il régnait dans la ville la plus grande anarchie, ce dont, toutefois, la faute revenait principalement à la sottise des prêtres.

2. Car il en était quelques-uns parmi eux qui, initiés à la sagesse et aux pratiques égyptiennes, n’avaient attaché que fort peu d’importance à la disparition soudaine du faux soleil, l’ancienne tradition égyptienne leur ayant appris que de tels phénomènes s’étaient déjà produits bien des fois sans plus de dommages pour la terre ; de leur côté, certains Pharisiens juifs croyaient qu’un second Josué était peut-être né et, pour les besoins de quelque acte essentiel, avait ordonné au soleil de briller plus longtemps que d’ordinaire !

3. On trouvait aussi, dans certaine secte juive, la croyance qu’en souvenir éternel, tous les cent ans, au jour anniversaire de la chute de Jéricho, le soleil séjournait plus longtemps dans le ciel sans autre influence néfaste pour la terre ; aussi ces Pharisiens n’avaient-ils éprouvé eux-mêmes presque aucune crainte lorsque ce phénomène s’était produit.

4. Quelques magiciens des pays du Levant, qui, à l’occasion de leurs voyages, se trouvaient également dans la ville, disaient que chaque fois que le soleil s’était totalement obscurci dans la journée, il devait briller plus longtemps le soir, afin de compenser les dommages occasionnés sur la terre par son éclipse diurne.

Ceux-là aussi n’avaient donc éprouvé aucune crainte lors de ces événements ; mais tous sans exception voulaient tirer parti du phénomène en inspirant au peuple une sainte terreur.

5. Lorsque le faux soleil s’éteignit, le peuple, il est vrai, recourut à tous les moyens propitiatoires suggérés par la prêtrise ; mais tout cela était encore bien trop peu pour la cupidité sans limite des prêtres, car le peuple n’avait pas encore donné absolument tout ce qu’il possédait en fait de mets coûteux et autres objets de valeur.

6. Cependant, un honorable vieux Grec, qui était également fort instruit des choses de la nature, s’aperçut de cette vilenie, prit aussitôt à part chez lui quelques hommes ayant un peu plus de sang-froid et leur expliqua aussi bien qu’il était possible en peu de mots qu’un tel phénomène pouvait se produire tout naturellement et sans aucun préjudice

et il attira par ailleurs leur attention sur la scélératesse d’une prêtrise sans scrupules en ajoutant : « Voyez-vous, s’il y avait quelque chose à craindre du rare phénomène qui a eu lieu, les prêtres astucieux ne seraient pas si pressés de courir les rues avec leurs sacs en extorquant aux gens les offrandes les plus inouïes !

Lorsque, dans quelques heures, le soleil se lèvera à nouveau, assurément aussi lumineux qu’à l’ordinaire, ces abuseurs du genre humain se mettront derechef à courir par toutes les rues en exigeant des offrandes d’action de grâces ! Allez dire au pauvre peuple abusé que le vieux et sage Grec leur fait dire cela ! »

7. Or, ce vieux savant grec jouissait d’une bonne réputation chez les petites gens, et sa déclaration se répandit dans le peuple comme une traînée de poudre .

En une heure à peine, le jugement dernier fit volte-face, et les prêtres durent non seulement rendre toutes les offrandes, mais encore s’enfuir aussi vite qu’ils le purent ; car le peuple était de plus en plus en colère, et aucun des serviteurs oints de Dieu ne pouvait plus être assuré d’en réchapper.

8. J’avais naturellement prévu tout cela, et c’est pourquoi Je faisais cette remarque à Ouran juste au moment où, quelques instants après, les signes apparents du soulèvement populaire contre la prêtrise allaient commencer à se manifester — même si, à l’extérieur de la ville, beaucoup de gens attendaient encore dans l’angoisse de terribles événements.

9. Peu après que J’eus annoncé cela, l’on vit plusieurs bâtiments s’enflammer d’un seul coup, et une grande clameur s’éleva, parvenant jusqu’à nos oreilles.

10. Sur ce, Cyrénius et Jules vinrent à Moi en toute hâte, et Cyrénius Me demanda avec angoisse ce qui pouvait bien se passer en ville ; car, selon lui, tout bien qu’il s’agisse ici, en toute rigueur, d’un anachronisme. cela ressemblait fort à un soulèvement populaire ! Mais Je leur dis très brièvement ce qu’il en était, comme Je viens de l’expliquer ici.

 11. Ayant entendu cela, Cyrénius et Jules furent tranquillisés et Me demandèrent simplement s’il ne fallait pas s’attendre à d’autres conséquences graves.

12. Et Je dis : « Pour vous, pas les moindres, mais bien pour les prêtres de ce lieu ; car le menu peuple désormais éclairé se concilie les dieux par des holocaustes, c’est-à-dire qu’il met le feu aux demeures des prêtres et aux temples des dieux !

Et vous n’avez certes pas à plaindre les prêtres, car il faut bien que cette engeance de serpents par trop mauvaise soit détruite ! Le faux soleil a donné une bonne lumière ; car il a révélé au peuple aveugle les turpitudes de ses prêtres, et ceux-ci reçoivent maintenant le salaire qu’ils ont mérité ! » GEJ3 CH115  Chapitre premier (retour-du-christ.fr)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *